FICHE QUESTION
10ème législature
Question N° : 38455  de  M.   Pihouée André-Maurice ( Rassemblement pour la République - La Réunion ) QE
Ministère interrogé :  finances et commerce extérieur
Ministère attributaire :  finances et commerce extérieur
Question publiée au JO le :  06/05/1996  page :  2418
Réponse publiée au JO le :  29/07/1996  page :  4150
Rubrique :  Politique exterieure
Tête d'analyse :  Afrique du Sud
Analyse :  Cooperation. developpement
Texte de la QUESTION : L'Afrique du Sud represente un pole economique present et futur exceptionnel. Cependant, malgre ce fort potentiel, il semblerait que la place de la France en part de marche n'est que de l'ordre de 3,7 p. 100, elle n'est donc que le sixieme partenaire commercial de ce pays de 41 millions d'habitants. La France est donc tres loin derriere ses partenaires europeens puisque l'Allemagne et l'Angleterre representent respectivement en part de marche 17,1 p. 100 et 11,8 p. 100. C'est pourquoi, M. Andre-Maurice Pihouee souhaite interroger M. le ministre delegue aux finances et au commerce exterieur sur les orientations et les initiatives precises qu'il compte prendre pour remedier a cette situation. Par ailleurs, il demande si dans ce cadre il ne serait pas envisageable d'integrer le departement de la Reunion comme un pole de rayonnement des interets economiques dans cette zone de l'ocean Indien.
Texte de la REPONSE : L'Afrique du Sud represente effectivement un marche important et prometteur pour les exportateurs et les investisseurs francais. La France est le 6e fournisseur et le 17e client de l'Afrique du Sud, avec 5,023 milliards de francs d'exportations en 1995 et 3,011 milliards d'importations. Les echanges franco-sud africains progressent nettement (+ 28 p. 100 en 1994, + 8,9 p. 100 en 1995) et sont excedentaires au profit de la France (taux de couverture 129 p. 100 en 1993, 152 p. 100 en 1994, 156 p. 100 en 1995). La France achete essentiellement des matieres premieres (charbon, ferro-alliages) et de l'agro-alimentaire et l'Afrique du Sud des biens d'equipement professionnels (47,4 p. 100 du total), des demi-produits industriels (30,7 p. 100) et des biens de consommation (13,2 p. 100). Malgre ces progres et la structure excedentaire des echanges, la France peut encore accroitre considerablement sa part de marche qui est actuellement de 3,7 p. 100. Un objectif d'augmentation de 50 p. 100 de cette part de marche d'ici a l'an 2000 a ete fixe avec un accent particulier sur la haute technologie, les PME-PMI et la gestion deleguee des services publics. La politique d'assurance-credit sur l'Afrique du Sud est ouverte et active et la France apporte par ailleurs une aide financiere importante aux efforts de rattrapage social de l'Afrique du Sud par ses protocoles financiers, par l'action de la Caisse francaise de developpement et par sa contribution aux programmes communautaires. La France, qui avait pour sa part applique rigoureusement les sanctions anti-apartheid, est le cinquieme investisseur etranger en Afrique du Sud avec un total de 1,4 milliard de dollars soit 3,2 p. 100 du total. 120 entreprises francaises employant plus de 20 000 personnes y sont implantees, souvent en partenariat avec des entreprises sud africaines, dont certaines issues du « black business », dans des secteurs aussi divers que les telecommunications (Alcatel-CIT), le materiel electrique (Moulinex, Legrand, GEC-Alsthom, Schneider, EDF-International), le BTP (Bouygues, SPIE, Lafarge), la banque (Indosuez, BNP, Societe generale), le petrole (ELF, Total), la chimie (Air Liquide, Rhone-Poulenc, Servier, Roussel-UCLAF), l'agro-alimentaire (Danone), le traitement des eaux (Degremont, Sogea, Lyonnaise des eaux) et les cosmetiques (l'Oreal). La France et l'Afrique du Sud ont signe, en octobre 1995, un accord de protection et d'encouragement des investissements et ont mis en place a Paris et a Johannesburg une structure de cooperation industrielle, l'organisation pour la cooperation industrielle et l'investissement entre l'Afrique du Sud et la France (Organisation for Industrial Cooperation and investment between South Africa and France (OCSAF), destinee a encourager et a assister les investissements et les partenariats. Le departement de la Reunion s'inscrit naturellement, de par sa proximite geographique et de par l'interet qu'y portent les investisseurs et industriels sud africains, dans cette strategie de renforcement des echanges mutuels. Dans le cadre d'un programme de developpement regional cofinance par l'Union europeenne et l'Etat, de nombreuses entreprises reunionnaises, notamment dans le secteur du logement, de l'informatique, et de l'agro-alimentaire ont beneficie de subventions d'un montant pouvant aller jusqu'a 70 p. 100 des frais de prospection ou de participation a des salons en Afrique du Sud. Ce dispositif vient completer les procedures classiques de soutien a l'exportation, d'assurance-credit et d'assurance prospection notamment, gerees par la direction regionale du commerce exterieur de la Reunion. L'Etat a egalement mis en place en mai 1995 un dispositif destine a abaisser le cout du travail pour les activites tournees a plus de 70 p. 100 vers l'exportation. Ce dispositif s'est traduit par une implantation industrielle sud-africaine majeure, Ecopipe, qui represente un apport net de 200 emplois venant s'ajouter aux autres implantations sud-africaines dans le secteur hotelier et celui de la mecanique destinee a l'industrie textile. Enfin, bien entendu, les interets de La Reunion ont ete pleinement pris en compte dans les negociations precedant l'adoption du mandat de negociation du futur accord de libre echange entre l'Union europeenne et l'Afrique du Sud.
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