DÉVELOPPEMENT DE L'AÉROPORT
DE BORDEAUX-MÉRIGNAC
Mme la présidente.
M. Michel Sainte-Marie a présenté une question, n° 1676, ainsi rédigée
:
« M. Michel Sainte-Marie
attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement sur la nouvelle politique aéroportuaire de la France présentée le
15 novembre dernier. Véritable outil structurant pour l'aménagement du
territoire de l'agglomération bordelaise, l'aéroport de Bordeaux-Mérignac
possède, en termes de développement local, de nombreux atouts inexploités.
Ainsi, un nouveau doublet de la piste principale doit être construit,
conjointement à la fermeture de l'actuelle piste secondaire, très polluante. En
libérant d'importants espaces sur le domaine aéroportuaire, la fermeture de
l'actuelle piste secondaire permettrait le développement d'activités économiques
créatrices d'emplois, dans une logique d'aménagement du territoire. En outre, la
construction du doublet de la piste principale s'inscrirait dans la continuité
des nombreuses actions déjà engagées en faveur d'une conception plus
respectueuse des riverains et de l'environnement de l'aéroport. Enfin, l'abandon
de la piste sécante offrirait des possibilités plus évidentes de rejoindre
l'aéroport par le train, favorisant ainsi une intermodalité très porteuse pour
l'agglomération bordelaise. Par conséquent, à l'heure où l'Etat entend favoriser
le développement des dix grands aéroports régionaux et dans la mesure où le
projet de construire un doublet de la piste principale sur la zone aéroportuaire
de Bordeaux-Mérignac s'inscrit véritablement dans une perspective de
développement régional, il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte
prendre pour faciliter ce projet majeur à l'échelle d'une région, mais aussi de
la France. »
La parole est à Mme
Hélène Mignon, suppléant M. Michel Sainte-Marie, pour exposer la question
de celui-ci.
Mme Hélène Mignon. Je
me propose en effet de suppléer M. Michel Sainte-Marie, qui est « coincé »
sur l'aéroport de Bordeaux.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du
logement. J'espère que ce n'est pas ma faute ! (Sourires.)
Mme Hélène Mignon. Je
ne le pense pas, monsieur le ministre.
Monsieur le ministre,
M. Sainte-Marie souhaitait attirer votre attention sur la nouvelle
politique aéroportuaire de la France, présentée le 15 novembre dernier. A
cette occasion, l'Etat a souligné la nécessité de développer les dix grands
aéroports régionaux et s'est engagé à soutenir les investissements
aéroportuaires locaux.
Véritable
outil structurant pour l'aménagement du territoire de l'agglomération
bordelaise, l'aéroport Bordeaux-Mérignac possède, en termes de développement
local, de nombreux atouts inexploités.
Ainsi, un nouveau doublet de la
piste principale doit être construit, conjointement à la fermeture de l'actuelle
piste secondaire, très polluante.
En libérant d'importants espaces sur
le domaine aéroportuaire, la fermeture de l'actuelle piste secondaire
permettrait le développement d'activités économiques créatrices d'emplois, dans
une logique d'aménagement du territoire.
En outre, la construction du doublet
de la piste principale s'inscrirait dans la continuité des nombreuses actions
déjà engagées en faveur d'une conception plus respectueuse des riverains et de
l'environnement de l'aéroport.
Enfin, l'abandon de la piste sécante
offrirait des possibilités plus évidentes de rejoindre l'aéroport par le train,
favorisant ainsi une intermodalité très porteuse pour l'agglomération
bordelaise.
A l'heure où l'Etat
entend favoriser le développement des dix grands aéroports régionaux et dans la
mesure où le projet de construire un doublet de la piste principale sur la zone
aéroportuaire de Bordeaux-Mérignac s'inscrit véritablement dans une perspective
de développement régional, M. Sainte-Marie vous demande quelles mesures le
Gouvernement compte prendre pour faciliter ce projet majeur, à l'échelle d'une
région mais aussi de la France.
Mme la présidente. La
parole est à M. le ministre de l'équipement, des transports et du
logement.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du
logement. Madame la députée, vous venez de le souligner, le
Gouvernement a proposé le développement des dix grands aéroports régionaux de
province. Et la décision de construire un troisième grand aéroport dans le grand
bassin parisien, en Picardie, s'inscrit dans la perspective d'un développement
du transport aérien. En effet, si le trafic connaît aujourd'hui des problèmes
sérieux, ceux-ci sont conjoncturels. Nous sommes tous convaincus que, à terme,
le transport aérien va repartir et que la croissance du trafic sera à nouveau au
rendez-vous. J'en veux pour preuve le nombre de commandes du fameux gros porteur
fabriqué par Airbus, l'A 380. Non seulement les commandes n'ont pas été annulées
depuis le 11 septembre - il y en avait quatre-vingts avant cette
date -, mais leur nombre a même encore augmenté de dix-sept unités. Ces
commandes s'inscrivent dans une perspective à moyen terme, puisque les premières
livraisons auront lieu en 2006.
Une nouvelle fois, je réaffirme
l'intérêt stratégique du développement des principaux aéroports de province
dont, bien évidemment, celui de Bordeaux-Mérignac fait partie. J'ai récemment
demandé aux préfets concernés d'initier une réflexion locale afin de mieux
cerner la vocation et la place de chacun de ces grands aéroports régionaux,
notamment dans les échanges aériens internationaux, et d'apprécier les
conditions de leur développement.
En effet, le transport aérien doit
s'inscrire très clairement dans une perspective d'aménagement et de
développement durable du territoire, qui impose aux aéroports de s'insérer
raisonnablement dans leur environnement et dans le tissu économique local. Il me
semble donc que les projets que vous évoquez doivent être examinés dans ce
contexte, car les conditions du développement de la plate-forme aéroportuaire ne
se réduisent pas aux seules questions d'infrastructure aéronautique. Je me
félicite d'ailleurs de l'intérêt que vous portez à la desserte ferroviaire de la
plate-forme.
En tout état de
cause, selon mes services, le système de pistes actuel n'entrave pas de manière
rédhibitoire la croissance du trafic. Par ailleurs, l'avant-projet de plan masse
actuel prévoit d'ores et déjà la possibilité de supprimer la piste secondaire
après construction d'une piste parallèle à la piste principale, le doublet dont
vous avez fait état. Ces transformations pourront donc intervenir dès qu'elles
s'avèreront nécessaires pour répondre aux besoins générés par l'activité
économique.
Je suis persuadé,
madame la députée, que le développement aéroportuaire doit s'appuyer sur les
atouts spécifiques du site et de son aire d'influence que les acteurs locaux
doivent concourir à mettre en valeur, ce qu'ils font. Les infrastructures
joueront ensuite leur rôle de fournisseur de services pour répondre au
développement ainsi suscité. Je suis persuadé que la région bordelaise peut
s'inscrire pleinement dans cette perspective.
Mme la présidente. La
parole est à Mme Hélène Mignon.
Mme Hélène Mignon.
Monsieur le ministre, n'étant pas de la région bordelaise mais de Toulouse, je
souhaite préciser que la presse a fait état ces jours-ci d'un futur projet
d'aéroport international entre Bordeaux et Toulouse.