EFFECTIFS DU PERSONNEL
DES PERCEPTIONS DANS L'AISNE
M. le président. Mme
Odette Grzegrzulka a présenté une question, n° 1652, ainsi rédigé :
« Mme Odette Grzegrzulka appelle
l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur les graves perturbations que créent dans le Saint-Quentinois le
non-remplacement de deux, et bientôt trois, receveurs/percepteurs, dont les
missions concernent trois cantons de la deuxième circonscription de
l'Aisne, soit 30 000 habitants. Depuis plus d'un an, le receveur du
canton du Catelet n'est pas remplacé. Son intérim est assuré par son collègue du
canton de Vermand, qui lui-même est sur le point de partir sans que son
successeur soit désigné. Enfin, dans le canton de Moy-de-l'Aisne, le receveur
vient de bénéficier d'une promotion à Guise... là aussi, sans perspective
immédiate d'être remplacé. L'inestimable service rendu par ces fonctionnaires
relevant de sa compétence ministérielle est extrêmement précieux, tant pour la
population, que pour les collectivités locales, qui bénéficient constamment de
leurs concours. Elle souhaite être rassurée et lance un cri d'alarme pour que ne
disparaisse pas, après tant d'autres, cet indispensable service public de
proximité. Elle déplore, par ailleurs, que ces situations fassent l'objet d'une
totale absence de concertation ou même d'information de la part de ses services
départementaux. Elle le remercie de lui indiquer à quelle date il prévoit de
nommer un receveur/percepteur sur chacun des trois postes signalés. »
La parole est à Mme Odette
Grzegrzulka, pour exposer sa question.
Mme Odette
Grzegrzulka. Je souhaite attirer l'attention sur les graves
dysfonctionnements que crée dans l'Aisne, et en particulier dans ma
circonscription du Saint-Quentinois, le non-remplacement de
receveurs-percepteurs dans trois cantons sur six. Depuis quatorze mois, en
effet, il n'y a plus de receveurs-percepteurs dans le canton du Catelet.
L'intérim est assuré par le receveur du canton de Vermand, qui doit lui-même
quitter ses fonctions le 1er février prochain. Enfin, dans le canton de
Moy-de-l'Aisne, celui qui est actuellement en poste va être promu dans un autre
canton en dehors de ma circonscription.
M. Germain Gengenwin.
Ce sont les contribuables qui vont être contents !
Mme Odette
Grzegrzulka. Que va-t-il advenir ? Nous n'en savons rien. Toutes les
questions, que, avec les maires et les conseillers généraux, j'ai posées sont
restées sans réponse. Je déplore ce silence, tout comme l'absence d'information
et de concertation entre les services déconcentrés du ministère et les élus
locaux.
J'espère que la réponse
que j'obtiendrai ce matin sera de nature à nous rassurer. La disparition de ces
services de proximité en milieu rural, succédant à bien d'autres, serait en
effet extrêmement fâcheuse, d'autant qu'en ce moment même les maires préparent
tous leur budget et que les receveurs-percepteurs leur donnent des conseils
extrêmement précieux. J'espère notamment qu'on ne me répondra pas que les postes
seront pourvus par des intérimaires et qu'il faudra attendre le mois de
septembre.
M. le président. La
parole est à Mme la secrétaire d'Etat au budget.
Mme
Florence Parly, secrétaire d'Etat au budget.
Madame la députée, vous nous avez fait part de vos inquiétudes concernant les
trois perceptions du Saint-Quentinois. En effet, à la suite du départ en
mutation des comptables publics des trésoreries de Catelet et de Moy-de-l'Aisne,
début 2001, le trésorier-payeur général du département a envisagé de mettre en
place un dispositif de gestion conjointe de chacune de ces trésoreries avec des
perceptions voisines.
Mme Odette
Grzegrzulka. C'est regrettable et ça n'a jamais été dit !
Mme la
secrétaire d'Etat au budget. Cette démarche ne peut toutefois être
engagée qu'avec l'accord des élus locaux. Dans la mesure où celui-ci n'a pas été
obtenu, ce dispositif ne sera donc pas mis en place.
Les deux postes comptables du
Catelet et de Vermand, auxquels s'ajoute la perception de Moy-de-l'Aisne, dont
l'emploi de comptable public sera prochainement vacant, sont ou seront, en
l'absence de demande d'affectation de la part de fonctionnaires du Trésor
public, gérés par intérim, chacun par un cadre A, chargé de mission à la
trésorerie générale ou chef de poste dans une recette-perception voisine.
Ce mode classique d'organisation du
réseau du Trésor public en cas de vacance d'emploi comptable n'affecte en rien
le fonctionnement quotidien du service,...
Mme Odette Grzegrzulka. Si
!
Mme
la secrétaire d'Etat au budget. ... tant à l'égard des citoyens que
dans l'accomplissement des missions réalisées en faveur des collectivités
locales des cantons concernés. Ces emplois de comptable public seront proposés
lors des prochains mouvements de mutation ou de nomination de fonctionnaires du
Trésor public. Je vous rappelle qu'on ne peut pas forcer les gens à être mutés
dans des endroits qu'ils ne demandent pas.
L'examen de la situation de ces
postes comptables est l'occasion de réaffirmer que la qualité du service public
et son accessibilité sont une priorité du ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie. Ce principe n'implique pas pour autant de figer en l'état les
structures existantes. Il paraît au contraire indispensable de faire évoluer
l'organisation des services, notamment des réseaux déconcentrés, afin d'assurer
leur adaptation aux évolutions sociales, économiques et démographiques, de
suivre l'évolution des zones rurales ainsi que, vous l'avez rappelé vous-même,
la demande croissante, de la part des élus locaux, d'un appui de la part du
réseau du Trésor public. Bien entendu, tout cela doit se faire en respectant le
principe d'un maillage territorial de proximité.
En conclusion, madame la députée, je
ne puis que vous dire que nous offrirons ces postes au prochain mouvement de
mutation, afin d'essayer d'éviter qu'ils soient pourvus, comme c'est le cas
actuellement, par des agents intérimaires.
M. le président. La parole
est à Mme Odette Grzegrzulka.
Mme Odette Grzegrzulka.
Madame la secrétaire d'Etat, vos informations sont malheureusement incomplètes.
Ayant alerté vos collaborateurs, j'ai appris en effet, dernièrement, et cela est
assez choquant, que le trésorier-payeur général de l'Aisne n'avait pas publié
les vacances de postes en question. Il vient à peine de le faire ! Il n'y a donc
rien d'étonnant à ce qu'il n'y ait pas eu de candidats pour ces postes d'autant
plus intéressants qu'ils sont assortis de logements de fonction.
J'espère que le maillage territorial
sera assuré, que nous allons vers une vraie politique d'aménagement du
territoire rural et non de déménagement et de reconcentration. Je regrette en
tout cas l'absence d'anticipation des services déconcentrés du ministère dans la
gestion des personnels et des ressources humaines.