FICHE QUESTION
10ème législature
Question N° : 853  de  M.   Jacquat Denis ( Union pour la démocratie française et du Centre - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  10/05/1993  page :  1327
Réponse publiée au JO le :  12/07/1993  page :  2002
Rubrique :  Mutualite sociale agricole
Tête d'analyse :  Retraites
Analyse :  Montant des pensions
Texte de la QUESTION : M. Denis Jacquat demande a M. le ministre de l'agriculture et de la peche quels sont les projets du Gouvernement vis-a-vis du niveau tres faible des retraites agricoles par comparaison a celles du regime general.
Texte de la REPONSE : La faiblesse des pensions qui sont actuellement servies a beaucoup de retraites agricoles s'explique souvent par un nombre limite d'annuites de cotisations, inferieur a celui de trente-sept ans et demi correspondant a une carriere pleine ; ainsi, de nombreux retraites ont ete aide familial avant d'etre chef d'exploitation, ils ont pu egalement effectuer une partie de leur carriere hors du secteur agricole et s'acquerir des droits a retraite a ce titre. Par ailleurs, les cotisations versees ont souvent ete faibles du fait de la dimension reduite des exploitations que les interesses avaient mises en valeur. Les situations sont donc tres variees. Mais il faut souligner que, d'ores et deja, le niveau des pensions s'ameliore progressivement pour les agriculteurs arrivant maintenant a la retraite : en effet, ils ont pu cotiser au regime pendant plus longtemps et sur des bases leur ouvrant des droits plus importants, l'agrandissement de la dimension des exploitations fait egalement sentir ses effets. Les nouveaux retraites ont ainsi, en moyenne, un nombre de points de retraite proportionnelle double de celui de leurs predecesseurs d'il y a une quinzaine d'annees. Cette amelioration va se poursuivre a l'avenir car les agriculteurs s'acquierent dorenavant, a duree d'assurance comparable et pour un revenu equivalent, les memes droits a retraite qu'un salarie du regime general. En meme temps, dans le cadre de cette harmonisation, le caractere largement redistributif du regime agricole a ete preserve de maniere a tenir compte du nombre important d'agriculteurs ayant de faibles revenus. Ainsi, les agriculteurs ayant cotise sur un revenu compris entre 27 200 F et 71 900 F par an beneficieront, moyennant des cotisations bien inferieures a celles d'un salarie paye au SMIC, d'une retraite egale a celle de ce salarie (soit 37 200 F par an). Par ailleurs, un regime de retraite complementaire a ete organise par le decret du 26 novembre 1990 : les agriculteurs peuvent, s'ils le souhaitent, s'acquerir des droits a une retraite complementaire, moyennant des cotisations beneficiant de la deductibilite fiscale. Cela etant, la faiblesse de trop de pensions de retraite agricole servies actuellement n'est pas contestable. Mais, pour les revaloriser, il faudrait faire encore plus appel a la solidarite nationale, alors que la part de celle-ci dans le financement du regime social agricole est deja importante. En effet, le BAPSA est finance a hauteur de 80 p. 100 par des ressources autres que les contributions versees par les agriculteurs actifs et inactifs. Aujourd'hui, les marges de manoeuvre en ce domaine sont limitees et les evolutions du regime agricole ne peuvent etre dissociees de celles de l'ensemble des regimes d'assurance vieillesse. Le ministre de l'agriculture et de la peche recherche neanmoins comment cette solidarite peut aller plus loin, en degageant des priorites permettant de remedier progressivement aux situations les plus difficiles. Cet examen sera mene par l'un des quatre groupes de travail dont le Premier ministre a decide la mise en place lorsqu'il a recu les organisations professionnelles agricoles le 7 mai dernier.
UDF 10 REP_PUB Lorraine O