Ouverture du service militaire adapté aux jeunes hémophiles
Publication de la réponse au Journal Officiel du 9 juin 2020, page 4039
Question de :
M. Didier Le Gac
Finistère (3e circonscription) - La République en Marche
M. Didier Le Gac interroge Mme la ministre des armées sur le service militaire adapté (SMA) et plus particulièrement sur les conditions d'admission au sein de ce dispositif militaire d'insertion socioprofessionnelle au profit des jeunes éloignés de l'emploi et résidant dans les outre-mer. Le SMA vise prioritairement à renforcer l'employabilité de 6 000 jeunes volontaires par an, en leur faisant acquérir des compétences professionnelles, des compétences sociales et en leur offrant un accompagnement socio-éducatif complet, en régime d'internat. Dans un cadre militaire, le SMA propose un parcours de formation comprenant notamment une remise à niveau dans les savoirs de base, une éducation citoyenne, et une préformation professionnelle. Il est constaté que le taux d'insertion des stagiaires atteint des niveaux particulièrement satisfaisants, entre 74 et 77 pour cent sur les sept dernières années, eu égard aux caractéristiques socioéconomiques des outre-mer et des jeunes sélectionnés. Il apparaît aussi que le SMA connaît aujourd'hui des difficultés de recrutement dans les Antilles, en raison de l'épuisement des « viviers ». Le SMA accueille avant tout des jeunes présentant un risque important de désocialisation. Priorité est en effet donnée - dans la sélection - aux candidats les plus démunis, les plus faiblement diplômés et situation d'illettrisme. Le SMA sélectionne également sur l'aptitude physique et psychologique à la vie militaire, ainsi que sur la volonté de faire évoluer sa situation sociale et professionnelle. Le député souhaiterait savoir dans quelle mesure le SMA pourrait dorénavant ne pas exclure les jeunes patients hémorragiques mineurs ou modérés. Il existe en effet trois niveaux d'hémophilie : l'hémophilie mineure, lorsque le taux de facteur représente de 5 % à 40 % de la valeur normale ; l'hémophilie modérée, lorsque le taux de facteur représente de 1 % à 5 % de la valeur normale et l'hémophilie sévère, lorsque le taux de facteur représente moins de 1 % de la valeur normale. Le risque d'hémorragie varie en fonction de l'importance du déficit en facteur de coagulation. C'est pourquoi il souhaite connaître les dispositions susceptibles d'être mises en place pour permettre aux personnes atteintes d'hémophilie mineure ou modérée d'intégrer la formation professionnelle dans le cadre du SMA, compte tenu du fait qu'il s'agit là d'un modèle d'intégration sociale ayant fait ses preuves.
Réponse publiée le 9 juin 2020
L'une des missions du service de santé des armées est de garantir, par l'expertise médicale d'aptitude, que l'état de santé des militaires leur permettra de remplir leur mission en tout temps, en tout lieu et en toutes circonstances, y compris en environnement extrême. De même, l'aptitude médicale doit permettre d'éviter de placer les intéressés en situation d'aggravation d'une pathologie antérieure à l'engagement. En application de l'arrêté du 20 décembre 2012 sur la détermination du profil médical d'aptitude en cas de pathologie médicale ou chirurgicale, le service de santé des armées distingue, pour l'ensemble des maladies hémorragiques, des degrés de gravité de l'hémophilie A et B selon les taux des facteurs VIII et IX présentés par le patient. L'instruction interministérielle n° 1046/ARM/PERF/BORG-n° 1046/DGOM/COMSMA du 25 juillet 2017 relative aux normes médicales d'aptitude applicables aux volontaires du service militaire adapté, prévoit que le classement G=4 est compatible avec un engagement au sein service militaire adapté (SMA). Ainsi, les hémophilies modérées (taux de facteur entre 1% et 5 %) et les hémophilies mineures (taux de facteur entre 5 % et 25%), qui bénéficient d'un classement G=4, ne sont pas incompatibles avec un engagement au sein du SMA, après expertise d'un spécialiste des hôpitaux des armées qui déterminera la gravité de la pathologie considérée.
Auteur : M. Didier Le Gac
Type de question : Question écrite
Rubrique : Maladies
Ministère interrogé : Armées
Ministère répondant : Armées (Mme la SE auprès de la ministre)
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 10 février 2020
Dates :
Question publiée le 3 décembre 2019
Réponse publiée le 9 juin 2020