FICHE QUESTION
10ème législature
Question N° : 12859  de  M.   Vuillaume Roland ( Rassemblement pour la République - Doubs ) QE
Ministère interrogé :  affaires sociales, santé et ville
Ministère attributaire :  affaires sociales, santé et ville
Question publiée au JO le :  04/04/1994  page :  1587
Réponse publiée au JO le :  13/06/1994  page :  2986
Rubrique :  Sante publique
Tête d'analyse :  SIDA
Analyse :  Lutte et prevention. usage du preservatif. efficacite
Texte de la QUESTION : M. Roland Vuillaume appelle l'attention de Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la sante et de la ville, sur l'inquietude de parents a la lecture de l'etude scientifique americaine du professeur Susan C Weller, intitulee « Analyse des effets du preservatif dans la reduction de la transmission du virus HIV dans les relations sexuelles » publiee en juillet 1993 dans la revue « Social Science and Medicine », revelant que l'utilisation de preservatif ne protege pas totalement des risques de contamination du sida et indiquant un taux de permeabilite variant de 18 a 54 p. 100 selon les marques. Considerant les importantes mesures incitatives prises en faveur des jeunes notamment, le preservatif a 1 franc et les nombreux spots publicitaires, il la remercie de bien vouloir rassurer les parents qui s'interrogent tant sur les normes francaises en la matiere que sur la valeur de la protection de la contamination HIV par le preservatif.
Texte de la REPONSE : Pour apprecier l'efficacite du preservatif dans la transmission du sida, il convient de distinguer la securite du produit lui-meme et celle de son utilisation. En ce qui concerne la securite des produits, les regles de la norme francaise concernant les preservatifs sont les plus severes parmi les pays occidentaux. Les marques qui ne respectent pas cette norme ne sont pas admises sur le marche francais. L'Institut national de la consommation (INC) effectue depuis 1988 des tests qui confirment cette analyse. Les tests qu'il effectue concernent l'etiquetage, l'emballage, l'information du consommateur, les essais microbiologiques, les essais d'eclatement, les essais de traction et d'allongement a la rupture et les essais de non-porosite. L'INC, qui considere que, si les criteres de securite de la marque NF sont serieux, seul le zero defaut est une garantie absolue, a ajoute depuis 1989 une etude de permeabilite specifique au virus VIH (tests effectues sur des preservatifs aux epaisseurs differentes, essais realises avec des temps d'incubation volontairement superieur a l'usage reel). Pour tous les echantillons testes, les preservatifs se sont reveles impermeables au virus VIH. En 1994, l'INC a complete son analyse en vue d'apprecier la porosite par des tests encore plus « fins », effectues par « pulsions electriques », infiniment plus petits que les virus. Les constatations faites ne concernent donc pas le VIH. Une etude realisee par le centre collaborateur OMS, europeen, en 1992, confirme la fiabilite du preservatif vis-a-vis du virus (I. de Vincenzi, V. Lionel, evaluation de la norme de securite du preservatif, Centre europeen pour la surveillance du sida, SEA-1992). En ce qui concerne l'utilisation du preservatif, il faut souligner que la securite liee a la fabrication peut etre mise en defaut suivant l'usage que l'on en fait. Des etudes ont examine la question des causes de rupture ou de defectuosite. Elles montrent qu'il s'agit de difficultes d'utilisation soit par inhabitude, soit par mauvaise conservation du produit, soit par une utilisation inadaptee. Il faut donc souligner que la maniere d'utiliser le preservatif reste le facteur essentiel de risque. Assurement, ce probleme ne peut que difficilement etre resolu par une nouvelle augmentation des criteres techniques de fabrication. En revanche, une amelioration de l'information du consommateur, une meilleure education peuvent contribuer utilement a resoudre ces difficultes.
RPR 10 REP_PUB Franche-Comté O