FICHE QUESTION
9ème législature
Question N° : 57895  de  M.   Masson Jean-Louis ( Rassemblement pour la République - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  intérieur et sécurité publique
Ministère attributaire :  intérieur et sécurité publique
Question publiée au JO le :  18/05/1992  page :  2178
Réponse publiée au JO le :  10/08/1992  page :  3727
Rubrique :  Elections et referendums
Tête d'analyse :  Cumul des mandats
Analyse :  Reglementation
Texte de la QUESTION : M Jean-Louis Masson attire l'attention de M le ministre de l'interieur et de la securite publique sur le fait que certains candidats se presentent a une election en sachant qu'ils seront en situation de cumul de mandats s'ils sont elus et en ayant donc l'intention de demissionner immediatement apres leur nouveau mandat. Dans le cadre de scrutin de liste, il en resulte une sorte de tromperie pour les electeurs car bien souvent les electeurs croient voter pour une tete de liste alors qu'ils font elire en fait une autre personne. Ce phenomene a ete flagrant lors des dernieres elections regionales. En fonction des elements statistiques de reponse a ces questions, il souhaiterait qu'il lui indique s'il ne pense pas qu'il serait plus honnete et plus moral a l'egard du corps electoral de prevoir que lorsqu'une personne est elue a un mandat electif qui l'amene a etre en situation de cumul, elle ne puisse demissionner du dernier mandat acquis et soit donc contrainte d'abandonner l'un de ceux dont elle disposait auparavant.
Texte de la REPONSE : Reponse. - La solution retenue par le legislateur de 1985, pour mettre fin aux situations d'incompatibilites issues du cumul de certains mandats electoraux ou fonctions electives, consistait a laisser la liberte au detenteur de ces mandats ou fonctions de choisir celui qu'il abandonnerait pour se mettre en conformite avec les regles limitant les cumuls. Ces dispositions sont conformes a ce qui est habituellement prevu en matiere d'incompatibilites : l'elu conserve une option entre son mandat et la fonction incompatible avec ce mandat, la legislation prevoyant un delai a l'interieur duquel doit s'exercer cette option. L'auteur de la question suggere que l'elu en situation de cumul ne devrait pas pouvoir demissionner du dernier mandat acquis et soit donc contraint d'abandonner l'un de ceux dont il disposait auparavant. Il ne parait guere possible d'empecher quiconque de demissionner d'un mandat electoral qui, par essence, doit etre librement accepte. Le but poursuivi par l'honorable parlementaire conduirait donc a ce que l'accession a un mandat electoral en surnombre entraine de facto, sans qu'aucune option soit possible, la resiliation automatique de l'un des mandats ou fonctions detenus precedemment. Une telle procedure sanctionne deja l'incompatibilite entre les fonctions de president de conseil general et de president de conseil regional (article 103-1 de la loi no 82-213 du 2 mars 1982 modifiee). Mais elle est plus delicate a mettre en oeuvre pour mettre fin au cumul de trois mandats ou fonctions car il faudrait alors definir un critere, forcement arbitraire, pour determiner celui auquel il serait mis un terme. Au demeurant, le respect de la volonte de l'electeur ne serait pas mieux assuree car celui-ci aurait confie a un elu un mandat d'une certaine duree qui se trouverait ecourte par un evenement exterieur a l'exercice du mandat en cause. Cela etant, l'honorable parlementaire evoque le devoir d'honnetete via-a-vis du corps electoral qui incite d'ailleurs des candidats a annoncer avant l'election le mandat qu'ils ont l'intention d'abandonner.
RPR 9 REP_PUB Lorraine O