AVENIR DU PROJET DE VÉLODROME COUVERT
EN SEINE-SAINT-DENIS
Mme la présidente.
M. Bertrand Kern a présenté une question, n° 1569, ainsi rédigée :
« M. Bertrand Kern appelle
l'attention de Mme la ministre de la jeunesse et des sports sur la question
du devenir du projet d'un vélodrome couvert dans le Nord-Est de la région
parisienne, équipement dont l'aménagement avait été envisagé lors de la
candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2008. Dans le cadre de la
préparation du dossier "Paris 2008, l'Etat, le conseil régional et les
conseils généraux d'Ile-de-France ont dressé un bilan des besoins en équipements
sportifs dans cette région, en vue de l'éventuel accueil des événements sportifs
précités. Cette consultation a révélé la nécessité de construire ou d'aménager
des équipements de cette nature. Parmi eux, des équipements sportifs nautiques
dans l'Est parisien, un complexe destiné à des activités de natation, un espace
multifonctionnel pour des activités de patinage et de glace, ainsi qu'un
vélodrome, en Seine-Saint-Denis, situé sur le site du fort d'Aubervilliers, sur
la nationale 2. Ce dernier projet de vélodrome notamment, n'aurait pas,
semble-t-il, été remis en cause par le vote final en faveur de Pékin. La
proximité de ce site avec la commune de Pantin l'amène donc à lui demander ce
qu'il advient désormais de ce projet, dans quelle mesure l'ensemble des parties
prenantes, et notamment les communes limitrophes, peuvent être associées à son
élaboration et à sa mise en oeuvre ; enfin, si ce projet a vocation à dépasser
le seul intérêt purement sportif, pour devenir un lieu d'accès pour les jeunes
habitants riverains, et notamment ceux du quartier pantinois des Courtillières.
»
La parole est à
M. Bertrand Kern, pour exposer sa question.
M. Bertrand Kern.
Madame la ministre de la jeunesse et des sports, vous connaissez bien le
département de la Seine-Saint-Denis, dont les richesses sont nombreuses - je
pense en particulier à sa population, à sa jeunesse, malgrés les difficultés
qu'elle rencontre souvent.
Depuis
quatre ans le Gouvernement a soutenu ce département pour lui permettre de
rattraper son retard. Tel a été le cas avec le plan de rattrapage scolaire de
M. Allègre, qui a permis de donner des conditions d'accueil décentes à nos
enfants ; avec les opérations de renouvellement urbain et les grands projets de
ville de votre collègue, M. Bartolone ; avec le contrat de plan
Etat-région. Tout cela est très positif pour notre département et nous sommes
heureux d'être soutenu par le Gouvernement et par l'Etat dans le cadre de
l'aménagement et du développement de nos territoires.
Je souhaite donc appeler votre
attention sur un projet né lors de la préparation de la candidature de Paris
pour les jeux Olympiques de 2008. Nous avions alors, notamment avec mon collègue
M. Ralite, maire d'Aubervilliers, défendu le projet d'un vélodrome sur le
site du fort d'Aubervilliers, voisin de la ville de Pantin dont je suis le
maire. L'Etat, le conseil régional et les conseils généraux d'Ile-de-France
avaient dressé un bilan des équipements dont notre région avait besoin pour
accueillir éventuellement cette manifestation sportive exceptionnelle. Cette
réflexion, cette concertation avaient révélé que des équipements sportifs
nautiques étaient requis pour l'Est parisien - notamment un espace
multifonctionnel pour des activités de patinage et de glace - ainsi qu'un
vélodrome. Avait alors été évoquée son implantation sur le fort d'Aubervilliers
près de la nationale 2, le long du futur axe de l'exposition internationale
de 2004 sur lequel notre département fonde de grands espoirs.
Malheureusement, Paris n'a pas été
retenu pour les jeux Olympiques de 2008, le vote final ayant tranché en faveur
de Pékin. Aujourd'hui, une question se pose donc : cet équipement, qui avait
soulevé beaucoup d'espoir et beaucoup d'intérêt dans notre département,
sera-t-il réalisé ? Que devient ce projet ? Dans quelle mesure, en cas de
réponse positive, l'ensemble des parties intéressées, notamment les communes
d'Aubervilliers et de Pantin qui sont concernées au premier chef,
pourraient-elles être associées à son élaboration et à sa mise en oeuvre ?
