Rubrique :
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Organisations internationales
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Tête d'analyse :
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ONU
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Analyse :
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Conseil de securite. entree du Japon. perspectives
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Texte de la QUESTION :
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M. Jean de Gaulle appelle l'attention de M. le ministre des affaires etrangeres sur la demande d'entree du Japon, en qualite de membre permanent, au Conseil de securite des Nations Unies. Depuis la fin de la guerre froide, l'eventualite d'une revision du chapitre V de la charte des Nations Unies traitant du Conseil de securite, qui permettrait a certains pays membres de l'Organisation, dont le Japon, d'en devenir membres permanents, a plusieurs fois ete evoquee par la France. En effet, outre sa puissance economique et financiere, le Japon s'investit desormais de plus en plus sur la scene internationale comme un acteur politique de premier plan, ainsi qu'en temoignent son engagement militaire au Cambodge et sa participation financiere considerable (13 milliards de dollars) pendant la guerre du Golfe, sous le drapeau onusien. Or, bien que le Japon s'impose comme le second contribuable au budget de l'Organisation des Nations Unies (pres de 11 p. 100) derriere les Etats-Unis, il demeure peu associe au processus decisionnel au sein du Conseil de securite. Par ailleurs, alors meme que cette question ne fait pas encore l'objet d'un reel consensus parmi les Japonais et suscite encore beaucoup de mefiance chez ses voisins asiatiques, les Etats-Unis et la France ont chacun fait savoir qu'ils acceptaient le principe de l'entree du Japon au Conseil de securite en qualite de membre permanent et l'ouverture de negociations. Aussi lui demande-t-il de bien vouloir lui preciser, d'une part, l'etat d'avancement de ces negociations et, d'autre part, la position adoptee par la France sur cette question ainsi que les actions qu'elle serait amenee a entreprendre afin de promouvoir une revision de la charte des Nations Unies allant dans le sens de l'octroi au Japon d'un siege de membre permanent au Conseil de securite.
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Texte de la REPONSE :
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Dans le cadre d'un groupe de travail de l'ONU ouvert a tous les Etats membres de l'organisation, un exercice visant a l'elargissement du Conseil de securite des Nations Unies a debute en janvier 1994 sur la « question de la representation equitable au Conseil de securite et de l'augmentation du nombre de ses membres ». Le Japon, qui avait deja manifeste son intention de devenir membre permanent du conseil, a, de meme que l'Allemagne, fait acte de candidature a un tel siege lors des debats du groupe de travail. Devant la 49e session de l'assemblee generale des Nations Unies, en septembre 1994, le vice-premier ministre et ministre des affaires etrangeres japonais, M. Yokei Kono, presentait officiellement la candidature de son pays, tout en precisant que le Japon s'abstiendrait, dans le domaine du maintien de la paix, de recourir a un usage de la force prohibe par sa constitution. Le groupe de travail s'est a nouveau reuni en 1995, a neuf reprises depuis le debut de l'annee. Si aucun accord ou debut d'accord n'a pu etre, a ce stade, formalise, les discussions ont deja permis une clarification des positions. La France, pour ce qui la concerne, s'est prononcee des l'ouverture des travaux pour un elargissement tenant compte de la capacite et de la volonte de certains pays a assumer des responsabilites globales sur le plan international. Au cours de l'annee 1994, lors de la visite a Tokyo du ministre des affaires etrangeres ou encore de la visite d'Etat en France de l'empereur du Japon, elle a publiquement apporte son soutien a la candidature du Japon, comme elle l'a fait egalement pour l'Allemagne. La France souhaite que l'elan imprime aux negociations engagees a l'ONU perdure de maniere a permettre a l'organe charge du maintien de la paix et de la securite internationales de s'ouvrir aux pays susceptibles de lui apporter une contribution decisive.
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