Rubrique :
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défense
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Tête d'analyse :
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armement
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Analyse :
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frégate Horizon. construction
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Texte de la QUESTION :
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M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre de la défense sur certaines informations récentes faisant état d'une possible remise en cause, à la demande des Britanniques, du programme franco-italo-britannique de frégates Horizon, dont un accord-cadre de juillet 1994 prévoyait le développement et la construction de vingt-deux exemplaires - douze pour la marine britannique, six pour la marine italienne et quatre pour la marine française. Il rappelle en premier lieu que la définition des performances techniques et du coût du type de systèmes d'armes embarqué sur ces futures frégates avait déjà donné lieu, en 1997, à controverses - du fait de la divergence des priorités et des besoins entre Britanniques d'une part, Français et Italiens d'autre part -, ce qui retarda de quelques mois le lancement de son programme de développement et de production, finalement décidé en mai 1997 au sein d'une nouvelle société conjointe trinationale (l'Europaams) prévoyant la réalisation de deux variantes (italo-française et britannique) de ce systèmes d'armes. Les Britanniques souhaitaient en effet disposer d'un système de missiles anti-aérien PAAMS (Principal Anti Air Missile System) capable d'assurer seul la protection d'un vaste espace maritime ou d'un convoi entier de navires marchands ou militaires sans recours à un appui aérien, tandis que les Français et les Italiens prévoyaient plutôt d'utiliser les futures frégates Horizon au sein d'une escadre disposant d'une panoplie d'armes complètes - plus précisément, pour la partie française, en tant que bâtiments anti-aériens chargés d'escorter le porte-avions Charles-de-Gaulle. Il souligne en second lieu que le programme Horizon fit à nouveau l'objet des plus vives critiques britanniques en juin 1998, l'éditeur Jane's allant alors jusqu'à écrire, dans son rapport annuel sur les navires de combat, qu'il « s'avère un sérieux candidat pour la palme du projet naval international le plus coûteux de l'histoire, le moins convaincant et ayant souffert les plus longs délais ». Ce rapport, estimant que « le projet Horizon est en train de devenir un scandale », laissait ainsi entendre que le délai fixé à 2004 pour la livraison des premiers navires (déjà retardé de deux ans par rapport aux prévisions initiales de l'accord-cadre de 1994) serait repoussé (à l'horizon 2006, voire 2010, selon des sources de l'industrie de défense britannique) et que le budget total de 8 milliards de livres sterling (13 milliards de dollars) défini en 1994 ne pourrait être tenu. Dans ce contexte, il lui demande donc de faire au plus tôt le point de ce dossier.
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Texte de la REPONSE :
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Le ministre britannique de la défense a récemment exprimé des inquiétudes sur l'avancement du programme de frégates Horizon et sur l'adéquation du montage industriel mis en place. Conscient de ces difficultés, le comité directeur du programme a, depuis près d'un an, fixé aux différents partenaires des objectifs ambitieux, notamment la livraison des premiers navires de série en 2004, objectif qui peut être tenu si le prochain contrat de développement et de fabrication des premières frégates est notifié début 1999. Le coût du programme, commun aux trois nations (Italie, France et Grande-Bretagne), a été communiqué aux industriels. Les négociations permettant de définir un navire aux performances acceptables et respectant ce coût sont en cours. S'agissant du programme PAAMS, il prévoit la réalisation de deux variantes d'un système d'armes unique, aux performances équivalentes : une variante britannique dotée du radar Sampson qui est à développer, et une variante franco-italienne avec le radar Empar, déjà développé. Ces deux variantes ont en commun le missile Aster et son lanceur, ainsi qu'un radar de surveillance lointaine. Elles possèdent en outre une interface commune avec le système de combat de la frégate Horizon. Le coût de la variante franco-italienne est limité, du fait des investissements déjà réalisés par ces deux pays dans le programme sol-air futur (FSAF). Compte tenu des délais nécessaires à la Grande-Bretagne pour la mise au point des spécifications de sa variante, la France et l'Italie, en accord avec leur partenaire britannique, ont notifié en juin 1998 un marché de développement et de production initiale de leur variante du système. Un marché trilatéral, reprenant celui passé par la France et l'Italie et incluant la variante britannique, a d'ores et déjà été préparé. Ce marché a fait l'objet d'un accord avec l'industrie fin octobre.
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