Rubrique > outre-mer
Titre > La problématique de « la formation continue » des enseignants en outre-mer
M. Stéphane Lenormand attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la problématique de « la formation continue » des enseignants dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon et en outre-mer en général. En effet, en janvier 2020, le Sénat s'est penché sur ce sujet et à cet effet, il a demandé à la Cour des comptes de réaliser une enquête portant sur le système éducatif dans les académies d'outre-mer, de dresser un panorama de l'éducation dans les premier et second degrés dans ces académies et en particulier des divergences constatées avec le territoire métropolitain. Ainsi ces travaux ont pu souligner les écarts de résultats importants avec les académies métropolitaines, le niveau élevé d'illettrisme en outre-mer et l'insuffisance de l'adaptation des moyens aux réalités locales et des formations des enseignants, engendrant un « niveau inacceptable d'échec scolaire ». Concernant « la formation continue », plusieurs facteurs ont été identifiés qui rendent sa réalisation difficile dans les territoires : difficultés matérielles d'organisation pour des enseignants dispersés, longueur des trajets, manque de motivation des intéressés, incitation et accompagnement pédagogique par les inspecteurs très inégaux, services de formation peu structurés, cloisonnement des réseaux de formateurs, manque de visibilité sur les crédits de formations et enfin absence de relations avec les écoles supérieures du professorat et de l'éducation et de capacité des rectorats à construire et à mettre en place un plan de formation. Par ailleurs, déjà en 2019, la même Cour des comptes dénonçait qu'uniquement moins de la moitié des crédits de « formation continue » étaient utilisés et les rares formations mises en place n'étaient pas adaptées aux besoins exprimés. Depuis et malgré les recommandations de la Cour des comptes, aucune réforme structurelle n'a été mise en place pour répondre à ces besoins sur le terrain. Ainsi les syndicats des enseignants à Saint-Pierre et Miquelon constatent que l'état des lieux dressé en 2020 est toujours le même et ils alertent sur une situation urgente. Aussi il lui demande quels moyens sont envisagés par son ministère pour répondre aux recommandations de la Cour des comptes, à savoir, d'accroître l'effort de formation continue en construisant des plans de formation des enseignants adaptés aux besoins et qui tiennent compte des contraintes locales, notamment d'éloignement et de transport.