FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 1880  de  M.   Revol Gérard ( Socialiste - Gard ) QG
Ministère interrogé :  éducation nationale, recherche et technologie
Ministère attributaire :  éducation nationale, recherche et technologie
Question publiée au JO le :  24/02/2000  page :  1160
Réponse publiée au JO le :  24/02/2000  page :  1160
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse :  politique de l'éducation
Analyse :  carte scolaire. programmes. nouvelles technologies de l'information et de la communication
DEBAT : M. le président. La parole est à M. Gérard Revol.
M. Gérard Revol. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, en maintenant le nombre d'enseignants alors que la baisse des effectifs scolarisés se poursuit au plan national, la carte scolaire a souligné l'importance que le Gouvernement accorde au service public de l'éducation nationale.
Pourtant, plusieurs départements, dont ceux du Gard et de l'Hérault, ont connu ces dernières semaines un fort mouvement revendicatif de la part des enseignants du premier degré, mouvement relayé par les parents d'élèves et par les populations et qui s'est traduit par des occupations d'école et autres édifices publics.
Les revendications portent sur les problèmes récurrents et importants des remplacements, sur la création de postes et sur l'accueil des enfants à partir de deux ans.
La semaine dernière, vous avez missionné trois inspecteurs généraux qui ont rencontré les organisations syndicales enseignantes, les parents d'élèves ainsi que les parlementaires. Je tiens à souligner la qualité d'écoute qui a prévalu lors de ces rencontres. Cette reprise du dialogue était très attendue. Elle a permis de montrer quel est le rôle de l'enseignement public dans un département comme le Gard dont la situation socio-économique est particulièrement préoccupante et dont le taux de populations vivant dans la précarité est élevé.
Les inspecteurs généraux doivent vous rendre leurs conclusions, s'ils ne l'ont déjà fait. Suite à celles-ci, vous allez prendre des décisions concrètes très attendues par les parents, les enseignants et les élus que nous sommes. La presse s'est déjà fait l'écho de certaines mesures quantitatives que vous comptez mettre en place.
Les enseignants et les parents d'élèves attendent aussi une amélioration de la qualité des enseignements, qui passe par un développement des nouvelles technologies dans les établisements.
M. Robert Lamy. Il ne peut pas vous répondre !
M. Gérard Revol. Vous allez d'ailleurs signer demain un accord avec France Télécom; cet accord a pour objectif d'amplifier le partenariat avec l'éducation nationale pour la connexion à Internet des établissements scolaires.
Pouvez-vous, devant la représentation nationale, d'une part, préciser le contenu et le calendrier des mesures relatives à la carte scolaire et, d'autre part, présenter le bilan que vous tirez aujourd'hui de l'introduction des nouvelles technologies dans l'enseignement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie.
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Monsieur le député, l'action que nous menons pour l'éducation nationale s'appuie sur deux concepts: l'égalité et la modernité. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Egalité des chances entre les élèves, égalité des chances entre les régions.
A notre arrivée, la carte scolaire était caractérisée par l'inégalité. (Protestations sur les mêmes bancs.)
Vous vous en souvenez sans doute, monsieur le député, vous m'avez interpellé il y a deux ans sur le déficit considérable que connaissait la Seine-Saint-Denis. Nous avions alors diligenté un inspecteur («Ah !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) et donné des moyens supplémentaires. Aujourd'hui, la Seine-Saint-Denis est le premier département français pour la carte scolaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur plusieurs bancs du groupe communiste.) Nous avons fait de même pour les DOM-TOM et nous procédons actuellement ainsi pour les deux zones des départements du Val-d'Oise et de Seine-et-Marne qui connaissent les mêmes conditions que la Seine-Saint-Denis.
Les départements du Midi ont également enregistré des retards, accentués par des migrations parfois imprévues. Nous avons entrepris de rattraper ces retards. Cette année, nous réalisons un effort supplémentaire orienté essentiellement vers ces départements qui gagnent des élèves et qui ne se situent pas seulement dans l'académie de Montpellier, mais également dans l'académie de Toulouse et d'Aix-Marseille.
M. Maxime Gremetz. Et la Picardie ?
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Cela se fait dans la transparence et selon des critères précis.
Nous avons par ailleurs constaté que la carte scolaire était, depuis des décennies, préparée dans l'obscurité la plus complète. Nous avons donc décidé de rendre cette préparation transparente. Et les deux rapporteurs du budget de l'éducation nationale des deux assemblées ont été associés à la réflexion engagée.
Deuxième concept: la modernité. Lorsque nous sommes arrivés au Gouvernement, la France occupait la dernière place en Europe s'agissant de la connexion des établissements scolaires. Nous sommes aujourd'hui numéro un en Europe ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
La totalité des lycées et 85 % des collèges sont branchés. Aujourd'hui, chaque jour, 40 écoles nouvelles sont branchées. Nous formons 100 000 enseignants par an à l'utilisation des nouvelles technologies. Et, demain, je signerai effectivement un accord avec le président de France Télécom.
La modernité et l'égalité, c'est la gauche ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
SOC 11 REP_PUB Languedoc-Roussillon O