FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 16130  de  M.   Vuillaume Roland ( Rassemblement pour la République - Doubs ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  29/06/1998  page :  3535
Réponse publiée au JO le :  10/08/1998  page :  4432
Rubrique :  retraites : généralités
Tête d'analyse :  paiement des pensions
Analyse :  euro. mise en place. conséquences. ressortissants français. caisses de retraite d'Etats africains
Texte de la QUESTION : M. Roland Vuillaume appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les inquiétudes des quelques 3 000 Français, anciens expatriés dans les Etats africains de la zone franc à propos du prochain passage à l'euro. Ces retraités s'interrogent en effet sur les conséquences que risquent d'avoir le passage à l'euro sur la parité du franc CFA entraînant une dévaluation de ce dernier. Aussi il lui demande quelles mesures il entend prendre pour éviter que les retraités de la zone du franc CFA ne soient pénalisés par le passage à l'euro.
Texte de la REPONSE : La dévaluation de 50 % du franc CFA intervenue le 12 janvier 1994 a entraîné pour les ressortissants français qui vivent en France et perçoivent une pension de retraite libellée en francs CFA une diminution de 50 % de la valeur de ces retraites converties en francs français. S'agissant des pertes subies à la suite de cette dévaluation, un dispositif exceptionnel de compensation avait été arrêté début 1994, mis en place en octobre de la même année et clôturé le 1er mars 1995. Ce dispositif a fait l'objet d'une ouverture de crédits en collectif de fin d'année 1994 à hauteur de 60 millions de francs sur le budget des affaires sociales. Environ 1 000 dossiers ont été déposés et examinés. Parmi ces dossiers, 300 remplissaient les conditions d'obtention d'une compensation, notamment les conditions de plafond de ressources (pour mémoire 60 000 francs pour une personne seule et 90 000 francs pour un couple). En outre, à titre exceptionnel fin 1996, certains dossiers ont été réexaminés. Il s'agissait des dossiers qui semblaient remplir les conditions requises, notamment le plafond d'éligibilité, mais qui avaient été initialement rejetés en raison de leur caractère incomplet. Enfin, le passage à l'euro en 1999 ne présente aucun risque pour ces retraités. En effet, l'avènement de l'euro ne modifie en aucune manière la situation du franc CFA que ce soit d'un point de vue juridique, technique ou économique. D'un point de vue juridique, la poursuite de la coopération entre la France et les pays de la zone ne crée aucune difficulté pusique ces accords sont compatibles avec le traité de Maastricht et que la France continuera de gérer seule les accords sous la forme actuelle. Sur le plan technique, le franc CFA subsiste en l'état et sa convertibilité reste garantie par le Trésor français au cours actuel de 100 francs CFA = 1 franc français. D'un point de vue pratique, la parité du franc CFA sera automatiquement connue lorsque sera fixée la parité du franc français par rapport à l'euro. La valeur de l'euro dans les monnaies nationales de la zone euro s'exprimant avec six chiffres significatifs, la valeur du franc CFA s'exprimera sous la forme suivante : 1 euro = XXX,XXX franc CFA. Il n'y aura pas besoin d'arrondir les chiffres. Enfin, d'un point de vue économique, la forte croissance que connaissent les pays africains de la zone franc, la rigueur des politiques budgétaires et monétaires menées depuis la dévaluation de 1994 et l'appui de la communauté financière internationale sont la meilleure garantie de la parité actuelle du franc CFA. Dans la mesure où les pays africains continueront de mener des politiques macro-économiques rigoureuses, il n'y a aucune raison de remettre en question la parité actuelle du franc CFA.
RPR 11 REP_PUB Franche-Comté O