Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. Charles Ehrmann. Vivent les Comores ! M. Henry Jean-Baptiste. Monsieur le ministre des affaires etrangeres, ma question est tout a fait d'actualite puisqu'elle concerne les evenements des Comores. A ce propos, Mayotte s'interroge et vous interroge sur la situation confuse qui s'est developpee depuis quelques jours dans cette Republique voisine. La crise parait maintenant evoluer - on peut en tout cas l'esperer - vers son denouement, c'est-a-dire vers le retablissement d'une certaine legalite. Cependant, ce nouveau coup d'Etat, organise par Bob Denard et ses hommes, n'est malheureusement pas un coup d'essai. Mes chers collegues, vous devez savoir que, depuis l'independance, revendiquee, voulue et proclamee unilateralement par les Comoriens en 1975, une vingtaine de coups de force et des violences diverses ont ponctue l'existence difficile du nouvel Etat. Faut-il rappeler que Mayotte a fait un autre choix, qui resultait d'ailleurs de son histoire ? M. Charles Ehrmann. C'etait le bon choix ! M. Henry Jean-Baptiste. Ce choix de la France par les Mahorais remonte en realite a 1841 et nous entendons le confirmer, le conforter par l'accession de Mayotte au statut de departement d'outre-mer, lequel assurera l'ancrage definitif de notre collectivite territoriale dans la Republique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) Aujourd'hui, nous observons, sans surprise mais avec quelque apprehension, l'evolution de la situation dans l'archipel comorien. Il est evident, en effet, que les risques de destabilisation dans la region demeurent et peuvent a tout moment se traduire par des mouvements importants de populations et de refugies. De quels appuis, de quelle complaisance peut-etre, Bob Denard et ses hommes ont-ils pu beneficier ? Enfin et surtout, nous n'echapperons pas, me semble-t-il, a la redoutable alternative, que, dans un recent editorial intitule «Tristes Comores» le journal Le Monde evoquait: faut-il retablir un regime impopulaire ou tolerer le coup de force d'un mercenaire ? La question, j'en conviens, n'est pas simple. Parce que Mayotte connait le prix de la liberte dans la loi francaise, nous pensons modestement qu'il vaut toujours mieux, en depit des obstacles et des difficultes, si frequentes dans ces regions a la fois tropicales et eruptives, donner ses chances, toutes ses chances, au progres de la democratie. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) M. le president. La parole est a M. le ministre des affaires etrangeres. M. Herve de Charette, ministre des affaires etrangeres. Monsieur le depute, je comprends l'interet personnel que vous portez a la situation dans les Comores et je ne peux mieux repondre a votre question qu'en faisant le point sur la situation a l'heure ou je vous parle. Depuis quelques jours, en effet, la Republique des Comores est l'objet d'une agression exterieure, menee par un denomme Gilbert Bourgeaud, alias Bob Denard, et un certain nombre de mercenaires etrangers. Le Premier ministre s'etait refugie a l'ambassade de France et le President de la Republique comorienne, Said Mohamed Djohar, etait lui-meme detenu par les mercenaires en question dans un camp militaire. Ayant constate l'empechement du President d'exercer ses fonctions, le Premier ministre a decide, conformement a la Constitution comorienne, d'assumer les responsabilites supremes du pays. Dans l'exercice de cette fonction, il a demande a la France d'appliquer l'accord de defense liant nos deux pays depuis 1978, lequel prevoit le devoir, pour la France, d'intervenir en cas d'agression exterieure. C'est ce qui a ete decide et mis en oeuvre depuis cette nuit, minuit, heure francaise. Un millier de soldats francais sont arrives et ont commence de prendre les positions necessaires de facon a repondre a la demande des autorites legales du pays. Le Premier ministre Caambi El-Yachourtu vient d'annoncer la constitution d'un gouvernement d'union nationale de sorte que, dans les prochaines heures, il devrait etre mis fin a l'intervention etrangere dans le pays et un processus politique interieur au pays, dans lequel - j'insiste sur ce point - la France ne compte pas intervenir, respectant ainsi la souverainete et la democratie du peuple comorien, devrait etre mis en oeuvre. (Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et du groupe du Rassemblement pour la Republique.) |