FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 1927  de  Mme   Lazard Jacqueline ( Socialiste - Finistère ) QG
Ministère interrogé :  santé et action sociale
Ministère attributaire :  santé et action sociale
Question publiée au JO le :  09/03/2000  page :  1599
Réponse publiée au JO le :  09/03/2000  page :  1599
Rubrique :  enseignement supérieur
Tête d'analyse :  professions de santé
Analyse :  programmes. médecins. gynécologie médicale. maintien
DEBAT : M. le président. La parole est à Mme Jacqueline Lazard.
Mme Jacqueline Lazard. Ma question s'adresse à Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale.
Madame la secrétaire d'Etat, des inquiétudes s'expriment depuis plusieurs mois sur le devenir de la spécialité de gynécologie médicale. Des professionnels nous ont fait part de leurs craintes et les femmes se sont mobilisées car elles revendiquent le droit à consulter directement leur gynécologue sans avoir à demander l'avis d'un généraliste. Les patientes s'inquiètent de plus en plus de la prise en charge des actes gynécologiques quand elles font ce choix.
Face à ces interrogations, vous avez fait savoir votre souci de concrétiser l'engagement du Gouvernement de proposer aux femmes une véritable prise en compte de leurs besoins spécifiques en matière de santé. Dès le 15 décembre dernier, vous avez décidé un certain nombre de mesures concrètes, notamment la mise en place d'un nouveau diplôme de gynécologie obstétrique et de gynécologie médicale.
En ce début de mois de mars 2000, et particulièrement aujourd'hui, Journée internationale des femmes, je souhaiterais connaître votre position et savoir si vous êtes d'ores et déjà en mesure d'exposer à la représentation nationale les éléments essentiels de la réforme que vous envisagez, tant sur la formation universitaire en gynécologie que sur la prise en charge des actes gynécologiques. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale.
Mme Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale. Madame la députée, je vous remercie de me permettre de revenir sur une question qui me tient très à coeur pour réaffirmer une fois de plus dans cet hémicycle qu'il n'a jamais été question de faire disparaître la gynécologie médicale.
Depuis plusieurs mois, cependant, j'ai dû répondre à la légitime inquiétude des femmes qui s'alarmaient à ce sujet, conforter et restaurer la gynécologie médicale à la fois dans sa démographie et dans sa formation.
M. Bernard Accoyer. C'est la gynécologie obstétrique qui est en danger !
Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale. C'est ainsi que j'ai proposé le 25 novembre dernier, à la suite d'une longue concertation et avec le soutien de l'ensemble de la profession, une rénovation de la formation en gynécologie avec deux options bien différenciées: un tronc commun de cinq semestres et deux options différenciées de gynécologie médicale et de gynécologie obstétrique, un renforcement du nombre de places d'internes proposées, qui passera de 80 en 1998 à 200 en 2002, afin que le déficit démographique auquel nous étions confrontés soit résorbé et que la gynécologie médicale, comme la gynécologie obstétrique, bénéficie d'une formation de qualité à l'hôpital universitaire correspondant à l'ambition que nous avons pour cette discipline.
La mise en oeuvre de cette nouvelle maquette de formation est d'ores et déjà à l'étude puisque j'ai eu le soutien du ministère de l'éducation et de la recherche. Un comité de pilotage constitué des représentants de la profession et du comité de défense de la santé des femmes suit la mise en oeuvre de ce dispositif, de telle sorte que le nouvel enseignement soit ouvert aux étudiants à la rentrée 2000.
Vous le voyez, madame la députée, notre volonté est bien de préserver la gynécologie médicale dans le paysage médical français de façon que les femmes puissent bénéficier d'un suivi adapté, de prestations de qualité, accessible, et répondant aux besoins qui sont les leurs, dispensées par des praticiens auxquels elles pourront continuer à accorder leur confiance.
J'en profite pour réaffirmer que le processus conventionnel qui est offert actuellement aux assurés sociaux avec le bénéfice d'un médecin référent ne met nullement en cause la liberté d'accès à un spécialiste, notamment au gynécologue médical de leur choix pour les femmes qui le désireraient, et qu'elles seront remboursées au tarif en vigueur. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, et sur divers bancs du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
SOC 11 REP_PUB Bretagne O