FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 1208  de  M.   Boulaud Didier ( Socialiste - Nièvre ) QG
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  17/03/1999  page :  2413
Réponse publiée au JO le :  17/03/1999  page :  2413
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Kosovo
Analyse :  attitude de la France
DEBAT : M. le président. La parole est à M. Didier Boulaud.
M. Didier Boulaud. Monsieur le ministre des affaires étrangères, la France, avec la Grande-Bretagne, au sein du groupe de contact, a joué un rôle déterminant dans la négociation sur la crise du Kosovo, qui vient de reprendre, à Paris.
La délégation des Albanais du Kosovo, comme vous l'avez précisé hier soir, a décidé de signer les accords conclus à Rambouillet.
Pouvez-vous, devant la représentation nationale, faire le point sur les négociations ? En particulier, la position serbe est-elle en passe d'évoluer ? Quelles sont les chances réelles d'aboutir à un accord de paix permettant de mettre un terme à ce conflit meurtrier qui se déroule sur le continent européen ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.
M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Hier, à Paris, quand les conversations ont repris, suite aux discussions de Rambouillet, nous étions extrêmement pessimistes, car aucun élément nouveau n'était intervenu depuis trois semaines.
C'est dans ce contexte que Robin Cook et moi-même avons reçu la lettre signée de M. Thaçi. Au nom de la délégation du Kosovo, il y déclarait accepter l'ensemble de l'accord préparé par le groupe de contact. Par la suite, nous lui avons expressément demandé s'il s'engageait au nom de l'ensemble des responsables civils et militaires de la partie kosovare et si son acceptation portait sur l'ensemble de l'accord, y compris le renoncement au référendum et la démilitarisation de l'UCK. Il m'a répondu «oui».
Dès lors, les responsables yougoslaves sont au pied du mur. Or ils n'ont jusqu'à présent pas accepté l'ensemble du volet politique de l'accord. Ils reviennent même aujourd'hui sur certains aspects qu'ils semblaient avoir acceptés à la fin des conversations de Rambouillet, et leur refus reste total en ce qui concerne la garantie au sol, sous une forme civile et surtout sous une forme militaire.
Voilà où nous en sommes. Le dernier moment n'est pas encore arrivé, le dernier mot n'est pas tout à fait dit, mais l'heure de vérité n'est pas loin, et c'est aux Yougoslaves de prendre position. De notre côté, nous sommes prêts et nous sommes déterminés. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
SOC 11 REP_PUB Bourgogne O