Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. Louis de Broissia. Monsieur le ministre de la culture en charge de la communication, ma question porte sur les consequences que nous devrons ensemble tirer, Gouvernement et Parlement, de ce qui est devenu pour tous les Francais l'affaire Delarue. Depuis deux semaines environ, une tempete mediatique s'est levee au sujet des contrats passes entre, d'une part, la television publique, et, d'autre part, certains animateurs-producteurs-realisateurs-concepteurs, contrats apparemment tres «juteux» pour des animateurs aux dents blanches mais longues ! Or le Parlement avait leve ce lievre a plusieurs reprises sans que ses rapports, sans que, etonnament, ses questions au Gouvernement n'aient declenche de tels rebondissements. Je fais allusion notamment a notre collegue Michel Pericard qui le disait, notre collegue Alain Griotteray qui l'ecrivait dans son rapport sur la loi de finances 1996. M. Robert Pandraud. Tres bon rapport ! M. Louis de Broissia. Nous n'avons pas participe - ni au RPR ni a l'UDF - a un quelconque «lynchage mediatique» de la television publique, mais nous entendons bien, avec vous, monsieur le ministre, faire la lumiere sur cette affaire et eclairer nos concitoyens sur l'avenir de leur television. L'arbre Delarue ne doit pas cacher la foret du numerique,... M. Jean Glavany. La foret de la tele Le Lay ! M. Louis de Broissia. ... de la production televisuelle, de l'information regionale, de la contribution de la television a la presence francaise en Europe et dans le monde. M. Christian Bataille. La foret de la tele Bouygues ! M. Louis de Broissia. La commission des affaires culturelles de l'Assemblee, a l'initiative de son president, Bruno Bourg-Broc, que je salue, a decide d'organiser a cette fin des auditions publiques le mercredi 22 mai prochain. Monsieur le ministre, ma question est double. Premierement, que pensez-vous de la necessaire moralisation de la television, publique et privee, qu'il s'agisse de ses regles de fonctionnement ou de l'evolution de ce type de contrat avec des animateurs-producteurs-realisateurs-concepteurs ? Deuxiemement, pensez-vous, comme le disait ce matin Herve Bourges, president du CSA, que nous pourrions, nous, Parlement, etre invites a formuler des propositions sur l'avenir de l'audiovisuel public, et dans quels delais ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.) M. le president. La parole est a M. le ministre de la culture. M. Philippe Douste-Blazy, ministre de la culture. Monsieur le depute, je le dis solennellement devant la representation nationale, nous devons exiger plus de transparence et plus de rigueur... M. Alain Griotteray. Il est bien temps ! M. le ministre de la culture. ... dans les contrats passes entre les animateurs-producteurs et les chaines de television publique. Je propose que ces contrats entre les animateurs et les chaines publiques comportent deux clauses. Clause d'audience: si le president de France Television, par exemple, passe, avec un animateur vedette, le 1er janvier 1994, un contrat pour la periode courant jusqu'au 1er janvier 1998, et si cet animateur ne fait plus d'audience au bout de deux ans, il me parait normal que l'on puisse alors modifier, voire resilier son contrat. Clause de transparence: il me parait necessaire que les pouvoirs publics connaissent exactement les couts des emissions concernees, compte tenu des sommes allouees aux animateurs pour faire de telles emissions. Pour ce qui est des missions du service,... M. Robert Pandraud. Il y en a trop ! M. le ministre de la culture. ... quelles chaines voulons-nous ? En terme de programmation, les chaines publiques doivent etre des lieux de debat, d'information regionale, de proximite, d'information pluraliste et, surtout, des lieux d'acces a la connaissance et au savoir pour tous. En termes de creation, le service public audiovisuel doit diffuser beaucoup plus qu'il ne le fait des emissions culturelles, qu'il s'agisse de theatre, de musique, d'art plastique ou de cinema. C'est la raison pour laquelle j'ai decide que les differents contrats des animateurs passent systematiquement non seulement devant les conseils d'administration des chaines publiques, mais egalement devant le controleur d'Etat. Enfin, monsieur le depute, vous avez eu raison de le souligner, il ne faut pas profiter des tensions actuelles a France Television pour destabiliser le secteur audiovisuel public. Si l'esprit critique est necessaire, l'esprit de denigrement est dangereux. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la democratie francaise et du Centre et sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la Republique.) |