PROGRAMMES DE FORMATION
DES TRAVAILLEURS SOCIAUX
Mme la présidente. Mme
Marie-Françoise Pérol-Dumont a présenté une question, n° 1599, ainsi
rédigée :
« Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont
souhaiterait attirer l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la
solidarité sur la situation des étudiants de service social. Ces derniers, qui
suivent une formation de trois ans avant de passer leur diplôme d'Etat,
doivent impérativement, durant leur cursus, effectuer quatorze mois de
stage obligatoire dont cinq en polyvalence. Or, depuis quelques années, ils
rencontrent de plus en plus de difficultés pour obtenir un stage en polyvalence
dans le département où ils étudient ; parallèlement, les faibles moyens
financiers dont ils disposent ne leur permettent pas d'assumer les frais de
transport et d'hébergement lorsqu'ils sont contraints d'effectuer ces stages
hors de leur ville d'étude. Aussi, même s'ils peuvent demander des dérogations
pour les cinq mois en polyvalence, ils considèrent que leur diplôme est
remis en cause dans la mesure où ils ne disposent plus d'un choix de stage et où
chaque étudiant ne peut plus élaborer de projet de formation. En conséquence,
elle lui demande quelles dispositions, compatibles avec le schéma national,
peuvent être envisagées afin que ces jeunes ne soient plus confrontés à un
problème qui risque de s'accentuer avec l'augmentation en effectif des
prochaines promotions. »
La
parole est à Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont, pour exposer sa question.
Mme Marie-Françoise
Pérol-Dumont. Monsieur le ministre délégué à la santé, je souhaite
attirer votre attention sur la situation des étudiants de service social. Comme
vous le savez, la formation de trois ans qu'ils suivent avant de passer leur
diplôme d'Etat leur impose d'effectuer, durant leur cursus, quatorze mois de
stage obligatoire, dont cinq en polyvalence. Or, en raison de la pénurie de ces
stages spécifiques, ils rencontrent de plus en plus de difficultés à les obtenir
dans le département même où ils étudient. Tel est le cas, du moins, dans mon
département de Haute-Vienne. Parallèlement, la modicité des moyens financiers de
ces étudiants ne leur permet pas d'assumer les frais de transport et
d'hébergement lorsqu'ils sont contraints d'effectuer les stages en polyvalence
hors de leur département. Même s'ils peuvent demander des dérogations pour les
cinq mois en polyvalence, ils considèrent que leur diplôme est alors remis en
cause dans la mesure où ils ne disposent plus d'un choix complet et où chacun
d'eux ne peut plus élaborer un projet cohérent de formation.
En conséquence, monsieur le
ministre, je vous serais reconnaissante de bien vouloir me préciser quelles
dispositions, compatibles bien sûr avec le schéma national, peuvent être
envisagées pour que ces jeunes ne soient plus confrontés à un problème qui
risque de s'aggraver avec l'augmentation des effectifs des prochaines
promotions, dont on ne peut que se féliciter, et pour inciter ces jeunes à
poursuivre une formation particulièrement intéressante à des métiers nécessaires
à notre pays.
Mme la présidente. La
parole est à M. le ministre délégué à la santé.
M. Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé. Madame la
députée, les difficultés que rencontrent les étudiants de service social pour
trouver des stages de polyvalence constituent un des points importants des
réflexions sur l'alternance dans les formations sociales qui seront lancées dans
les prochaines semaines, conformément à l'une des orientations retenues dans le
schéma national des formations sociales. Elles sont aussi une des questions
évoquées avec les étudiants lors de leur venue au ministère au
printemps 2001. Nous avons alors pris l'engagement d'élargir les conditions
de stage de polyvalence dès la rentrée scolaire 2001.
En effet, compte tenu des
évolutions du mode d'organisation du service social polyvalent, de l'extension
des missions des professionnels et de la diversification des modes et des lieux
d'exercice professionnel liée à l'évolution des politiques sociales,
l'obligation de réaliser cinq mois de stage en service social polyvalent doit
désormais être appréhendée en relation avec ces évolutions et au regard des
objectifs qui la fondent.
Dans
cet esprit, une note de service sera prochainement envoyée aux DRASS pour
autoriser les centres de formation à rechercher des terrains de stages nouveaux,
à la condition qu'au cours de son cursus de formation, l'étudiant ait la
possibilité, à travers les stages, d'avoir une approche diversifiée des publics
et des modes d'exercice professionnel et qu'au moins l'un des stages de
formation lui permette de développer des méthodologies d'intervention fondées
sur une approche et une prise en charge globale des situations des personnes et
des familles et susceptibles d'être inscrites dans une dimension
territoriale.
A cet égard, outre
les services sociaux polyvalents, plusieurs autres services sont susceptibles
d'offrir des mises en situation professionnelle répondant à ces critères : AEMO,
ASE, suivi du RMI, missions locales, accompagnement logement, CHRS, CCAS,
dispositifs d'urgence sociale... Cette approche est confortée par les premiers
travaux sur la refonte du diplôme d'assistant en service social. Et tout le
monde se félicite que ces nouveaux services soient enfin accessibles aux
stagiaires.
Pour autant, cet
assouplissement ne doit pas conduire à un désengagement des employeurs dans
l'offre de stages, notamment de ceux qui emploient le plus grand nombre de
professionnels.
C'est une
réponse imparfaite car nous n'avons pas encore tout expérimenté, mais les
premiers éléments en notre possession nous permettent de dire que cette
ouverture se déroule plutôt dans de bonnes conditions.
Mme la présidente. La
parole est à Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont.
Mme Marie-Françoise
Pérol-Dumont. Je vous remercie, monsieur le ministre, de votre réponse,
qui est peut-être encore imparfaite, mais qui ouvre déjà des perspectives
intéressantes. En effet, si des solutions très ponctuelles ont pu être trouvées
cette année, le problème restait patent et l'augmentation des effectifs des
promotions, dont il convient, je le répète, de se féliciter, laissait présager
un avenir inquiétant.