Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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Texte de la REPONSE : |
La parole est a M. Michel Hunault, pour exposer sa question. M. Michel Hunault. Monsieur le secretaire d'Etat a la sante et a la securite sociale, je souhaite appeler votre attention sur la situation des malades du sida. Le 6 juin dernier a eu lieu le Sidaction de l'espoir: un espoir face aux progres de la recherche, un espoir devant la solidarite et la generosite des nombreux donneurs. Ces dernieres annees ont ete marquees par une mobilisation generale et collective des chercheurs. Aujourd'hui, les progres de la recherche laissent esperer de grandes avancees en matiere de traitements, mais la vie quotidienne reste souvent dramatique pour beaucoup de personnes touchees. Bien souvent, la maladie ne fait que renforcer la vulnerabilite et la precarisation. Ainsi, l'exclusion est un phenomene qui a tendance a se developper fortement chez les hommes et les femmes atteints du virus HIV. C'est pourquoi je vous demande, d'une part, quelles sont les mesures que le Gouvernement entend prendre pour permettre le maintien a domicile des malades avec un soutien social et psychologique et, d'autre part, si vous seriez favorable a des incitations financieres en faveur des collectivites locales qui creent des services d'aides a domicile, de portage des repas, d'aide au logement et de mise a disposition de logements relais pour les personnes malades du sida ayant des difficultes financieres ou sociales. (Applaudisements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.) M. le president. La parole est a M. le secretaire d'Etat a la sante et a la securite sociale. M. Herve Gaymard, secretaire d'Etat a la sante et a la securite sociale. Il est indeniable, monsieur le depute, qu'en ce qui concerne le sida et les traitements contre cette horrible maladie, 1996 est une annee d'espoir. Ainsi, des le debut de l'annee, a Washington, a ete annoncee la possibilite de mettre en oeuvre des tritherapies au moyen d'antiproteases qui permettent d'ameliorer tres sensiblement le traitement des malades atteints du sida. J'avais indique, a l'epoque - c'etait au mois de fevrier - qu'aucune consideration budgetaire ne pourrait justifier un refus de prescription. Je puis dire aujourd'hui que cet engagement est tenu, puisque, a la minute ou je parle, sept mille malades dans notre pays sont traites avec des antiproteases dans le cadre de tritherapies et que ce nombre ira croissant dans les semaines et les mois qui viennent. Toutefois, au-dela des traitements, au-dela de la recherche, qui sont des elements extremement importants, vous avez aborde, monsieur le depute, la dimension sociale du sida au regard tant de la precarisation qu'il induit que des risques d'exclusion qu'il comporte, ce qui implique, de la part de tous, un effort particulier et concerte. C'est pourquoi le maintien a domicile des malades est l'une des priorites du Gouvernement a laquelle concourent plusieurs dispositifs. L'aide a domicile assuree par les services d'aides menageres en est un outil central qui permet d'ameliorer la qualite de vie des patients tout en reservant a l'hopital les soins lourds et techniques. Ce dispositif a ete reorganise, au debut de 1996, apres une etroite concertation avec les associations et les federations de professionnels, pour en ameliorer la qualite, l'accessibilite et assurer une meilleure couverture des besoins. L'Etat finance totalement la formation des intervenants, leur soutien psychologique, la coordination et les frais de gestion. Les caisses d'assurance maladie, les conseils generaux et les villes cofinancent le dispositif. L'effort financier necessaire pour couvrir les besoins ne peut en effet etre consenti sans un effort de solidarite nationale et le concours de tous les acteurs engages dans la lutte contre la maladie. En 1995, trente-six departements ont ainsi mis en place un dispositif coordonne qui a aide 900 malades chaque mois, en fournissant 360 000 heures de prestations. Quant a l'Etat, il a consacre a l'aide a domicile 33 millions de francs en 1995, sur un cout total de 43 millions de francs. Le deuxieme dispositif concerne l'aide au logement concretisee au travers de plusieurs dispositifs adaptes aux besoins des personnes: cela va de l'appartement de coordination therapeutique jusqu'a l'hebergement d'urgence. Tous ces dispositifs sont cofinances par l'Etat - avec un budget de 25 millions de francs en 1995 -, et les caisses d'assurance maladie pour ce qui releve des soins. L'acces au logement social et la lutte contre les attitudes discriminatoires est certainement le point sur lequel les politiques locales doivent s'investir avec une particuliere attention. Autour de ces grands dispositifs, doivent s'articuler tous les moyens que la communaute peut mobiliser pour soutenir, prevenir les ruptures et l'exclusion dans l'evolution de la maladie, pour accompagner les personnes dans toutes les difficultes et les besoins, souvent vitaux, qu'elles rencontrent. Les actions induites peuvent etre cofinancees a hauteur de 50 p. 100 par l'Etat. A cet egard, deux themes sont primordiaux. Il s'agit d'abord des besoins nutritionnels: les aides menageres concourent a les prendre en charge, mais d'autres moyens de proximite doivent etre mobilises - portage de repas, aide a la preparation de repas adaptes - qui sont souvent organises autour des dispositifs communaux. Ensuite l'accompagnement, la mediation et le soutien - tant de la personne que de son entourage - constituent un champ d'action qui mobilise les acteurs sociaux, les professionnels du champ sanitaire et, souvent, le secteur associatif, dont la collaboration se concretise par la mise en place de reseaux ancres dans la cite. Ainsi que vous l'avez souligne, monsieur le depute, les politiques de proximite sont des atouts majeurs dans la lutte contre la maladie. L'Etat est pret a les soutenir, notamment au travers de conventions d'objectifs, comme celle que nous avons signee avec la ville de Paris. Une autre est en preparation avec Marseille. Tels sont monsieur le depute, les elements d'information que je voulais vous apporter. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.) |