CRÉATION
D'UN NOUVEAU
COULOIR AÉRIEN À ORLY
M. le président.
M. Jean-Claude Mignon a présenté une question, n° 1511, ainsi rédigée
:
« M. Jean-Claude Mignon
appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement sur le projet de création d'un nouveau couloir aérien pour les avions à
l'arrivée sur l'aéroport d'Orly. Il rappelle que les experts d'Eurocontrol, qui
ont procédé à la simulation de tous les projets en lice, font clairement valoir
l'intérêt d'un positionnement du nouveau couloir au plus près de l'aéroport
d'Orly. Prenant en considération les résultats de leurs analyses et les débats
des comités de pilotage, ils proposent une variante au projet de la DNA qui
répond pleinement aux trois critères devant présider au choix d'un tracé, à
savoir, par ordre de priorité, la sécurité, l'environnement et la rentabilité.
Face aux nombreuses déviations de trajectoires constatées aujourd'hui et
motivées uniquement par des questions de rentabilité, il lui demande quelles
directives il entend donner pour que ces comportements cessent enfin et que les
principes de sécurité et de protection de l'environnement priment sur les
considérations d'ordre purement économique. »
La parole est à M. Jean-Claude
Mignon, pour exposer sa question.
M. Jean-Claude Mignon.
A la demande de certains élus de la Seine-et-Marne et de l'Essonne soucieux
d'être parfaitement informés et associés à l'élaboration du projet de nouveau
couloir aérien pour les avions à l'arrivée sur l'aéroport d'Orly, M. le
ministre de l'équipement, des transports et du logement a permis la mise en
place de comités de pilotage aux niveaux régional et départemental.
Il a également confié à l'organisme
Eurocontrol le soin d'évaluer la situation actuelle de la circulation aérienne
dans la région parisienne et d'expertiser toutes les propositions de tracé :
celle de la direction de la navigation aérienne - la DNA - ainsi que
celles de deux collectifs d'associations.
Je tiens à saluer la qualité du
travail des experts d'Eurocontrol qui, en concertation avec les membres des
comités de pilotage, ont mené des études d'évaluation et des simulations
minutieuses et impartiales.
Eurocontrol a rendu officiellement
ses conclusions le 24 septembre dernier, lors du comité de pilotage de la
région Ile-de-France. Dans leur rapport final, qui tient compte des trois
critères définis par le cahier des charges - dans l'ordre, les exigences de
sécurité, les incidences environnementales, la capacité -, les experts
réitèrent clairement leurs recommandations d'une trajectoire d'arrivée au plus
près de l'aéroport d'Orly.
Nous
souhaitons évidemment que la décision qui sera prise par M. Jean-Claude
Gayssot soit guidée par le respect de ces trois critères de leur ordre de
priorité, en accord avec les conclusions d'Eurocontrol.
Ce matin, je veux attirer
l'attention de M. le ministre sur les déviations de trajectoire constatées
trop souvent sur les arrivées et les départs de l'aéroport d'Orly. Ce problème a
été maintes fois soulevé au sein des comités de pilotage. Les pilotes et les
contrôleurs aériens d'Orly reconnaissent, que, une grande partie, ces écarts de
trajectoire ne répondent à aucun impératif de sécurité mais sont uniquement
motivés par des considérations de rentabilité. Dans ces conditions, on comprend
aisément l'inquiétude légitime des populations et des élus, qui craignent le
non-respect des trajectoires et des altitudes.
En conséquence, quelles directives
M. Gayssot entend-il donner pour faire cesser ces dérives ? Il serait en
effet fort dommage que le travail d'Eurocontrol soit entièrement ou en partie
réduit à néant par des comportements contraires aux principes qui ont conduit à
l'élaboration du nouveau couloir aérien.
M. le président. La
parole est à Mme la secrétaire d'Etat au tourisme.
Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme. Monsieur le
député, M. Gayssot, qui n'est pas disponible ce matin, m'a demandé de vous
communiquer sa réponse. Comme vous le savez, il a mis en place un dispositif de
concertation sur la réorganisation de la circulation aérienne dans la région
parisienne, et ce dispositif va bien au-delà du cadre réglementaire prévu.
Le comité de pilotage de l'étude
demandée à Eurocontrol regroupe des élus des huit départements d'Ile-de-France.
Présidé par le préfet de région, il a, semble-t-il, bien fonctionné et a examiné
toutes les propositions qui lui ont été soumises et auxquelles vous avez fait
référence. Eurocontrol a présenté son rapport final le 24 septembre
dernier, en proposant, comme vous l'indiquez, une variante par rapport au projet
initial. Le Gouvernement est très attaché à ce que, comme vous le souhaitez, la
solution retenue réponde pleinement aux critères de sécurité et d'environnement.
S'agissant du troisième critère, plutôt que de rentabilité, M. Gayssot
préfère parler de capacité d'écoulement du trafic, nécessaire à la suppression
de retards pénalisants pour les passagers comme pour les compagnies.
Le ministre prendra sa décision
après avoir recueilli l'ensemble des avis : ceux des commissions consultatives
de l'environnement des aéroports d'Orly et de Roissy, et celui de l'autorité de
contrôle des nuisances sonores aéroportuaires - l'ACNUSA -, qui seront
rendus courant octobre.
Par
ailleurs, il est parfaitement compréhensible que vous demandiez que les
procédures prévues soient respectées. Les écarts constatés correspondent en
général à une instruction du contrôle aérien pour éviter le rapprochement de
deux avions, ou encore un foyer orageux. Quoi qu'il en soit, les décisions qui
seront arrêtées seront traduites dans les consignes d'exploitation.
Soyez assuré, monsieur le député,
que le ministre demandera qu'un suivi du respect des trajectoires soit institué,
afin de relever et d'analyser les cas où les procédures ne seraient pas
respectées.
M. le président. La
parole est à M. Jean-Claude Mignon.
M. Jean-Claude Mignon.
Je vous remercie, madame la secrétaire d'Etat. J'espère que cette réponse
donnera satisfaction aux élus, aux associations et à la population des communes,
notamment à celle de la ville nouvelle de Sénart, en Seine-et-Marne, que les
conclusions d'Eurocontrol inquiètent particulièrement. On peut comprendre ces
inquiétudes, mais il faut aussi saluer le travail qui a été fait par
Eurocontrol, car tous les critères ont été pris en compte. Il est évident que,
si un avion passe à 3 300 mètres d'altitude, a priori on n'est pas censé l'entendre. Mais, en
cas de dérive, de non-respect de ce qui a été décidé, je m'associe aux craintes
légitimes des populations concernées, J'espère donc que les directives seront
suivies d'effet.