FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 28243  de  M.   Reymann Marc ( Union pour la démocratie française - Bas-Rhin ) QE
Ministère interrogé :  solidarité, de la santé et de la protection sociale
Ministère attributaire :  santé et action humanitaire
Question publiée au JO le :  07/05/1990  page :  2225
Réponse publiée au JO le :  01/06/1992  page :  2453
Rubrique :  Drogue
Tête d'analyse :  Lutte et prevention
Analyse :  Toxicomanes. signalement sanitaire par les DDASS
Texte de la QUESTION : M Marc Reymann attire l'attention de M le ministre de la solidarite, de la sante et de la protection sociale sur la question de l'opportunite - dans le cadre de la lutte contre la toxicomanie - d'une connaissance par les DDASS des patients toxicomanes soignes dans leur departement. Il rappelle a cet egard l'indispensable secret professionnel des medecins en particulier vis-a vis de l'administration. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaitre la position de son ministere vis-a-vis du signalement sanitaire des toxicomanes par ses services exterieurs dont la mission est avant tout la mise en place de structures d'accueil et de services de cure et de post-cure.
Texte de la REPONSE : Reponse. - La question de l'honorable parlementaire pose deux problemes distincts : d'une part, celui du signalement sanitaire, d'autre part, celui du fichage des toxicomanes. Le signalement sanitaire est une procedure prevue par la loi du 31 decembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie. Les articles L 355-18 et suivants du code de la sante publique prevoient, en effet, la possibilite d'une saisine de la DDASS par une assistante sociale ou par un medecin, du cas d'un usager illicite de stupefiants. L'autorite sanitaire peut alors proceder a une enquete sur la situation familiale, professionnelle et sociale de cette personne, ainsi qu'a un examen medical. En fonction des resultats de cet examen, l'autorite sanitaire pourra enjoindre a cette personne toxicomane de se soigner. Il convient de preciser que cette procedure est peu utilisee par les DDASS. Lorsqu'on y a recours, c'est le medecin-inspecteur de la sante qui est en relation avec le medecin qui a procede au signalement, ou avec l'assistante sociale, en toute confidentialite. Compte tenu du role central du medecin-inspecteur dans cette procedure, celle-ci garantit donc aux personnes qui en font l'objet, toute la confidentialite necessaire ainsi que le secret medical en ce qui concerne leur situation de sante. Le signalement sanitaire est concu a la fois, comme une incitation aux soins et comme une aide aux medecins et aux medecins et aux personnels sociaux face a certaines situations detresse vis-a-vis desquelles ils peuvent se sentir isoles. En aucun cas le signalement sanitaire ne donne lieu a l'etablissement par les DDASS de listes de toxicomanes. En ce qui concerne ce deuxieme point, le ministre de la sante et de l'action humanitaire tient a preciser que si les DDASS ont un role de controle des centres de soins pour toxicomanes et doivent impulser au niveau departemental une politique d'accueil et de prevention en direction de ces personnes, elles n'effectuent ni recensement, ni fichage d'aucune sorte. De telles procedures seraient inacceptables tant du point de vue de l'ethique medicale qu'au regard de la legislation en vigueur. En effet, ces pratiques sont actuellement passibles de poursuites judiciaires. Le ministre de la sante et de l'action humanitaire reaffirme donc son opposition formelle a tout fichier de personnes en raison de leur toxicomanie, et cela quel que soit l'organisme responsable d'une telle initiative.
UDF 9 REP_PUB Alsace O