FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 22310  de  M.   Fabre-Pujol Alain ( Socialiste - Gard ) QE
Ministère interrogé :  aménagement du territoire et environnement
Ministère attributaire :  aménagement du territoire et environnement
Question publiée au JO le :  07/12/1998  page :  6622
Réponse publiée au JO le :  22/03/1999  page :  1702
Rubrique :  impôts et taxes
Tête d'analyse :  taxe sur les installations classées
Analyse :  taxe de mise en décharge. exonération. déchets ultimes
Texte de la QUESTION : M. Alain Fabre-Pujol appelle l'attention de Mme la ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur les difficultés nouvelles des entreprises de récupération et de recyclage suite à l'augmentation de la taxe de mise en décharge. En effet ces sociétés récupèrent en amont des décharges des milliers de tonnes de déchets. Après avoir valorisé les déchets récupérables, elles portent à la décharge les résidus. Les entreprises de récupération et de recyclage craignent alors d'être plus durement taxées. Elles risquent donc de refuser de recevoir les déchets non triés. Si tel était le cas, le tonnage mis en décharge augmenterait. Il est donc souhaitable que les déchets ultimes issus d'une opération de récupération-recyclage soient exonérés de taxation lors de leur mise en décharge. Il lui demande de préciser la position du Gouvernement sur ce sujet.
Texte de la REPONSE : La loi de finance pour 1999 crée une taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) et prévoit l'application du taux réduit de TVA aux prestations de collecte, de tri et le traitement des déchets ménagers lorsqu'elles portent sur des matériaux ayant fait l'objet d'un contrat conclu entre une commune ou un établissement public de coopération intercommunale et un organisme agréé au titre de la loi du 15 juillet 1975. Ce dispositif va permettre d'appliquer beaucoup mieux le principe « pollueur-payeur ». Il sera perçu comme un « signal-prix » qui incitera à des comportements plus vertueux et dissuadera les pratiques polluantes. En effet, si la TGAP pénalise davantage la mise en décharge, la réduction du taux de TVA vise à permettre le développement de la collecte sélective, du tri et de la valorisation. La TGAP n'est pas un impôt supplémentaire car elle vient remplacer une taxe déjà existante, et son instauration est accompagnée de dispositifs concernant le taux de TVA. Ces deux mesures complémentaires d'un point de vue fiscale se font à prélèvements obligatoires constants. Cette politique, conforme aux orientations de la circulaire du 28 avril 1998, stimulera la réduction de la production de déchets et le développement de la valorisation. Les entreprises de valorisation et de recyclage doivent s'inscrire dans le dispositif qui se met en place. Si les opérations de collecte sélective, de tri et de recyclage sont efficaces, les tonnages résiduels à diriger vers des centres de stockage seront raisonnablement maîtrisés. En tout état de cause, il ne paraît pas opportun d'exonérer de la TGAP le stockage de certaines catégories de déchets, même « ultimes » qui ont un impact effectif au moment du stockage. De plus, la définition du déchet ultime laissant toujours une place à l'interprétation, cela susciterait un nombre important de litiges. Enfin, une telle proposition d'exonération risquerait de conduire à ne plus appliquer la TGAP aux centres de stockage après le 1er juillet 2002, quelle que soit la nature des déchets admis.
SOC 11 REP_PUB Languedoc-Roussillon O