FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 21303  de  M.   Rigal Jean ( Radical, Citoyen et Vert - Aveyron ) QE
Ministère interrogé :  agriculture et pêche
Ministère attributaire :  agriculture et pêche
Question publiée au JO le :  09/11/1998  page :  6068
Réponse publiée au JO le :  21/12/1998  page :  6942
Rubrique :  bois et forêts
Tête d'analyse :  scieries
Analyse :  politiques communautaires. fonds structurels. réforme. conséquences
Texte de la QUESTION : Les scieries sont parmi les premiers employeurs en milieu rural et, notamment, dans les zones forestières qui couvrent désormais 27 % de notre territoire. Ces entreprises contribuent à mobiliser une ressource sylvicole abondante et renouvelable pour fournir à l'industrie du bois une matière homogène et classée au service de la transformation. Pour répondre aux enjeux soulignés par le rapport « La forêt : une chance pour la France », que M. Jean-Louis Bianco a remis au Premier ministre le 25 août 1998, et qui pourraient permettre un fort développement de l'emploi en zone rurale, les scieries ont besoin d'opérer des investissements importants, qui doivent être accompagnés par des aides de l'Union européenne (UE) et des aides nationales. Il est donc vital pour ce secteur, comme pour les gestionnaires et propriétaires de la forêt (Office national des forêts, communes forestières, sylviculteurs), que la réforme en cours des fonds structurels européens n'écarte pas a priori du bénéfice de ses interventions, dans son volet sylvicole, les scieries impantées en milieu rural. Dans le même moment, des aides sont accordées par l'Union européenne aux entreprises de même nature dans les pays d'Europe centrale et orientale, et singulièrement auprès de ceux qui souhaitent entrer dans l'Union. M. Jean Rigal demande à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de bien vouloir intervenir auprès des instances compétentes de l'Union européenne pour que les scieries implantées en milieu rural ne soient pas exclues du bénéfice du Fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA) dans les zones éligibles.
Texte de la REPONSE : L'activité de sciage, qui emploie environ 18 000 personnes, contribue grandement au maintien d'un tissu rural vivant et dynamique. Elle permet par ailleurs de valoriser l'importante ressource forestière de notre pays, et fournit un matériau renouvelable dont l'utilisation est très profitable à la collectivité. C'est pourquoi le ministère de l'agriculture et de la pêche, par le biais de divers mécanismes - aide aux investissements matériels et immatériels, financement de la recherche liée au matériau bois et de la promotion de l'utilisation du bois dans la construction -, favorise le développement de cette filière. La Communauté européenne intervient également pour le développement de cette filière, dans le cadre des objectifs 5 a - « accélérer l'adaptation des structures agricoles » - et 5 b - « promouvoir le développement des zones rurales » - de ses fonds structurels. Dans le cadre de l'objectif 5 a, qui s'applique à toute la France, la Communauté cofinance l'aide à la mécanisation de l'exploitation forestière attribuée par le ministère de l'agriculture et de la pêche. Les scieries sont toutefois exclues du bénéfice de l'objectif 5 a des fonds structurels. Dans le cadre de l'objectif 5 b, qui touche environ la moitié du territoire national, la Communauté cofinance l'aide à la modernisation des scieries attribuée par le ministère de l'agriculture et de la pêche et par certains conseil régionaux. Ces aides permettent à un secteur actuellement peu rentable de réaliser mieux et plus vite les lourds investissements dont il a besoin pour se développer. Dans le cadre de la réforme générale de la politique agricole commune, la Commission européenne a proposé un nouveau règlement relatif aux interventions du FEOGA en matière de développement rural, qui regroupe l'ensemble des mesures précédemment réparties dans de nombreux règlements. Les objectifs 5 a et 5 b n'y sont plus distingués, et la rédaction actuelle exclut donc totalement les scieries du bénéfice des aides du FEOGA, car elle reprend en fait celle de l'ancien objectif 5 a. Cette situation paraît inacceptable, tant la contribution des scieries au développement rural est importante, au même titre que celle des industries agricoles et alimentaires. C'est pourquoi, aussi bien dans les groupes de travail de la Commission que du Conseil, la délégation française, lorsque ce sujet est abordé, intervient pour demander que les scieries soient réintégrées dans le règlement FEOGA-développement rural. De plus, lors de la réunion informelle des ministres de l'agriculture organisée par la présidence autrichienne à Saint-Wolfgang du 20 au 22 septembre 1998, le ministre de l'agriculture et de la pêche a personnellement évoqué ce sujet dans les termes suivants : « Je souhaite relever un paradoxe : l'Union européenne participe au financement des installations de transformation de produits agricoles mais omet les industries de première transformation du bois. Cet oubli m'apparaît regrettable alors même que des soutiens modestes à des petites et moyennes entreprises pourraient en valorisant la production renforcer la viabilité de cette filière et créer des emplois, en particulier dans les zones rurales fragiles ». Une suite positive n'a pas encore été donnée à cette demande, mais le ministère de l'agriculture et de la pêche poursuit ses interventions pour obtenir le maintien des aides aux scieries dans les interventions communautaires en faveur du développement rural.
RCV 11 REP_PUB Midi-Pyrénées O