AMÉNAGEMENT DE LA RN 51 ENTRE REIMS ET
ÉPERNAY
M. le président.
M. Philippe Martin a présenté une question, n° 1564, ainsi rédigée :
« M. Philippe Martin attire
l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur
le retard d'exécution pris pour la construction de la RN 51 entre Reims et
Epernay. Ce projet de transformation de la route nationale entamé depuis
plusieurs années n'a à ce jour été suivi d'aucun effet, malgré nos interventions
répétées auprès de la direction départementale de l'équipement. Eu égard à
l'urgence de la situation, le trafic routier de cet axe étant en constante
augmentation, atteignant 14 200 véhicules par jour et plus de
700 poids lourds, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures
que le Gouvernement entend prendre pour remédier à cette situation. »
La parole est à M. Philippe Martin,
pour exposer sa question.
M. Philippe Martin.
Monsieur le ministre délégué à l'enseignement professionnel, je souhaite attirer
de nouveau l'attention de M. le ministre de l'équipement sur la mise à deux
fois deux voies de la route nationale 51 entre Reims et Epernay.
A ma question écrite du
18 octobre 1999, il m'a été répondu que le Gouvernement avait décidé
de consacrer 590 millions de francs à la modernisation des routes
nationales sur la période 2000-2006 et, plus précisément, que l'aménagement
entre Reims et Epernay bénéficierait d'un financement de 220 millions de
francs dans le cadre du contrat de plan Etat-région
Champagne-Ardenne 2000-2006.
En dépit de cet engagement
financier, les travaux d'aménagement n'ont toujours pas débuté, alors même que
ceux entre Reims et Charleville sont quasiment terminés.
Ces travaux sont d'autant plus
indispensables que le trafic routier est en constante augmentation sur cet axe,
pour atteindre 14 772 véhicules par jour, dont 750 poids lourds.
Cette infrastructure doit permettre
un renforcement des échanges entre les deux pôles urbains que sont Reims et
Epernay et permettra le développement des échanges économiques des bassins de
vie sparnassien et rémois.
Il ne
suffit pas de faire des effets d'annonce en affectant des sommes à des travaux
qui demeurent pour l'instant hypothétiques. Il serait plus réaliste de s'engager
clairement pour la réalisation de ces travaux afin de faire progresser la
sécurité routière sur cet axe car, vu l'importance du trafic routier, la RN 51
n'est plus du tout adaptée et ne répond pas aux exigences de la sécurité
routière, qui est pourtant l'une des priorités du Gouvernement.
M. Gayssot doit cesser d'avoir
un double discours. Ses priorités à l'égard de la sécurité routière ne doivent
pas se limiter aux seuls aspects répressifs - contrôle de vitesse,
alcool... - que, bien évidemment, je cautionne et trouve légitimes, mais
doivent intégrer des aménagements structurels des routes.
Nos routes ne répondent plus à des
conditions de sécurité suffisantes. Il est impensable que les routes nationales
telles que la RN 51 ne disposent pas d'accotements stables permettant un arrêt
d'urgence, qu'elles ne soient pas balisées...
Les éléments qui étaient évoqués
pour retarder le commencement des travaux n'ont plus de raisons d'être.
Nous connaissons aujourd'hui les
tracés du TGV-Est et du contournement de Reims, la déclaration d'utilité
publique de 1997 doit être prorogée et le financement annoncé a été inscrit dans
le quatrième contrat de plan.
La
réalisation de cette infrastructure devrait avoir débuté, comme les services de
la direction départementale et régionale de l'équipement l'avait annoncé à
l'ensemble des élus.
Or,
aujourd'hui, cette direction ne répond plus aux demandes d'informations sur
l'état des concrétisations des marchés publics ainsi que sur l'état d'avancement
des travaux. Deux courriers adressés aux directeurs régional et départemental de
l'équipement en date du 2 mars et du 5 octobre 2001 demeurent
sans réponse. Le compte rendu d'une réunion qui s'est tenue au conseil régional,
en présence de vos services, a été adressé à la préfecture pour approbation. A
ce jour, nous attendons encore une réponse des services préfectoraux et nous
ignorons pour quels motifs ils s'opposent à la publication des échanges tenus au
cours de cette réunion de travail.
