Question N° :
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DEBAT : |
M. Jean Bardet. Madame la ministre de l'emploi et de la solidarité, encore une fois, je voudrais poser une question sur la situation hospitalière. Lors de mes précédentes interventions, je n'ai eu le droit qu'à des réponses méprisantes de votre part, du type: «Les hôpitaux sont dans les clous.» (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Sous la pression des syndicats des personnels paramédicaux et médicaux, en particulier des urgentistes, vous avez dû céder et débloquer 10 milliards de francs en trois ans. Mais, faute de réforme de structure, votre action ne consistant qu'à colmater les brèches les plus visibles, une autre catégorie de personnel hospitalier est maintenant en grève, je veux parler des internes. Cette préoccupation dépasse largement le clivage droite-gauche, puisqu'un de nos collègues du groupe communiste vient de poser une question à ce sujet. Votre réponse, bien évidemment, ne m'a pas satisfait, pas plus, je pense, qu'elle n'a satisfait les internes, car à ma connaissance, ils sont toujours en grève, et d'après ce que j'ai entendu, ce midi, à la radio, les chefs de clinique sont prêts à s'associer au mouvement. Mais comme toujours, madame la ministre, pour vous, tout va bien; c'est la méthode Coué ! Pourtant, malgré leur précédente grève, et alors qu'ils font entendre de légitimes revendications, les internes ont été une fois de plus oubliés dans les mesures que vous avez fini par prendre. Oublier leur rôle fondamental, c'est oublier que, sans eux, beaucoup d'établissements hospitaliers ne pourraient pas continuer de garantir des soins de haut niveau à tous. C'est oublier que, statutairement, ils sont praticiens hospitaliers, certes en formation, mais praticiens hospitaliers tout de même. C'est oublier que leur niveau de formation, leur charge de travail font d'eux un maillon essentiel de la mission de soins de l'hôpital public. M. Bernard Accoyer. Tout à fait ! M. Jean Bardet. C'est cette reconnaissance qu'ils attendent légitimement de vous aujourd'hui. Mais leur combat est aussi celui de la sécurité des malades dont ils ont la charge, comme l'atteste leur demande de repos de sécurité. M. le président. Veuillez conclure, monsieur le député. M. Jean Bardet. C'est donc le malaise global de l'hôpital public qui se traduit dans ce mouvement. C'est parce que vous n'avez ni su l'écouter ni voulu y répondre que le fond persiste. Entendez-vous enfin, madame la ministre, satisfaire les attentes des internes et répondre à cette question fondamentale: les internes sont-ils des médecins, premier échelon de la hiérarchie hospitalière - je le crois, et ils en ont d'ailleurs la responsabilité pénale -, ou bien sont-ils des «stagiaires en entreprise», comme vos services les ont qualifiés récemment, serviables et corvéables à merci ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité, pour une réponse brève. Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. D'autant plus brève que, M. Bardet l'a annoncé, elle ne le satisfera pas. La sollicitude dont vous faites preuve vis-à-vis de l'hôpital, monsieur Bardet, lorsque vous êtes dans l'opposition ne manquera pas de toucher les personnels hospitaliers... (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.) Mme Martine David. Très bien ! Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Entre 1995 et 1997, le budget de l'hôpital n'avait augmenté que de 0,18 % en moyenne, alors qu'il a progressé de près de 2 % depuis que nous sommes au gouvernement, et même de 2,5 % cette année. («Répondez à la question !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) M. Richard Cazenave. C'est maintenant que lesinternes sont en grève ! Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. Vous prétendez que nous n'écoutons personne: parallèlement au rétablissement de l'équilibre de la sécurité sociale,... M. Henri Cuq. Grâce à la cagnotte ? Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité. ... nous avons pourtant signé, en début d'année, avec presque toutes les organisations syndicales de personnels médicaux et non médicaux de l'hôpital, deux protocoles - lesquels, il est vrai, ne concernaient pas les internes. Puis-je vous rappeler, monsieur le député, sans esprit de polémique et surtout sans mépris, que, pendant quatre ans, vous n'avez rien fait pour les internes ? (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Ah si ! Vous les avez mis dans la rue pendant cinq semaines. Je l'avais oublié, mais le bruit que vous faites me le rappelle ! Nous avons, nous, rénové le statut des internes, je l'ai dit, fait en sorte que la rémunération des gardes soit augmentée de 20 %. Nous leur avons permis de consacrer deux demi-journées sur onze à la poursuite de leur troisième cycle d'études médicales. Ce sont, je le répète, des médecins de formation. Inutile de polémiquer sur les mots: ils sont médecins parce qu'ils participent à la fonction médicale dans l'hôpital; ils sont en formation parce qu'ils n'ont pas terminé leurs études médicales. Il faut en tirer toutes les conséquences. C'est ce que nous allons faire avec le repos de sécurité. C'est ce que nous faisons en discutant avec eux pour faire appliquer le repos après les gardes. Et c'est ce que nous ferons en examinant la revalorisation de leur statut. Je regrette que vous ne vous inquiétiez de toutes ces questions que quand vous êtes dans l'opposition, et pas quand vos amis sont au gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert, et sur quelques bancs du groupe communiste.) M. Charles Cova. Rassurez-vous. Ils y seront bientôt de nouveau ! |