FICHE QUESTION
10ème législature
Question N° : 938  de  Mme   Aurillac Martine ( Rassemblement pour la République - Paris ) QOSD
Ministère interrogé :  éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire :  éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Question publiée au JO le :  13/03/1996  page :  1531
Réponse publiée au JO le :  22/03/1996  page :  1905
Rubrique :  Recherche
Tête d'analyse :  INALCO
Analyse :  Fonctionnement. restructuration. perspectives
Texte de la QUESTION : Mme Martine Aurillac appelle l'attention de M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche sur l'avenir de l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Cette institution qui a fete son bicentenaire en 1995 souffre depuis de nombreuses annees de mauvaises conditions de travail dues a la dispersion et a la penurie de ses locaux. A Paris, les diverses activites de l'INALCO sont dispensees dans sept centres. En outre, la penurie des locaux d'enseignement entraine une absence totale de bureaux pour les chercheurs, de salles de travail et de laboratoires pour les etudiants et de bibliotheques. Quant aux moyens informatiques, ils sont derisoires et ne correspondent pas aux besoins. Depuis 1969, six projets de relocasition ont ete elabores, mais aucun n'a abouti. Pour 1995, le nombre d'inscrits a augmente de pres de 800 et il est a prevoir que ce nombre ne cessera de croitre chaque annee, compte tenu du developpement des relations internationales et des autoroutes de la communication qui attirent de plus en plus d'etudiants de tous les pays. L'INALCO se demande, alors que la situation est deja critique, comment repondre aux nombreuses demandes a venir et faire face a ses missions. La sauvegarde de cette institution unique au monde devient urgente ; c'est pourquoi elle lui demande quelle est sa position a ce sujet et quelles mesures il envisage de prendre afin que l'ensemble de l'INALCO soit regroupe dans Paris, dans les plus brefs delais.
Texte de la REPONSE : M. le president. Mme Martine Aurillac a presente une question no 938.
La parole est a Mme Martine Aurillac, pour exposer sa question.
Mme Martine Aurillac. Je voudrais attirer l'attention de M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche sur l'avenir de l'INALCO, l'Institut national des langues et civilisations orientales.
Cette institution, qui a fete son bicentenaire en 1995, souffre depuis de nombreuses annees de mauvaises conditions de travail dues a la dispersion et a la penurie de ses locaux.
A Paris, les diverses activites de l'INALCO sont dispensees dans sept centres. En outre, la penurie des locaux d'enseignement entraine une absence totale de bureaux pour les chercheurs, de salles de travail, de laboratoires pour les etudiants et de bibliotheques. Quant aux moyens informatiques, ils sont derisoires et ne correspondent pas aux besoins.
Depuis 1969, six projets de relocalisation ont ete elabores, mais aucun n'a pour le moment abouti.
En 1995, le nombre des inscrits a augmente de pres de 800 et il est a prevoir que ce nombre ne cessera de croitre chaque annee, compte tenu du developpement des relations internationales et des autoroutes de la communication qui attirent de plus en plus d'etudiants de tous les pays.
Dans ces conditions, l'INALCO se demande, alors meme que la situation est deja critique, comment repondre aux nombreuses demandes a venir et faire face a ses missions.
La sauvegarde de cette institution unique au monde devient urgente. C'est pourquoi je voudrais connaitre la position du ministre et les mesures qu'il envisage de prendre afin que l'ensemble des centres de l'INALCO soit regroupe dans les plus brefs delais.
M. le president. La parole est a M. le secretaire d'Etat a la recherche.
M. Francois d'Aubert, secretaire d'Etat a la recherche. Madame le depute, vous avez raison de souligner la dispersion nuisible et l'insuffisance flagrante des locaux de l'Institut national des langues et civilisations orientales.
Les enseignements de l'INALCO sont en effet actuellement dispenses sur quatre sites eloignes les uns des autres: 2 et 4, rue de Lille, dans le septieme arrondissement de Paris; place du Marechal-de-Lattre-de-Tassigny, dans le seizieme arrondissement, a l'universite Paris IX-Dauphine; 104, quai de Clichy, a Clichy, dans les Hauts-de-Seine; 94, rue des Gresillons, a Asnieres, dans les Hauts-de-Seine egalement.
Par ailleurs, le service constructeur de l'academie de Paris a evalue les besoins en locaux a 35 000 metres carres alors que la superficie dont dispose aujourd'hui l'INALCO n'est que de 15 380 metres carres, ce qui montre l'evidente insuffisance des locaux pour accueillir des laboratoires, des salles de travail, des bibliotheques, voire du materiel informatique.
C'est pourquoi le CIAT du 30 janvier 1992, consacre au schema Universite 2000, avait prevu le regroupement de l'INALCO, dans le 14e arrondissement de Paris, sur le site du boulevard Jourdan occupe par l'Ecole normale superieure, ainsi que le regroupement des activites de cette derniere sur son site historique de la rue d'Ulm. L'Ecole normale superieure devait toutefois conserver une implantation sur le site Jourdan pour la construction d'une residence absolument necessaire pour ses eleves.
Helas ! cette solution se trouve aujourd'hui remise en cause. La realisation de la premiere tranche de locaux pour l'INALCO et celle de la residence de l'Ecole normale superieure sont actuellement bloquees. En effet, le nouveau plan d'occupation de sols de la ville de Paris a place sur le terrain d'assiette de ces constructions un espace vert interieur a proteger - un «EVIP», selon le vocabulaire technocratique. La presence de cet EVIP a pour consequence d'interdire, pour l'instant, la realisation du projet global d'implantation de l'INALCO sur le site Jourdan.
Le ministere de l'education nationale, qui est aussi un defenseur des espaces verts, est en consequence a la recherche d'un autre site parisien pour le regroupement de l'INALCO. Plusieurs choix sont possibles mais l'implantation la plus probable est celle de la ZAC Seine-Rive gauche ou une reservation de 80 000 metres carres pour l'enseignement superieur a ete demandee, ce qui devrait vous faire plaisir. La decision est imminente et M. le ministre de l'education nationale, de l'enseignement superieur et de la recherche vous tiendra tres rapidement informee de la solution retenue.
M. le president. La parole est a Mme Martine Aurillac.
Mme Martine Aurillac. Monsieur le secretaire d'Etat, je vous remercie de l'attention que vous voudrez bien porter a la situation et je me rejouis de savoir que la ZAC Seine-Rive gauche accueillera peut-etre bientot l'INALCO.
Cela dit, je voudrais rappeler que l'INALCO compte aujourd'hui 10 000 etudiants, qu'il enseigne 81 langues etrangeres et qu'il fait face a des missions tres variees, qu'il s'agisse de formation, de recherche, de diffusion, d'echanges ou de cooperation.
Le temps presse car il y va aussi de la presence de la France a l'etranger et de son influence culturelle dans de nombreux pays.
RPR 10 REP_PUB Ile-de-France O