Texte de la QUESTION :
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M. Pierre Forgues attire l'attention de M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche sur la degradation importante des conditions d'enseignement des sciences experimentales et en particulier des sciences de la vie et de la terre, et la diminution ou disparition de cet enseignement dans les classes des sections techniques, litteraires et economiques des lycees. D'apres l'association des professeurs de biologie geologie (APBG), les projets de decrets et les circulaires d'application de la rentree d'octobre 1996 en college et en lycee, qui devraient etre publies dans les prochaines semaines, vont empecher la mise en oeuvre correcte de cet enseignement. En effet, ils prevoiraient une reduction extreme des moyens et surtout une suppression definitive des effectifs deja reduits pour les travaux pratiques remettant en cause l'experimentation en biologie. Or 50 % des colleges n'ont deja plus de personnels techniques de laboratoire et les 2 heures d'enseignement en terminale L et ES sont supprimees. Pourtant, l'apprentissage par des travaux pratiques permet de valoriser l'enseignement theorique. De plus, la biologie est un domaine scientifique aux implications regulierement croissantes tant au niveau du citoyen (ecocitoyennete) que de la societe (environnement, sante) et de l'economie (biotechnologies, agro-alimentaire). La place occupee par l'ensemble de ce domaine de connaissances prend, parallelement, une importance toujours croissante dans les informations vehiculees par les medias. Le grand public doit donc pouvoir relativiser les donnees ainsi fournies pour ne pas etre entraine par des pressions incontrolees et donc developper son esprit critique, ce qui exige l'acquisition prealable de bases scientifiques solides pour tous les eleves. Il lui demande donc d'apporter une vigilance extreme sur ces decrets et circulaires d'applications pour les colleges et les lycees et de le tenir informe des mesures prises pour que ceux-ci permettent effectivement a tous les eleves de beneficier dans de bonnes conditions d'un enseignement scientifique experimental en sciences de la vie et de la terre.
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Texte de la REPONSE :
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L'enseignement des sciences de la vie et de la terre participe, a l'egal des autres disciplines, a la formation de l'eleve. Outre des apports de connaissances specifiques, cet enseignement offre aux eleves la possibilite de developper tout au long de leur scolarite secondaire differents types de competences transversales dont certaines ont trait aux pratiques experimentales, d'autres a la recherche documentaire. Par ailleurs, il contribue, dans les domaines de la sante et de l'environnement, a l'education du futur citoyen. Au college, dans le cadre de la renovation des enseignements, des formes nouvelles d'organisation susceptibles d'offrir de nouvelles perspectives, notamment a l'enseignement des sciences de la vie et de la terre, peuvent etre mises en place depuis la rentree scolaire de 1996. En classe de sixieme, l'organisation des enseignements prevue par l'arrete du 29 mai 1996 permet aux etablissements de disposer de la marge d'initiative necessaire pour apporter des reponses adaptees aux besoins des eleves. Le principe d'un horaire-eleve inferieur a la dotation affectee a l'equipe enseignante permet de degager un contingent horaire dont l'utilisation par les etablissements peut profiter aux sciences experimentales. En effet, la note de service no 96-132 du 10 mai 1996 rappelle qu'il est possible de regrouper les dotations de tout ou partie des divisions de sixieme et prevoit explicitement la possibilite dans le cycle d'adaptation de mettre en place les enseignements scientiques en groupes alleges (par exemple, en formant trois groupes avec deux divisions). Le cycle central (cinquieme-quatrieme), qui entrera en vigueur pour la cinquieme a la rentree de 1997 pourra comporter des parcours diversifies. Deja experimentes en 1995 et 1996, ils permettent aux etablissements de privilegier une discipline, un groupe de disciplines ou un champ disciplinaire en renforcant son horaire pour des enseignements en groupe classe ou en effectifs alleges. Au meme titre que les autres disciplines ou champs disciplinaires, les sciences experimentales beneficient de ce dispositif. Il est possible, par exemple, de constituer un enseignement de sciences experimentales ou de creer un pole disciplinaire articulant l'enseignement des sciences physiques avec les sciences de la vie et de la terre. Ces dispositions, dont la mise en oeuvre releve de l'autonomie pedagogique des etablissements, doivent contribuer a ameliorer les conditions d'enseignement. Par ailleurs, la reflexion engagee sur l'organisation future des classes de cinquieme et de quatrieme prevoit qu'une large place a la demarche experimentale y sera consacree. Au lycee, l'enseignement des sciences de la vie et de la terre apporte aux eleves des series L et ES, conjointement avec la physique-chimie et les mathematiques, les bases reelles d'une culture scientifique. En ce qui concerne l'enseignement scientifique du cycle terminal des series L et ES, le retablissement d'un horaire de deux heures en sciences de la vie et de la terre reviendrait a condamner l'actuel projet qui associe, sur la base d'objectifs et de themes d'etudes communs, les mathematiques, la physique-chimie et les sciences de la vie et de la terre. Dans le cadre de cet enseignement nouveau, les trois disciplines contribuent a renforcer chez les eleves la culture scientifique caracterisee par un ancrage dans l'histoire des sciences, ainsi qu'a developper chez eux la demarche scientifique definie a la fois par des pratiques et par des modes de raisonnement communs aux trois disciplines.
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