TRACÉ DU PROLONGEMENT
DE LA LIGNE DU TRANSVAL DE MARNE
M. le président.
M. Henri Plagnol a présenté une question, n° 1535, ainsi rédigée :
« Le contrat de plan Etat-région
2000-2006 prévoit le prolongement du Transval de Marne à l'Est vers
Noisy-le-Grand. A cet effet, 170 millions de francs ont été affectés par
l'Etat. Le tracé actuellement retenu envisage la traversée du Vieux Saint-Maur
pour relier la gare RER de Saint-Maur-Créteil à la gare des Boullereaux à
Champigny. Ce tracé est un choix absurde. En effet, le Vieux Saint-Maur, noyau
historique de l'urbanisation de la boucle de la Marne, se caractérise par de
petites rues étroites et un habitat pavillonnaire donnant à ce « village » un
cachet et un charme particuliers. Le passage d'un équipement tel que le Transval
modifierait profondément la physionomie de ce quartier et les habitants y sont
farouchement opposés. Pour autoriser le passage du Transval, c'est-à-dire des
rames de 30 tonnes, il faudrait élargir le pont du Petit-Parc, ce qui
représenterait un désastre écologique dans l'environnement protégé des bords de
Marne. Pour faire taire ces objections, le conseil général a décidé de faire
passer le Transval par le CD 45 sans élargissement de la voirie, alors que
partout ailleurs le Transval passe en site propre. Une telle option est une
aberration s'agissant d'un projet destiné à transporter plusieurs millions de
passagers par an. Le passage en site banalisé ne peut que ralentir
considérablement le Transval et créer des embouteillages inextricables. A terme,
l'élargissement du CD 45 deviendrait inévitable. Pour sortir de cette impasse et
permettre le prolongement du Transval à l'Est, il y a une solution. Le tracé
alternatif qui passerait par la RN 186 pour desservir Saint-Maurice et rejoindre
la gare RER de Joinville-le-Pont en passant par le boulevard de l'Europe et le
quartier Panoramis ne créerait aucune nuisance et ne nécessiterait pas
d'expropriations. Il pourrait donc être réalisé rapidement ; il a d'ailleurs le
soutien actif du maire de Saint-Maurice, qui en a eu l'initiative, ainsi que du
député-maire de Joinville. A la quasi-unanimité, le conseil municipal de
Saint-Maur vient de refuser les modalités de la concertation proposée par le
préfet du Val-de-Marne et le syndicat des transports d'Ile-de-France. En effet,
l'étude du tracé alternatif par Saint-Maurice et Joinville qui a le soutien des
populations concernées et des élus, n'est même pas prévue. M. Henri Plagnol
demande donc à M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement de réviser les modalités de la concertation sur le prolongement du
Transval à l'Est afin de permettre une consultation démocratique et un vrai
choix respectueux de la volonté des habitants et de l'environnement. »
La parole est à M. Henri
Plagnol, pour exposer sa question.
M. Henri Plagnol.
Monsieur le secrétaire d'Etat au patrimoine, dans le contrat de plan Etat-région
en cours, il est prévu de réaliser le prolongement du Transval de Marne à l'Est
vers Noisy-le-Grand. A cet effet, 170 millions de francs ont été affectés
par l'Etat.
Le tracé
actuellement retenu prévoit de traverser le Vieux Saint-Maur pour relier la gare
RER de Saint-Maur-Créteil à la gare des Boullereaux à Champigny. Ce tracé est un
choix absurde.
En effet, le
Vieux Saint-Maur, noyau historique de l'urbanisation de la boucle de la Marne,
se caractérise par de petites rues étroites et un habitat pavillonnaire donnant
à ce « village » un cachet et un charme particuliers. Le passage d'un équipement
tel que le Transval modifierait profondément la physionomie de ce quartier et
les habitants y sont farouchement opposés.
Pour traverser la Marne et
atteindre Champigny, le Transval devra obligatoirement passer par le pont du
Petit-Parc, actuellement interdit aux véhicules de plus de onze tonnes.
Pour autoriser le passage du Transval, c'est-à-dire des rames de
trente tonnes, il faudrait dont élargir le pont, ce qui représenterait un
désastre écologique dans l'environnement protégé des bords de Marne.
Pour faire taire ces objections, le
conseil général a décidé de faire passer le Transval par le CD 45 sans
élargissement de la voirie, alors que, partout ailleurs, il passe en site
propre. Une telle option est une aberration s'agissant d'un projet destiné à
transporter plusieurs millions de passagers par an. Le passager en site banalisé
ne peut que ralentir considérablement le Transval et créer des embouteillages
inextricables. A terme, l'élargissement du CD 45 deviendrait inévitable, et je
suis mandaté par les Saint-Mauriens pour vous affirmer que, jamais, nous
n'accepterons le transpercement du Vieux Saint-Maur.
