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M. Jean Vila. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Hier, le Gouvernement a annoncé des mesures qui vont dans le bon sens en faveur des chômeurs et des RMIstes. Celles-ci, toutefois, restent très insuffisantes au regard des besoins comme du montant des recettes fiscales provenant de la croissance qui devraient profiter en premier lieu aux chômeurs et aux travailleurs précaires. Je voudrais plus spécialement vous interroger sur les emplois-jeunes. Le groupe communiste est d'accord avec les principes qui ont motivé la loi sur les emplois-jeunes. Il s'agit d'allier la recherche d'emplois nouveaux et de nouveaux métiers tout en offrant un contrat de travail de cinq ans prévoyant une formation qualifiante en vue de pérenniser ces emplois et d'intégrer les jeunes dans la vie active. Ce dispositif a permis de faire reculer le chômage des jeunes et c'est une bonne chose. A ce propos, que vont devenir les emplois-jeunes dans l'éducation nationale ? Trop souvent aussi, dans les collectivités territoriales et pour des raisons budgétaires, ces emplois-jeunes sont détournés de leur finalité. Dans ce cas, ils se substituent à des emplois qui ne correspondent pas à de nouvelles activités et l'employeur bénéficie d'avantages financiers alors qu'il favorise la précarité. M. Jean-Antoine Leonetti. Eh oui ! M. Jean Vila. Madame la ministre, quelles mesures entendez-vous prendre pour faire cesser ces abus ? Quels moyens emploirez-vous pour la formation nécessaire à la pérennisation de ces emplois ? Comment comptez-vous engager, dès le 1er janvier 2000, le processus de transformation des emplois-jeunes en emplois stables, comme le souhaiteraient le groupe communiste et tous les jeunes bénéficiant de ces emplois ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) Un député du groupe Démocratie libérale et Indépendants. Il est bien tard pour le faire ! M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Vous l'avez dit, monsieur le député, les emplois-jeunes ont très certainement contribué au recul du chômage des jeunes, puisque le taux de chômage des jeunes a baissé de 25 % depuis juin 1997. Aujourd'hui, 211 000 des 221 000 emplois-jeunes sont d'ores et déjà recrutés. En outre, à la suite d'un sondage effectué par la SOFRES, il apparaît que neuf jeunes sur dix se sont déclarés très intéressés par leur travail. La CFDT vient également de sortir une enquête montrant que 85 % des jeunes se disent bien intégrés chez leur employeur et que 77% considèrent leur emploi comme une activité nouvelle ou qui n'était pas assurée précédemment. A cet égard, je partage totalement votre point de vue sur la nécessité de continuer à faire de la qualité dans les emplois-jeunes et non du nombre, afin qu'aucun de ces emplois ne se substitue, par exemple, à des emplois publics ou ne fasse concurrence à des emplois privés existants. A chaque fois qu'un tel cas est signalé, je prends les mesures nécessaires. Le conseil national de la vie associative vient de rendre au Premier ministre un avis. Il reconnaît dans ce programme une capacité d'innovation inégalée, une grande souplesse et un grand potentiel de développement pour la vie associative. Comme vous l'avez dit, nous entrons actuellement dans une seconde phase, celle de la professionnalisation et de la pérennisation. Les rencontres que nous allons avoir avec plusieurs milliers de jeunes et d'employeurs les 10 et 11 décembre à Lille où se rendront Marie-George Buffet, Michelle Demessine, Dominique Voynet, Claude Bartolone et moi-même, nous permettront précisément de travailler en ce sens. D'ores et déjà, cent accords-cadres ont été signés avec les grandes fédérations associatives nationales. Les ministères s'investissent aussi: par exemple, celui de la jeunesse et des sports, particulièrement exemplaire, rénove actuellement ses filières afin de faciliter l'accès aux carrières du sport à ces jeunes éducateurs. Des organismes de formation, comme l'AFPA, mettent en place des formations à la médiation sociale avec les collectivités locales. Les moyens financiers sont maintenant assurés, puisque les régions, dans leur ensemble, ont décidé d'y participer, que nous venons d'obtenir l'accord du fonds social européen pour 700 millions de francs et que les organismes paritaires collecteurs agréés, avec lesquels nous négocions - le PROMOFAF, Habitat, formation, Uniformation, l'AFDAS pour la culture - sont d'ores et déjà engagés. Au total, plus de 2 milliards de francs sont maintenant dégagés pour la professionnalisation de ces jeunes. S'agissant de la pérennisation des emplois, nous avons déjà des exemples très intéressants de jeunes ayant réussi à vendre leurs services, si je puis dire; c'est comme s'ils finançaient leur propre rémunération. Nous allons favoriser l'échange des expériences et je suis convaincue que les rencontres entre ministres, qui auront lieu en fin de semaine, nous permettront d'entrer de plain-pied dans cette seconde phase. Nous montrerons que les emplois-jeunes sont certes utiles à la société - chacun le sait désormais -, mais, surtout, nous prouverons aux jeunes que ces métiers, auxquels ils ont consacré toute leur énergie et tout leur enthousiasme, sont bien des métiers d'avenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) |