STATUT DES INSPECTEURS DE
L'ÉDUCATION NATIONALE
Mme la présidente.
Mme Françoise Imbert a présenté une question, n° 1598, ainsi rédigée :
« Mme Françoise Imbert attire
l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation des
inspecteurs de l'éducation nationale. Ces 1 800 fonctionnaires sont des
relais irremplaçables pour traduire l'évolution du système éducatif auprès des
enseignants et des chefs d'établissement. Plusieurs centaines d'entre eux se
trouvent en classe normale, souvent à un indice inférieur à celui auquel sont
parvenus leurs collègues des corps dont ils sont issus, qu'ils ont en charge
d'inspecter et d'animer. Les inspecteurs retraités ne bénéficient d'aucune
amélioration indiciaire. La revalorisation indiciaire pour les inspecteurs
parvenus au 7e échelon de la hors-classe depuis au moins deux ans et trois
mois, obtenue après de longues négociations avec le ministère, prévue aux
budgets 2001 et 2002, n'est toujours pas effective, faute de décret
d'application. Dans sa circonscription, l'inspecteur de l'éducation nationale
travaille, à la grande satisfaction des 350 enseignants, des 6
000 élèves et des parents d'élèves dans un local mis à sa disposition par
une collectivité locale, aidé par une seule secrétaire. Aussi elle lui demande
s'il est possible d'envisager des mesures concrètes permettant de redonner à ce
corps d'inspection la confiance et l'efficacité nécessaires à l'accomplissement
de ses missions, la reconnaissance de son implication au sein du service public
de l'éducation. »
La parole est
à Mme Françoise Imbert, pour exposer sa question.
Mme Françoise Imbert.
Ma question, qui s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, concerne
les problèmes que rencontrent les inspecteurs de l'éducation nationale dans le
déroulement de leur carrière.
Les 1 800 inspecteurs jouent
un rôle important dans la réforme du système éducatif. Ils se sont beaucoup
investis dans la mise en place des emplois-jeunes, dans l'organisation de
l'enseignement des langues à l'école primaire, dans l'implantation des nouvelles
technologies. Ils sont les relais du ministre auprès des chefs d'établissement
et des enseignants.
Actuellement, plusieurs centaines
d'entre eux se trouvent en classe normale, souvent à un indice inférieur à celui
auquel sont parvenus leurs collègues des corps dont ils sont issus et qu'ils
sont chargés d'inspecter et d'animer.
Les inspecteurs retraités
perçoivent des pensions qui n'ont subi aucune revalorisation indiciaire. En
revanche, pour les inspecteurs parvenus au septième échelon de la hors-classe
depuis au moins deux ans et trois mois, une revalorisation indiciaire a été
obtenue après de longues négociations avec le ministère. Elle est prévue aux
budgets 2001 et 2002, mais n'est toujours pas effective, faute de décret
d'application.
En Haute-Garonne,
vingt inspecteurs de l'éducation nationale travaillent en circonscription. Dans
mon secteur, l'inspecteur intervient auprès de 300 enseignants et de 6
000 élèves. Depuis plusieurs mois, ces fonctionnaires ont cessé de
s'investir dans les opérations de carte scolaire. Certains refusent même de
participer aux opérations relatives aux examens.
Ce corps d'inspection veut
continuer à servir le service public de l'éducation, mais il demande une
reconnaissance de son statut et la confiance du ministère. Il a besoin de
mesures significatives à son égard.
Vous le savez, depuis plusieurs
années, les inspecteurs de l'éducation nationale souhaitent très
majoritairement, à plus de 80 %, la création d'un corps unique de
l'inspection de l'éducation, regroupant tous les inspecteurs territoriaux, quel
que soit leur niveau d'intervention auprès des professeurs du premier et du
deuxième degré.
Pouvez-vous me
faire savoir si des mesures concrètes pourront être prochainement proposées aux
inspecteurs de l'Education nationale ?
Mme la présidente. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat au patrimoine et à la décentralisation
culturelle.
M. Michel Duffour, secrétaire d'Etat au patrimoine et à la
décentralisation culturelle. Madame la députée, le ministre de l'éducation
nationale ne pouvait pas être présent ce matin. Il vous prie de l'excuser.
M. Lang attache une importance
toute particulière au rôle que jouent les inspecteurs de l'éducation nationale
dans la mise en oeuvre et l'évaluation de la politique éducative, comme dans le
perfectionnement des pratiques pédagogiques. C'est en reconnaissance de leur
mobilisation pour la bonne marche de l'école et de leur implication dans la
transformation du service public d'éducation qu'il a obtenu l'inscription
d'importantes mesures de revalorisation du corps dans les budgets des
années 2001 et 2002.
Ainsi,
le décret modifiant le statut sera publié avant la fin de la présente année
civile. Il améliore considérablement la carrière des inspecteurs de l'éducation
nationale en offrant l'accès à la rémunération de la hors-échelle A, en
réduisant le passage d'un échelon à l'autre de la hors-classe de trois ans à
deux ans et trois mois dès janvier 2001.
En outre, la transformation de
137 emplois de classe normale - 97 en 2001, 40 en 2002 - en
emplois hors classe permettra de porter à 40 % de l'effectif du corps la
proportion des inspecteurs inscrits en hors-classe. Un tel pyramidage a un
caractère tout à fait exceptionnel. Il doit, surtout si l'on tient compte des
conditions favorables du reclassement à l'entrée dans le corps, faciliter pour
une très grande majorité d'inspecteurs l'accès rapide aux indices terminaux du
corps.
Il faut également
rappeler que la gestion des promotions, fondée sur un examen attentif des
dossiers, prenant en compte à la fois l'expérience et l'ancienneté
professionnelle, le parcours individuel et la manière de servir, a autorisé le
passage de 167 inspecteurs à la hors-classe au cours de l'année 2001. Pour
les promotions 2002, les mêmes critères et les mêmes objectifs de gestion
doivent permettre d'atteindre un nombre équivalent de passages et de réduire de
façon très notable les effectifs du neuvième échelon de la classe normale. Une
mesure nouvelle sera proposée au budget 2003 afin de continuer à améliorer le
déroulement de carrière des inspecteurs de l'éducation nationale.
Les améliorations très
significatives concernant la rémunération et le déroulement de la carrière des
inspecteurs de l'éducation nationale représentent au total 1,5 million de
francs sur les budgets 2001 et 2002 et constituent une étape importante de la
valorisation des inspecteurs de l'éducation nationale. Ce travail doit être
poursuivi. Par ailleurs, une relance de la réflexion sur l'harmonisation des
fonctions et sur l'animation des corps d'inspecteurs territoriaux s'impose.
Cette concertation devra rechercher tout ce qui peut contribuer à une plus forte
cohérence, à un meilleur fonctionnement et à une plus grande efficacité du
système éducatif en respectant les compétences spécifiques qu'exige l'inspection
individuelle à chaque niveau d'enseignement.
Mme la présidente. La
parole est à Mme Françoise Imbert.
Mme Françoise Imbert. Nous
avons, je le vois encore, beaucoup de chemin à parcourir, mais je voulais
remercier M. le secrétaire d'Etat des avancées qu'il a annoncées.