FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 10140  de  M.   Cavaillé Jean-Charles ( Rassemblement pour la République - Morbihan ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  16/02/1998  page :  766
Réponse publiée au JO le :  11/05/1998  page :  2642
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Algérie
Analyse :  attitude de la France
Texte de la QUESTION : M. Jean-Charles Cavaillé appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation très préoccupante que connaît l'Algérie actuellement. En effet, ce pays subit une flambée de violence depuis maintenant six ans qui se traduit dorénavant par des massacres qui peuvent être qualifiés de génocides. Il déplore donc que le gouvernement algérien continue d'affirmer que la maîtrise sécuritaire est assurée et que ces événements ne sont qu'occasionnels. Cependant, il n'ignore pas que la France est l'un des premiers pays à avoir manifesté sa vive inquiétude sur cette situation. La terre des droits de l'homme ne peut ainsi se permettre de tolérer que de telles atrocités soient commises dans un pays si proche géographiquement et avec lequel nous entretenons des relations privilégiées qui sont liées notamment à un passé commun. Il lui demande en conséquence de lui indiquer quelles nouvelles démarches diplomatiques le Gouvernement entend entreprendre sachant que notre nation semble la mieux placée dans cette affaire.
Texte de la REPONSE : La violence qui déchire l'Algérie depuis de nombreuses années bouleverse profondément l'opinion publique en France comme à l'étranger. Le gouvernement français partage l'émotion de nos concitoyens face à ces événements. Il condamne avec la plus grande fermeté les actes terroristes et barbares perpétrés contre le peuple algérien. L'Algérie, qui est un partenaire essentiel de la France en Méditerranée et dans le Maghreb, est aujourd'hui confrontée à des choix importants pour son avenir. Un programme de réformes est en cours et sa poursuite est essentielle pour mettre un terme à la violence et résoudre la crise que traverse leur pays. En mettant à profit les liens denses et anciens qui l'unissent à l'Algérie, en tenant compte également des contraintes qui s'imposent à elle, la France souhaite, sans ingérence, encourager les efforts d'ouverture et de modernisation engagés par les Algériens eux-mêmes. A cette fin, le gouvernement français s'emploie, avec ses partenaires européens, à établir un dialogue naturel et constructif avec les autorités algériennes. La rencontre entre le ministre des affaires étrangères et son homologue algérien le 20 avril 1998, en marge du Forum méditerranéen à Palma de Majorque, s'inscrit dans cette démarche. Les récents déplacements de la troïka européenne et de la délégation du Parlement européen, les visites de parlementaires français et européens en Algérie qui ont suivi ont également été l'occasion d'approfondir les relations entre l'Algérie et la communauté internationale. Le Gouvernement souhaite poursuivre le dialogue désormais engagé avec Alger, au plan bilatéral comme dans le cadre européen. Il soutient, dans cette perspective, les initiatives de la présidence britannique destinées à renforcer les liens entre l'Union européenne et l'Algérie. Le Gouvernement encourage enfin les autorités algériennes à développer leur dialogue avec les instances des Nations unies. Il considère, de ce point de vue, qu'une visite en Algérie des rapporteurs spéciaux de la commission des droits de l'homme à l'invitation du gouvernement algérien serait une initiative très heureuse.
RPR 11 REP_PUB Bretagne O