Rubrique > pharmacie et médicaments
Titre > Manque de pharmaciens du fait du déficit d'étudiants en pharmacie
Mme Emmanuelle Anthoine appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le manque de pharmaciens du fait du déficit d'étudiants en pharmacie. Les pharmaciens connaissent de graves difficultés de recrutement, lesquelles se sont accentuées ces dernières années. Le réseau officinal accuse un déficit de 15 000 préparateurs et pharmaciens. Du fait de cette pénurie de personnel, de nombreuses officines sont contraintes de réduire leurs horaires d'ouverture voire, de fermer. Au cours des dix dernières années, 1 740 pharmacies ont disparu en France. Cette perte de maillage officinal est préjudiciable pour l'accès aux soins des Français. Il est d'autant plus grave dans le contexte de triple épidémie actuel. Face à la 9e vague de covid-19 et aux épidémies de bronchiolite et de grippe, les pharmaciens souffrent particulièrement de ce manque de personnel. Toutes les pharmacies sont confrontées à ces difficultés. Celles-ci sont encore plus prononcées pour les petites pharmacies en milieu rural et semi-rural. Et elles devraient encore s'aggraver à l'avenir. Alors que 5 000 pharmaciens sont en âge de partir à la retraite et prêts à céder leur officine, les étudiants en pharmacie sont en sous-effectif. Au niveau national, seuls 72,7 % des places en deuxième année de pharmacie sont pourvues pour l'année universitaire en cours avec des ratios à 38,4 % à Bordeaux, 39,2 % à Poitiers, 40 % à Caen, 54,3 % à Toulouse etc. Ce sont 1 100 places sur les 3 500 disponibles qui sont restées vides cette année. Ces statistiques pourraient être pires encore puisqu'elles incluent les redoublants. Cette faiblesse des effectifs étudiants s'explique en grande partie par la réforme des études de santé. Le système PASS/LAS ne permet plus de passer plusieurs concours. Les étudiants tentent alors uniquement les concours pour accéder aux études de médecine ou dentaires. Le métier de pharmacien souffre effectivement d'un manque de visibilité et se trouve relégué au second plan par rapport à la médecine. Il existe un réel défaut de promotion de la filière pharmacie en première année d'étude supérieure. Ces difficultés spécifiques viennent aggraver la tendance générale d'un désintéressement à l'égard de la filière santé. La crise covid a ainsi suscité une perte de vocations. De nombreux pharmaciens ont quitté la profession à cette occasion à cause de la fatigue engendrée par la surcharge de travail. Aussi, elle lui demande si le Gouvernement entend prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin à cette situation préoccupante de pénurie de personnel pharmaceutique en renforçant l'attractivité de ce métier essentiel pour la santé des Français et en faisant la promotion des études de pharmacie pour assurer un futur vivier de recrutement suffisant pour la profession.