Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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Analyse : |
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DEBAT : |
M. René André. Monsieur le Premier ministre, en politique étrangère, on attend de la France - et donc du Gouvernement - qu'elle s'exprime d'une seule voix, claire et responsable. Or, au lieu de cela, c'est une véritable cacophonie que nous entendons, non seulement au sein de la majorité, mais, hélas, ce qui est plus grave, au sein de votre gouvernement. Je puis vous citer plusieurs exemples. Alors que, aujourd'hui, M. Bouteflika, Président de l'Algérie, est en visite d'Etat en France et que nous allons le recevoir dans quelques instants au sein de notre assemblée, un groupe de votre majorité appelle à boycotter sa venue. Hier, c'était votre ministre de l'intérieur qui vous mettait dans l'embarras, et, avec vous, la France, en donnant à penser qu'il s'en prenait à l'Allemagne. Il y a fort peu de temps, c'était M. Mélenchon, l'un de vos ministres, qui, après avoir attaqué sévèrement M. Poutine, Président de la Russie, s'en prenait au Premier ministre anglais, M. Blair, dont il disait qu'«il est lamentable» et «domestiqué par le fric». M. Jean-Pierre Brard. C'est pourtant vrai ! M. René André. Enfin, ce matin - et ce n'est pas le moindre -, le président du groupe socialiste (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) critiquait la présence de M. le Président de la République à Damas,... Mme Nicole Bricq. Il a raison ! M. René André. ... alors qu'il avait à ses côtés votre ministre des affaires étrangères. Cependant que vos alliés communistes disaient, eux, approuver cette présence. Faut-il rappeler, monsieur le Premier ministre, que, en se rendant à Damas, M. le Président de la République non seulement tentait d'atténuer les conséquences malheureuses de votre voyage au Moyen-Orient (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.- Protestations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert), mais, encore, s'inscrivait avec force dans la continuité de la politique de la France dans la région où des liens étroits, confiants, entre le Liban, la Syrie et la France sont si importants pour l'équilibre de cette région ? Mme Nicole Bricq. Et que faites-vous de l'assassinat de notre ambassadeur au Liban ? M. René André. Monsieur le Premier ministre, vous conviendrez avec moi que nos alliés allemands et anglais, ainsi que nos partenaires russes, algériens et syriens sont de bonne composition pour ne pas réagir plus qu'ils ne le font. Que comptez-vous faire pour mettre fin à cette cacophonie, sauf à laisser penser que certains points de vue gouvernementaux seraient de peu de poids, pour ne pas dire inconséquents ? Mme Martine David. Et la cacophonie de l'opposition ? M. René André. Ne pensez-vous pas que le moment est venu de rappeler, non seulement aux membres de votre majorité, mais aussi à ceux de votre gouvernement, quelle est la politique étrangère de la France ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères. M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, vous vous posez une question que personne au monde ne se pose. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. - Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) M. Philippe Auberger. Si, lui ! M. le ministre des affaires étrangères. Sauf vous sans doute, puisque vous l'avez posée. Et j'imagine que vous vous la posez réellement. Aucun interlocuteur de la France dans le monde n'a le moindre doute: tous connaissent la France, sa démocratie, la vitalité de son débat politique. Ils peuvent comprendre les nuances et les richesses de la majorité plurielle et du Gouvernement. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.- Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) M. Christian Cabal. Comique ! M. le ministre des affaires étrangères. Certains d'entres eux vont même jusqu'à tenter de comprendre l'extraordinaire diversité des positions de l'opposition sur ce sujet, voire sa cacophonie. (Rires sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. Bernard Accoyer. Baratin ! M. le ministre des affaires étrangères. Mais dans tous les cas, nulle part il n'y a un doute: tous savent que la politique étrangère de la France est claire, que ses objectifs sont nets et qu'elle est conduite de façon cohérente. Aucun des partenaires de la France n'en doute un instant. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. Jean Ueberschlag. Langue de bois ! |