Ce projet, qui a évidemment un
intérêt purement sportif, ne pourrait-il pas aussi, dans le cadre d'une
intégration à la ville et de l'ouverture sur les quartiers environnants, être un
lieu d'accès pour les jeunes habitants riverains ? Je pense notamment au
quartier pantinois des Courtillières, voisin direct du site qui pourrait être
retenu.
Mme la présidente. La
parole est à Mme la ministre de la jeunesse et des sports.
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports.
Monsieur le député, comme vous le soulignez, un équipement sportif peut être
source de développement et de dynamisme pour une région, pour un département,
pour une commune. Lorsque nous avons élaboré le projet pour la candidature «
Paris 2008 » aux jeux Olympiques, nous avons inclus un certain nombre
d'équipements et nous avons décidé que, quel que soit le résultat, nous devrions
construire trois équipements : la base nautique de Vaires, qui est en cours
d'équipement, un bassin olympique dans la ville de Paris et le
vélodrome-couvert.
En effet, une
région comme celle d'Ile-de-France ne possède aucun équipement de ce type. Nous
ne pouvons donc pas accueillir les grandes compétitions internationales alors
que, vous le savez, l'équipe de France de cyclisme sur piste est certainement
celle qui rapporte le plus de médailles lors des jeux Olympiques ou des
championnats du monde. Nous maintenons donc le projet du vélodrome sur le site
du fort d'Aubervilliers.
A ce
propos, je tiens à insister sur le coût d'un tel équipement que l'on peut
évaluer entre 230 et 250 millions de francs si on veut l'équiper de
tribunes permettant d'accueillir 5 000 à 6 000 spectateurs. Il faut
ajouter un travail de dépollution du terrain qui se montera à quelques dizaines
de millions de francs.
Ensuite,
nous avons à décider du maître de l'ouvrage.
Enfin, il faudra assurer en commun
le coût de son fonctionnement. En effet, comme pour un bassin nautique, comme
pour une patinoire, les vélodromes couverts - le maire de Bordeaux pourrait
vous en parler - ont un coût de fonctionnement extrêmement élevé compte
tenu, en particulier, de la nature de la piste qui nécessite le respect de
conditions d'humidité et de chaleur bien précises.
Le ministère continue donc de
travailler sur ce sujet avec le conseil régional, le conseil général, la commune
d'Aubervilliers et je suis tout à fait prête à associer les communes, dont la
vôtre, qui seraient intéressées à participer ensuite à la gestion de cet
équipement et à en faire bénéficier leurs habitants. En effet, je partage votre
point de vue selon lequel un vélodrome tel que celui-ci doit avoir une vocation
multiple : accueillir les clubs de la région concernée, recevoir le haut niveau
et les compétitions nationales et internationales, mais également s'ouvrir à des
pratiques familiales, à des pratiques de loisir, à des pratiques pour les jeunes
qui n'appartiennent pas tous à des clubs.
Nous avons ainsi, comme cela existe
dans d'autres pays, réfléchi au prêt de vélos, à l'initiation, à l'intérieur de
ce vélodrome, de jeunes ou d'adultes qui n'ont pas une pratique sportive en
cette matière, afin de permettre aux habitants des quartiers et des communes
avoisinantes d'utiliser cet équipement.
Je vais donc faire en sorte que vous
voyez associé aux réunions qui auront lieu dans les semaines à venir afin
qu'aboutisse, je l'espère, ce beau projet.
Mme la présidente. La
parole est à M. Bertrand Kern.
M. Bertrand Kern. Je
suis très heureux de la réponse de Mme la ministre qui, en tout point,
soutient ce projet. La seule question qui resterait posée est celle des délais
de réalisation qui se situent sans doute à moyen terme.
Je rappelle tout de même que le site
du fort d'Aubervilliers fait, depuis des années, l'objet de projets dont aucun
n'a malheureusement pu voir le jour. Il fut une époque où un établissement
médical avait été évoqué. Aujourd'hui, semble se confirmer, sur ce site qui est
aux portes de Paris, la réalisation d'un vélodrome couvert et j'en suis très
heureux pour le département et pour les communes avoisinantes.