RÉMUNÉRATION DES AIDES À DOMICILE
EMPLOYÉES
PAR LES ASSOCIATIONS
M. le président.
M. Gérard Charasse a présenté une question, n° 1641, ainsi rédigée
:
« Le Gouvernement a très
récemment refusé l'agrément à la convention que l'Union nationale des
associations de soins et services à domicile (l'UNASSAD), principal fédérateur
des organismes supports de l'aide à domicile, s'apprêtait à signer avec ses
salariés au motif que les progressions salariales proposées pouvaient égaler,
voire dépasser, celles constatées dans la fonction publique. M. Gérard
Charasse attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la
solidarité sur le fait que les personnels travaillant dans ce cadre ne relèvent
pas tous des collectivités territoriales. Un grand nombre de ces centres
gestionnaires sont en effet gérés depuis plusieurs dizaines d'années par des
associations. Les personnels de ces centres sont vacataires et travaillent avec
une grille salariale qui prévoit, pour un travail à temps plein, l'attribution
du SMIC à compter de la onzième année d'ancienneté. Avec nombre de ses
collègues, il conçoit qu'une réflexion doive se tenir sur le fonctionnement de
ces centres. De nombreux parlementaires ont d'ailleurs commencé, sur le terrain,
à y travailler. Néanmoins, aucun travail sérieux ne pourra s'engager si celui
entamé sur les salaires n'a pas abouti. Aussi lui demande-t-il quelles mesures
elle compte prendre pour débloquer la situation de ces personnels qui, en
permettant le maintien à domicile de nos anciens, contribuent tout à la fois à
leur confort et à contenir les dépenses de santé. »
La parole est à M. Gérard
Charasse, pour exposer sa question.
M. Gérard Charasse. Le
Gouvernement a très récemment refusé son agrément à la convention que l'UNASSAD,
principal fédérateur des organismes supports de l'aide à domicile, s'apprêtait à
signer avec les salariés, au motif que les progressions salariales proposées
pouvaient égaler, voire dépasser, celles constatées dans la fonction
publique.
Je veux attirer
l'attention du Gouvernement, et plus particulièrement celle de Mme la
ministre de l'emploi et de la solidarité, sur le fait que les personnels
travaillant dans ce cadre ne relèvent pas tous des collectivités territoriales.
Un grand nombre des centres gestionnaires sont en fait gérés depuis plusieurs
dizaines d'années par des associations, comme dans mon département de
l'Allier.
Les personnels de ces
centres sont vacataires et exercent sur la base d'une grille salariale qui
prévoit, pour un travail à temps plein, l'attribution du SMIC à compter de la
onzième année d'ancienneté.
Avec
nombre de mes collègues, je conçois qu'une réflexion doive être engagée sur le
fonctionnement de ces centres, et de nombreux parlementaires ont d'ailleurs
commencé sur le terrain à y travailler. Néanmoins, aucun travail sérieux ne
pourra se faire si celui qui a été entamé sur les salaires n'a pas abouti.
Quelles mesures compte prendre le
Gouvernement pour débloquer la situation des personnes qui, en permettant le
maintien à domicile de nos anciens, contribuent tout à la fois à leur confort et
à contenir les dépenses de santé ?
M. le président. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
M. Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le député, les activités d'aide à domicile sont bien souvent mises en
oeuvre par des associations à but non lucratif qui, avec leurs salariés, jouent
un rôle essentiel dans la politique que conduit le Gouvernement en matière
d'aide aux familles, aux personnes âgées et handicapées.
Les rémunérations et les conditions
de travail de ces salariés sont fixées par des conventions collectives négociées
et signées par les partenaires sociaux.
Cette activité étant largement
financée par des fonds publics - caisses de sécurité sociale et
collectivités locales -, ces accords collectifs sont soumis à agrément
ministériel. Cette procédure d'agrément, prévue par la loi, permet de vérifier
que les incidences de l'accord sont compatibles avec les contraintes budgétaires
des financeurs publics, afin d'éviter une diminution du nombre des interventions
ou une baisse de leur qualité.
Vous interrogez le Gouvernement sur
le refus opposé à un accord présenté au niveau de la branche aide à domicile et
signé par l'UNASSAD.
Cet accord,
qui a été soumis pour avis à la commission nationale d'agrément, où siègent des
représentants des collectivités locales, notamment des conseils généraux, avait
pour objet une revalorisation de la valeur du point de 2 % pour 2001. Il a
été rejeté au motif que la mesure, allant au-delà du maintien du pouvoir d'achat
des salariés du secteur, était supérieure aux revalorisations salariales prévues
dans la fonction publique, qui constitue une référence habituelle tant pour les
partenaires sociaux du secteur que pour la CNA.
Je rappelle toutefois que le secteur
de l'aide à domicile a obtenu, le 22 février 2001, l'agrément de
l'accord de branche relatif à la réduction du temps de travail, qui constitue
une avancée importante pour les salariés.
Par ailleurs, il faut se féliciter
de la décision que le conseil d'administration de la Caisse nationale
d'assurance vieillesse des travailleurs salariés a prise à l'unanimité dans sa
séance du 6 décembre 2001, au cours de laquelle il a été décidé de
relever le montant horaire de la participation de la Caisse nationale au
financement de l'aide à domicile. Cette revalorisation était indispensable pour
mettre en oeuvre dans cette branche la réduction du temps de travail.
La ministre de l'emploi et de la
solidarité avait saisi la présidente du conseil d'administration pour qu'il
procède à cette revalorisation.
La nouvelle majoration qui vient
d'être décidée porte ainsi l'augmentation totale de ce montant à 1,20 euro,
soit 7,90 francs.
Les
conditions financières sont donc maintenant réunies pour que les fédérations
d'employeurs de l'aide à domicile négocient, comme elles s'y sont engagées, les
accords locaux de réduction du temps de travail.
En outre, l'agrément de l'accord
susvisé a confirmé l'activité d'aide à domicile comme partie prenante intégrale
de la négociation collective du secteur social et médico-social. A ce titre, la
branche aide à domicile, notamment l'UNASSAD, participera aux discussions qui
vont s'engager entre le ministère de l'emploi et de la solidarité et les
partenaires sociaux du secteur afin de cadrer les évolutions salariales et
catégorielles en 2002 et de favoriser la modernisation et l'harmonisation
du paysage conventionnel.
Ce
chantier sera soutenu par les nouvelles dispositions de la
loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale,
qui, en modifiant l'article L. 341-6 du code de l'action sociale et
des familles, prévoient une concertation renforcée avec les partenaires sociaux
et une meilleure information sur les orientations prévues en matière d'évolution
de la masse salariale.
J'ajoute
que les évolutions en cours, et notamment les conséquences positives et
inéluctables que l'APA aura dans beaucoup de territoires, appellent notre
vigilance tant sur le statut professionnel que sur les formations. Nous avons là
un grand défi à relever si nous voulons que tous les services se développent
dans tous les territoires en faveur de toutes les personnes âgées.
M. le président. La
parole est à M. Gérard Charasse.
M. Gérard Charasse.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous remercie de cette réponse.
Sur le terrain, nous souhaitons que,
dans le cadre de l'APA, des mesures fortes soient mises en oeuvre, notamment en
ce qui concerne la formation et le suivi. Mais il est nécessaire de prendre en
considération les revendications de personnels qui travaillent dans des
conditions souvent extrêmement difficiles et qui sont vraiment sous-payés, alors
qu'ils interviennent au bénéfice de nos anciens, c'est-à-dire des personnes les
plus fragiles de notre société.