FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 22286  de  M.   Sarre Georges ( Radical, Citoyen et Vert - Paris ) QE
Ministère interrogé :  santé et action sociale
Ministère attributaire :  santé et action sociale
Question publiée au JO le :  07/12/1998  page :  6664
Réponse publiée au JO le :  08/03/1999  page :  1454
Rubrique :  professions de santé
Tête d'analyse :  gynécologues-obstétriciens
Analyse :  effectifs de la profession
Texte de la QUESTION : M. Georges Sarre attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le récent livre blanc, rendu public au début du mois de novembre 1998, du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof), brossant un tableau préoccupant de l'obstétrique française. A cet égard, il semble que, si la France comptait 4 657 gynécologues obstétriciens en exercice au 1er janvier 1997, les deux tiers d'entre eux préfèrent aux accouchements les activités non obstétricales de la discipline (chirurgie, diagnostic prénatal, procréations médicalement assistées et consultations), avec pour conséquence que de nombreux postes de médecins accoucheurs ne sont aujourd'hui pas pourvus dans les hôpitaux. A cette situation préoccupante s'ajouteraient par ailleurs des perspectives d'évolution de la discipline plus sombres encore, en raison des effets conjugués de plusieurs facteurs. D'une part, l'insuffisance du nombre de praticiens formés dans cette discipline (soit 70 par an) au regard du nombre des départs à la retraite. D'autre part, la féminisation croissante de la profession, qui fragiliserait d'autant cette spécialité, de par les arrêts d'activité plus précoces et plus fréquents qu'elle comporterait. Enfin, à la pénibilité de la profession - en raison notamment de la fréquence croissante, compte tenu de la pénurie de médecins accoucheurs, des astreintes de garde sur place -, s'ajouterait notamment le développement notable des actions légales contre ces spécialistes, pour dissuader les étudiants en médecine de s'engager dans cette voie. Au vu de ces éléments, il lui demande donc de lui indiquer les mesures envisagées par le Gouvernement afin de renverser la désaffection tendancielle des étudiants en médecine pour la spécialité de médecin accoucheur, et de mettre un terme à l'actuelle pénurie de ces spécialistes dans les maternités. Faute d'actions volontaires en ce sens, on voit mal, en effet, comment le Gouvernement pourrait donner leur plein sens aux récents décrets visant à améliorer la sécurité lors de l'accouchement, qui fixent notamment un nombre minimal d'obstétriciens dans les maternités.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la situation de la gynécologie-obstétrique à la suite de la publication d'un livre blanc par le syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France. La situation décrite, et qui est susceptible de se développer ces prochaines années, avait déjà amené le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale à faire réaliser des études prospectives. Ces études portaient tant sur les perspectives d'évolution démographique que sur les conditions d'exercice de la spécialité ; elles ont conduit le Gouvernement à annoncer un certain nombre de mesures. C'est ainsi que pour permettre d'assurer le renouvellement des effectifs, trois nouvelles spécialités, parmi lesquelles la gynécologie-obstétrique, vont être individualisées dès le prochain concours d'internat, ce qui permettra d'augmenter le nombre de médecins formés dans cette spécialité. De nouvelles modalités d'organisation du travail vont être recherchées notamment dans les services ou le travail médical est requis en continu ; en outre un repos de sécurité à l'issue des gardes va être instauré. Pour permettre la mise en place effective de ces mesures, 600 postes d'assistants spécialistes ainsi que des postes de praticiens hospitaliers seront créés sur les 3 prochaines années. Enfin de nouvelles modalités de collaboration et de complémentarité entre établissements hospitaliers d'une même zone sanitaire vont être mises en place dans le cadre des nouveaux schémas régionaux d'organisation sanitaire en cours d'élaboration et aboutir ainsi à une recomposition du tissu hospitalier. Ces différentes mesures doivent permettre à la fois de répondre aux besoins des établissements hospitaliers, d'améliorer les conditions de travail des praticiens et de renforcer la qualité et la sécurité de prise en charge des patients.
RCV 11 REP_PUB Ile-de-France O