15ème législature

Question N° 40676
de M. Romain Grau (La République en Marche - Pyrénées-Orientales )
Question écrite
Ministère interrogé > Comptes publics
Ministère attributaire > Économie, finances et relance

Rubrique > impôt sur les sociétés

Titre > Imposition des plus-values dans le cadre du régime mère-fille - plus-value

Question publiée au JO le : 10/08/2021 page : 6292
Réponse publiée au JO le : 05/04/2022 page : 2252
Date de changement d'attribution: 07/09/2021

Texte de la question

M. Romain Grau attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics, sur l'imposition des plus-values dans le cadre du régime mère-fille. Lorsqu'une société mère cède les titres de sa filiale, elle réalise une plus-value ou une moins-value. Le droit fiscal français aujourd'hui en vigueur est très clair : lorsqu'une société relevant de l'impôt sur les sociétés cède les titres de sa filiale, la plus-value ainsi réalisée par elle est soumise à un taux nul. En contrepartie, la loi dispose qu'une quote-part de frais et charges est prise en compte pour la détermination du résultat imposable. Cette quote-part initialement fixée à 5 % du résultat net des plus-values de cession a été portée progressivement à 12 % tout en modifiant l'assiette puisque ce ne sont plus désormais les plus-values nettes de l'exercice qui sont frappées mais les plus-values brutes. Selon de nombreux commentateurs de la loi de finances pour 2013 qui a vu cette dernière modification, ce changement est économiquement néfaste car il est de nature à favoriser les distributions préalables à la cession pour des raisons essentiellement fiscales. À cela s'ajoute que le taux de 12 % est beaucoup plus élevé que celui existant chez ceux des États européens qui connaissent le mécanisme d'une quote-part de frais et charges sur les plus-values de participations. Il lui demande, après plusieurs années de pratique, si on a observé une baisse des plus-values imposables dans le cadre du régime mère-fille susmentionné.

Texte de la réponse

Les dispositions du a quinquies du I de l'article 219 du code général des impôts (CGI) prévoient que le montant net des plus-values à long terme afférentes à des titres de participation, réalisées par les entreprises ou groupements soumis à l'impôt sur les sociétés, sont taxées séparément à un taux de 0 %. Corrélativement, ceux-ci doivent procéder à la réintégration d'une quote-part de frais et charges (QPFC) égale à 12 % des plus-values brutes de cession. Le champ d'application de ce régime est plus large que celui applicable aux produits de participation dans le cadre le régime des sociétés mères et filiales des articles 145 et 216 du CGI. Si la réintégration de la quote-part de frais et charges de 12 % ne place pas le régime français d'imposition des plus-values de cession de titres de participation parmi les plus généreux en Europe, le niveau de participation exigé pour que soit accordé le bénéfice du dispositif est relativement faible (5 %) en comparaison des niveaux exigés dans d'autres pays de l'Union Européenne (Portugal, Luxembourg, Belgique par exemple), où celui-ci est plus proche de 10 %. Le régime français en vigueur est donc équilibré. Le tableau ci-dessous présente le coût de la dépense fiscale, le nombre d'entreprises ayant réalisé des plus-values éligibles et le montant des plus-values correspondantes (source : Tome II évaluation des voies et moyens).

PLF

Année budgétaire

Montants

Nombre d'entrepises

Montant des plus-values

Exercices clos en

PLF 2010

Résultat 2008

12 500 M€

6 200

38,4 Md€

2007

PLF 2011

Résultat 2009

3 400 M€

5 700

24,5 Md€

2008

PLF 2012

Résultat 2010

3 240 M€

4 900

17,0 Md€

2009

PLF 2013

Résultat 2011

4 140 M€

4 700

22,7 Md€

2010

PLF 2014

Résultat 2012

7 050 M€

5 300

41,4 Md€

2011

PLF 2015

Résultat 2013

2 850 M€

4 200

18,8 Md€

2012

PLF 2016

Résultat 2014

3 860 M€

4 200

24,3 Md€

2013

PLF 2017

Résultat 2015

4 060 M€

5 500

24,2 Md€

2014

PLF 2018

Résultat 2016

5 590 M€

6 030

33,2 Md€

2015

PLF 2019

Résultat 2017

4 429 M€

6 682

27,6 Md€

2016

PLF 2020

Résultat 2018

7 022 M€

7 172

43,2 Md€

2017

PLF 2021

Résultat 2019

3 800 M€

7 400

30,0 Md€

2018
Il ressort de ces données que les mesures adoptées en loi de finances pour 2013 n'ont pas eu d'impact sur le montant des plus-values déclarées, qui est particulièrement variable au cours de la période.