FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 20811  de  M.   Bardet Jean ( Rassemblement pour la République - Val-d'Oise ) QE
Ministère interrogé :  emploi et solidarité
Ministère attributaire :  emploi et solidarité
Question publiée au JO le :  26/10/1998  page :  5789
Réponse publiée au JO le :  30/08/1999  page :  5152
Rubrique :  retraites : généralités
Tête d'analyse :  âge de la retraite
Analyse :  handicapés. retraite anticipée
Texte de la QUESTION : M. Jean Bardet attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'une des revendications du comité de défense des travailleurs handicapés : la retraite à taux plein à partir de 50 ans pour les travailleurs handicapés titulaires de la carte d'invalidité au taux minimum de 80 %. Faisant valoir que le handicap s'aggrave à la mesure du vieillissement, cet organisme souligne que la vie quotidienne des personnes concernées est particulièrement pénible du fait de l'inadaptation des conditions de travail, de vie et de transports à leur handicap, en entraîne par cela même une fatigabilité croissante. Il demande ainsi une retraite plus tôt et à taux plein car les personnes handicapées doivent faire face à des charges supplémentaires dans de nombreux domaines et tout le long de leur vie : adaptation du logement, financement d'aides extérieures pour les accompagner, assumer pour eux certains gestes de la vie courante, et parfois bien sûr achat d'un moyen de locomotion spécifique et donc onéreux. En conséquence, et au regard des motifs particulièrement légitimes de cette requête, il lui demande de lui préciser les dispositions qu'elle entend prendre pour répondre aux préoccupations des travailleurs handicapés.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire souhaiterait que soit autorisé le départ à la retraite des travailleurs handicapés avant l'âge légal de soixante ans. Différentes dispositions en matière de retraite, dérogatoires aux règles de droit commun, tiennent compte d'ores et déjà de la situation de ces personnes. En effet, un assuré qui n'est pas à même de poursuivre son emploi sans nuire gravement à sa santé et qui est reconnu inapte au travail peut bénéficier d'une pension de vieillesse au taux plein dès soixante ans, même s'il n'a pas atteint la durée d'assurance requise pour l'obtention de ce taux. Par ailleurs, les périodes de perception de rentes d'accident du travail ou de pension d'invalidité sont assimilées à des périodes d'assurance pour l'ouverture et le calcul des droits à pension de vieillesse du régime général. Ainsi, s'ils devaient cesser leur activité, les bénéficiaires de ces allocations ne seraient nullement pénalisés au regard de leurs droits à retraite du régime général. Enfin, les personnes reconnues inaptes au travail peuvent bénéficier dès soixante ans, sous réserve de remplir la condition de ressources, du minimum vieillesse, par dérogation au dispositif de droit commun qui prévoit son attribution à compter de l'âge de soixante-cinq ans. S'agissant de l'âge de la retraite, il convient de rappeler qu'en application de l'ordonnance du 26 mars 1982 relative à l'abaissement de l'âge de la retraite les salariés relevant du régime général peuvent bénéficier de leur pension de vieillesse dès soixante ans, quelle que soit leur durée d'assurance. Cette possibilité a par ailleurs été étendue aux assurés relevant de l'un des régimes alignés sur le régime général (artisans, commerçants, professions industrielles et salariés agricoles). La France est ainsi l'un des pays de l'Union européenne où l'âge de la retraite est le plus bas. Aller au-delà en abaissant encore celui-ci, même pour une catégorie déterminée, est incompatible avec la situation financière de la branche vieillesse du régime général dont le besoin de financement restera important au cours des prochaines années. De même, les difficultés financières que connaissent actuellement les régimes complémentaires n'autorisent nullement l'extension d'une telle mesure à ces régimes, lui ôtant ainsi une grande partie de son intérêt. Il convient cependant de souligner qu'il existe des conventions de préretraite progressive qui permettent à un salarié âgé d'au moins cinquante-cinq ans de voir transformer son emploi à temps plein en emploi à temps partiel. En contrepartie de cette réduction d'activité, ce salarié bénéficie d'une allocation de préretraite progressive versée par l'ASSEDIC. Enfin, l'accord conclu le 22 décembre 1998 par le patronat et les syndicats reconduisant pour un an le dispositif de l'allocation de remplacement pour l'emploi (ARPE) en prévoit l'extension, en 1999, aux salariés âgés de cinquante-six et cinquante-sept ans entrés respectivement dans la vie active à quatorze ans et quinze ans, dès lors qu'ils justifient de 168 trimestres d'assurance.
RPR 11 REP_PUB Ile-de-France O