Je déplore que ces services ne
souhaitent pas communiquer aux usagers et aux élus des éléments relatifs à cette
réalisation. Encore une fois, je ne peux que regretter l'absence de transparence
des services de l'administration française.
Je vous demande donc, monsieur le
ministre, de me préciser les mesures que M. Gayssot entend prendre
rapidement pour que, d'une part, ses services répondent et communiquent à
l'ensemble des personnes concernées par ce projet des éléments sur l'état
d'avancement des travaux et, d'autre part, celles qu'il entend mettre en oeuvre
pour que cette infrastructure « sorte enfin de terre » et permette d'améliorer
la sécurité des usagers et la fluidité du trafic.
M. le
président. La parole est à M. le ministre délégué à l'enseignement
professionnel.
M. Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'enseignement
professionnel. Monsieur le président, monsieur Martin, permettez-moi de
répondre d'un mot à M. Rochebloine.
J'ai parfaitement compris,
M. Rochebloine, et pour cause, que les dix heures des enseignants étaient
un forfait et que cela représentait en réalité le double d'heures de travail
réelles. Je pourrais même citer plus d'une SEGPA ou d'une EREA où les
enseignants sont présents le samedi et le dimanche dans le cadre d'activités
pédagogiques.
M. François Rochebloine.
Ce n'est pas moi qui vous contredirai.
M. le ministre délégué à
l'enseignement professionnel. Par conséquent, notre reconnaissance leur
est parfaitement acquise pour l'intensité du travail qu'ils fournissent.
Monsieur Martin, je vous remercie
de votre indulgence. Je suis chargé par M. Jean-Claude Gayssot de vous
lire la réponse qu'il aurait faite s'il n'était pas en voyage officiel en Russie
avec M. le Premier ministre.
La réalisation de la première
section de cet itinéraire comprise entre Reims et Montchenot a fait l'objet
d'une déclaration d'utilité publique le 18 novembre 1997. Le contrat de
plan entre l'Etat et la région Champagne-Ardenne pour la période 2000-2006
prévoit un financement de 220 millions de francs pour l'aménagement de ce
premier tronçon de la route nationale 51, comprenant les déviations
de Champfleury et de Montchenot.
La mise en oeuvre de ce programme
s'est révélée délicate compte tenu de la multiplicité des acteurs et des projets
concernant la RN 51 à la sortie de la zone agglomérée de Reims et
notamment le croisement de la ligne à grande vitesse, LGV, est-européenne entre
le giratoire de Murigny dans l'agglomération rémoise et la commune
de Champfleury.
Le mandat
de maîtrise d'ouvrage confié à Réseau ferré de France ainsi que les modalités de
prise en charge financière du coût de cet aménagement lié au projet de LGV
font l'objet d'une convention entre l'Etat et RFF, dont la signature
interviendra très prochainement.
Le directeur départemental de
l'équipement de la Marne a d'ores et déjà approuvé le dossier de projet
correspondant. Les appels d'offres sont en cours de lancement et les travaux
pourront commencer au printemps prochain, conformément aux engagements pris par
l'Etat.
Par ailleurs, les études
ont été poursuivies afin de permettre une réalisation des travaux programmés
avant la fin de l'actuel contrat de plan.
M. le président. La
parole est à M. Philippe Martin.
M. Philippe Martin.
Monsieur le ministre, je ne suis pas totalement satisfait de votre réponse. La
déclaration d'utilité publique a eu lieu il y a quatre ans et nous n'avons
avancé sur rien alors que tous les éléments financiers et techniques sont
réunis. C'est la raison pour laquelle je voulais avoir des précisions sur ce qui
sera réalisé rapidement.
Les
travaux doivent commencer au printemps, bien sûr, mais simplement sur une
portion de 750 mètres, de Reims à Champfleury, alors qu'on avait
prévu d'aller dans la première tranche jusqu'à Montchenot.
J'aimerais bien que les services du
ministre de l'équipement soient moins silencieux avec les élus, notamment
nationaux. Cela pourrait vouloir dire que vos services sont motivés par des
considérations politique, ce que je regretterais profondément.
Ce que nous attendons aujourd'hui,
c'est du concret. J'espère qu'il y en aura rapidement sur le terrain.