FICHE QUESTION
10ème législature
Question N° : 2186  de  M.   Hage Georges ( Communiste - Nord ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  14/06/1993  page :  1589
Réponse publiée au JO le :  14/03/1994  page :  1240
Rubrique :  Politique exterieure
Tête d'analyse :  Ex-Yougoslavie
Analyse :  Attitude de la France
Texte de la QUESTION : M. Georges Hage souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires etrangeres sur l'action de la France pour le retablissement de la paix dans l'ex-Yougoslavie. Le plan de paix anime par MM. Vance et Owen ainsi que les actions menees par les autres pays n'epuisent pas toutes les initiatives que pourrait prendre notre pays. La France s'honorerait a prendre vis-a-vis des peuples de l'ex-Yougoslavie une grande initiative politique destinee, non a brandir une nouvelle menace coercitive contre tels ou tels dirigeants, mais a ouvrir une perspective positive pour les populations. Une conference internationale pour la securite et le developpement de toute l'ex-Yougoslavie pourrait se tenir parallelement a l'action des casques bleus sur le terrain. Toutes les nations d'Europe - pas seulement les Etats - devraient y etre impliquees : la construction d'une paix durable dans les Balkans interesse tout le continent. L'objectif est d'aboutir a la constitution d'Etats de tous les citoyens respectant mutuellement leur souverainete et preservant en leur sein l'identite de chaque communaute et les droits fondamentaux de chaque individu. Aussi, il lui demande ce qu'il compte entreprendre afin de favoriser la tenue d'une conference internationale attendue par tous ceux qui souhaitent la paix dans cette region du monde.
Texte de la REPONSE : Comme le sait l'honorable parlementaire, la France se situe au tout premier rang des pays qui, en conjuguant action diplomatique et humanitaire, ainsi que presence sur le terrain, se sont efforces, non seulement de porter secours aux populations civiles, mais egalement de contribuer a parvenir a une solution juste et durable de la crise. C'est a l'initiative conjointe de la France et de l'Allemagne que la Communaute europeenne, en aout 1991, decidait de convoquer une conference de paix aux fins d'encadrer le processus d'emancipation des republiques issues de l'ex-Yougoslavie. Sans rencontrer l'echo espere, notre pays, des juillet 1991, se prononcait pour l'envoi en Yougoslavie d'une force d'interposition. En juillet 1992, la France appelle a l'elargissement de la conference Carrington, afin qu'elle soit placee sous l'autorite de l'ONU, donnant ainsi une impulsion nouvelle aux efforts de paix. Cette initiative aboutit a la convocation de la conference de Londres, les 26 et 27 aout 1992, qui pose les principes d'un reglement du conflit en Bosnie et adopte un certain nombre de mesures specifiques. Au printemps 1993, l'espoir de paix dont est porteur le plan Vance-Owen se heurtant a l'intransigeance des Serbes, la France prend alors l'initiative d'un renforcement des pressions sur Belgrade, en oeuvrant a l'adoption de la resolution 820, qui renforce le regime des sanctions en vigueur jusqu'a un point inegale. Notre pays est a l'origine egalement de la creation des zones de securite qui constituent aujourd'hui un instrument essentiel dans nos efforts pour promouvoir un reglement de paix. En novembre 1993, c'est a la suite d'une initiative des ministres des affaires etrangeres francais et allemand que les Douze adoptaient un plan europeen, qui reste a ce jour la seule base d'un reglement negocie en Bosnie-Herzegovine. En janvier 1994, c'est sous l'impulsion de notre pays que le sommet de l'Alliance atlantique a evoque le conflit de l'ex-Yougoslavie et decide notamment de la releve du contingent canadien a Srebrenica ainsi que la reouverture de l'aeroport de Tuzla. Enfin, c'est une initiative de la France et des Etats-Unis qui a debouche sur l'adoption par les pays membres de l'Alliance atlantique d'un ultimatum concernant Sarajevo, dont il convient maintenant de consolider les resultats et de les etendre a d'autres zones de Bosnie-Herzegovine. Notre pays s'efforce de mobiliser la communaute internationale en ce sens, et d'entretenir la dynamique des negociations enclenchee en faveur d'un reglement de paix. La France est convaincue en effet, depuis l'origine, qu'il n'existe pas de solution militaire a cette crise. Seul un reglement politique, sur la base du plan presente par l'Union europeenne, est de nature a mettre un terme a ce conflit.
COM 10 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O