Rubrique > enseignement secondaire
Titre > Resserrement des épreuves de spécialité du baccalauréat
Mme Danielle Simonnet interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse au sujet du resserrement des épreuves de spécialité du baccalauréat. Le 22 septembre 2022, M. le ministre a annoncé un « resserrement » pérenne des programmes d'examen pour les écrits des enseignements de spécialité du baccalauréat. En effet, les épreuves de ces enseignements ayant été avancées aux 20, 21 et 22 mars 2023, afin que les notes puissent être saisies avant les sélections Parcoursup, les programmes d'examen ont donc été resserrés. Cette mesure, issue de la réforme du baccalauréat général et technologique de 2018, n'avait jamais pu être appliquée en raison de la crise du covid-19. C'est donc la première année que les épreuves ont lieu si tôt dans l'année. La communauté éducative, face à un programme trop lourd pour des délais d'examen trop courts, s'est fortement mobilisée et a obtenu gain de cause avec ce programme resserré. L'ensemble de la communauté éducative (syndicats d'enseignants, d'inspecteur, de personnel de direction mais aussi des associations disciplinaires) avait alerté depuis plusieurs mois sur ce problème, dénonçant une dégradation de la formation intellectuelle des élèves de terminale. C'est pourtant après la rentrée, dans la précipitation et sans concertation, que le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse a décidé ce resserrement du programme. Trop tardives, ces annonces contribuent à déstabiliser une nouvelle fois les élèves, les familles et les enseignants. Dans certaines spécialités, des chapitres ont donc été retirés. Cependant, l'ordre des chapitres dépendant des enseignants, des élèves auront travaillé pendant un mois sur un contenu qui ne sera finalement pas évalué. Selon une enquête de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES), 6 % des enseignants avaient déjà traité ou commencé à traiter un chapitre qui avait été supprimé. Cela représenterait 300 groupes de spécialité SES, soit entre 8 000 et 8 500 élèves, qui ne pourront pas bénéficier de ces allègements. Cette prise de décision dans la précipitation est symptomatique d'une réforme du baccalauréat et d'une mise en place de Parcoursup mal préparées, ne prenant à aucun moment en compte l'avis de la communauté éducative, pourtant au plus proche des réalités de l'enseignement. Dans le système actuel, seules les épreuves de philosophie et du grand oral clôturent la fin de l'année, elles ne représentent que 20 % de la note finale. L'orientation quant à elle est déjà acquise au moment de ces épreuves. Placer les épreuves de spécialité en mars revient donc à saboter un tiers de l'année pour la formation des élèves et rend impossible l'acquisition de méthodes rigoureuses de réflexion et de rédaction dans un délai aussi court, ayant ainsi un impact sur leurs études dans le supérieur. Ainsi, afin que les élèves soient impliqués jusqu'au bout de l'année et que l'inégalité imposée par la réforme du baccalauréat et de Parcoursup ne soit pas renforcée par des allègements qui ne peuvent être appliqués à tous les élèves, elle lui demande ce qu'il prévoit.