Pour sortir de cette impasse et
permettre le prolongement du Transval à l'Est, il y a une solution. Le tracé
alternatif qui passerait par la route nationale 186 pour desservir
Saint-Maurice et rejoindre la gare RER de Joinville-le-Pont en passant par le
boulevard de l'Europe et le quartier Panoramis ne créerait aucune nuisance et ne
nécessiterait pas d'expropriations. Il pourrait donc être réalisé rapidement. Il
a d'ailleurs le soutien actif de notre collègue député-maire de Joinville, ainsi
que du maire de Saint-Maurice.
A
la quasi-unanimité, le conseil municipal de Saint-Maur vient de refuser les
modalités de la concertation proposée par le préfet du Val-de-Marne et le
syndicat des transports d'Ile-de-France. En effet, l'étude du tracé alternatif
par Saint-Maurice et Joinville, qui a le soutien des populations concernées et
des élus, n'est même pas prévue.
Je demande donc, monsieur le
secrétaire d'Etat, que l'on révise les modalités de la concertation sur le
prolongement du Transval à l'Est, afin de permettre une consultation
démocratique et un vrai choix respectueux de la volonté des habitants et de
l'environnement.
M. le président. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat au patrimoine et à la
décentralisation culturelle.
M. Michel Duffour, secrétaire d'Etat au patrimoine et à la
décentralisation culturelle. Monsieur le député, M. Jean-Claude
Gayssot, qui est actuellement à Luxembourg, où il représente la France au
conseil des ministres européens des transports, m'a demandé de vous communiquer
sa réponse.
Le contrat de plan
Etat-région 2000-2006 comporte effectivement deux projets d'extension du
Trans-Val-de-Marne, qui est l'une des toutes premières opérations, avec le
tramway Saint-Denis-Bobigny, de mise en site propre d'une ligne de transport
public de voyageurs sur un itinéraire de banlieue à banlieue, entre Saint-Maur
et le MIN de Rungis. Cela représente un parcours de plus de
12 kilomètres.
Depuis la
mise en service en octobre 1993, la fréquentation de cette ligne n'a cessé
d'augmenter, au-delà même des prévisions initiales.
Aussi, pour satisfaire des demandes
de plus en plus fortes dans ce secteur de la proche couronne, notamment les
déplacements liés au développement du pôle d'Orly-Rungis, et compléter le
maillage en transport collectif, les pouvoirs publics ont décidé de renforcer et
d'étendre cette ligne. Elle sera étendue à l'ouest jusqu'à la gare de Croix de
Berny à Antony, opération qui a fait l'objet d'une déclaration d'utilité
publique en 2000 et dont la réalisation est sur le point d'être engagée, et
à l'est vers Noisy-le-Grand.
L'itinéraire que vous proposez pour
le prolongement du Trans-Val-de-Marne, qui passe par la nationale 186 et
Saint-Maurice pour rejoindre la gare RER de Joinville, est en fait une solution
alternative au tracé envisagé, l'objectif étant bien de bénéficier d'une liaison
reliant Saint-Maur à Noisy-le-Grand.
Des études préalables, conduites à
la demande du syndicat des transports d'Ile-de-France, ont montré que le passage
par la gare RER de Joinville s'accompagnerait de difficultés pour rallier
Noisy-le-Grand dans la section comprise entre cette gare et la fourchette de
Champigny.
Comme vous le savez,
des perspectives sont ouvertes pour tenir compte des sensibilités locales et de
l'environnemment dans lequel le prolongement du Trans-Val-de-Marne est appelé à
s'insérer. Ainsi, dans le scénario préconisé par le syndicat des transports
d'Ile-de-France, le pont du Petit Parc ne sera pas élargi, mais seulement
renforcé. M. Gayssot précise par ailleurs que le renforcement aurait eu
lieu de toute façon, même si le Trans-Val-de-Marne ne l'empruntait pas, et ce
pour les besoins de la circulation générale, compte tenu de l'évolution de
l'état de l'ouvrage d'art.
Le
ministre de l'équipement, des transports et du logement souligne également que
le passage du Trans-Val-de-Marne sur le CD 45 est envisagé sans
élargissement. Le passage serait donc effectué en site banalisé, ce qui ne
manquera pas d'altérer ses performances en matière de vitesse et de
régularité.
Dans ces conditions,
il est bien établi que chacun des tracés comporte des difficultés.
Aussi, afin de trouver la meilleure
solution, si la municipalité de Joinville est d'accord, le syndicat des
transports d'Ile-de-France pourra mentionner, dans le cadre de la concertation
préalable, les deux itinéraires possibles, avec pour chacun un exposé exhaustif
de leurs impacts respectifs. La décision pourra ainsi se prendre dans la
transparence.
M. le président. La
parole est à M. Henri Plagnol.
M. Henri Plagnol. Je
me réjouis que le ministre accepte d'intégrer dans la concertation préalable le
tracé alternatif passant par les communes de Saint-Maurice et de Joinville, et
je suis sûr que, si cela se fait dans la transparence, comme vous venez de
l'affirmer, les populations, et notamment les Saint-Mauriens, les
Saint-Mauriciens et les Joinvillais, choisiront sans hésiter le seul tracé
respectueux de l'environnement, qui permettra aussi le passage en site propre,
et par conséquent un meilleur service pour les usagers, avec un mode de
transport rapide et fréquent.