FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 39213  de  M.   Berthol André ( Rassemblement pour la République - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  justice
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  18/02/1991  page :  574
Réponse publiée au JO le :  06/05/1991  page :  1846
Rubrique :  Justice
Tête d'analyse :  Fonctionnement
Analyse :  Prevenus. inculpes. image. respect. role des medias
Texte de la QUESTION : M Andre Berthol attire l'atention de M le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la maniere souvent discutable avec laquelle certains medias presentent des informations concernant les personnes se trouvant en situation d'arrestation ou d'incarceration meme momentanes. L'outrance de certaines images televisees qui montrent longuement de gros plans de visages defaits et de mains menottees est de nature a demultiplier les souffrances des familles qui ressentent ces prolongements mediatiques comme de veritables outrages. Il lui demande les mesures qu'il entend mettre en oeuvre afin de mieux proteger les justiciables et leurs famille de certaines outrances mediatiques.
Texte de la REPONSE : Reponse. - Il est parfois regrettable que l'identite et l'aspect physique des personnes poursuivies en justice puissent etre rendus publics par les medias. Une telle publicite est, en effet, de nature a nuire aux interesses et a leurs proches notamment quand, simplement inculpees, elles beneficient de la presomption d'innocence. Toutefois, le jeu normal des regles democratiques oblige a concilier les necessites du droit a l'information des citoyens avec l'honneur des justiciables et le respect du a leur vie privee. Aussi, les articles 9 et 1382 du code civil, 894 du nouveau code de procedure civile, 368 et suivants du code penal permettent-ils, aux personnes, ainsi mises en cause, de demander en justice aux entreprises de presse, et dans les meilleurs delais, reparation du prejudice qui leur est cause par l'utilisation de leur image - dont le juge des referes peut prescrire la cessation immediate - et l'exploitation mediatique abusive de l'affaire judiciaire dans laquelle elles sont impliquees. Le ministere public ne peut legalement exercer de telles actions aux lieu et place des interesses. Il appartient enfin au Conseil superieur de l'audiovisuel - dont le garde des sceaux a recemment appele l'attention sur les difficultes soulevees par l'auteur de la question - d'adapter, le cas echeant, les regles deontologiques devant etre observees en ce domaine par les journalistes.
RPR 9 REP_PUB Lorraine O