Texte de la REPONSE :
|
L'honorable parlementaire a appelé l'attention de monsieur le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les perspectives de diffusion d'un nouveau type de scanners. L'équipement auquel il est fait référence est la caméra à positons, ou tomographe à émission de positons, appareil de médecine nucléaire qui relève d'une technique d'imagerie connue sous le nom de tomographie par émission de positons. Cette technique à visée diagnostique se caractérise par l'injection in vivo de radioéléments émetteurs de positions, qui, au contact des molécules d'un organe, se désintègrent et produisent des rayonnements de haute énergie. La détection des rayonnements et la reconstitution sous forme d'images fonctionnelles des événements produits au moment de la désintégration permettent d'examiner le métabolisme de l'organe concerné. La tomographie par émission de positons constitue une technique ancienne mais sa diffusion est restée limitée en France à trois centres pour des applications liées à la recherche, notamment dans le domaine des neurosciences. Cette technique suscite actuellement un nouvel intérêt compte tenu de ses possibles applications cliniques, particulièrement en cancérologie, du fait de l'autorisation de mise sur le marché d'un radiotraceur, le fluoro-désoxy-glucose marqué au fluor, qui permet de détecter dans l'organisme les cellules tumorales. Des études ont mis en évidence l'intérêt de la tomographie au fluoro-désoxy-glucose pour différentes indications : diagnostics initiaux, bilans d'extension, suivi thérapeutique des traitements par chimiothérapie ou radiothérapie. Cependant, l'évaluation de l'apport thérapeutique de cette technique reste à réaliser sur la base de protocoles cliniques adaptés à chaque indication. Sur le plan technologique, la tomographie par émission de positons est caractérisée par des innovations technologiques rapides. Les caméras à scintillation, appareils de médecine nucléaire polyvalents et conventionnels, peuvent désormais être équipées de façon optionnelle du système de détection, dit en coïncidence, utilisé pour les caméras à positons. L'apport clinique de cette nouvelle modalité d'imagerie par positons, qui améliore les performances de la caméra à scintillation, devra être évalué. Actuellement, de nombreux projets d'installation émergent à l'initiative d'établissements de santé et de centres de lutte contre le cancer. L'installation de caméras à positons ou de caméras à scintillation utilisées en coïncidence ne peut se réaliser que dans le cadre de la carte sanitaire et de la procédure administrative afférente qui subordonne toute installation à la délivrance d'une autorisation ministérielle. Trois autorisations ont été récemment délivrées pour l'installation de deux caméras à positons sur les sites des centres de lutte contre le cancer de Nantes et de Rennes et pour l'installation d'une caméra conventionnelle utilisant la détection en coïncidence sur le site du centre anticancéreux Léon-Bérard de Lyon. Ces autorisations, qui succèdent à une première autorisation accordée au centre hospitalier universitaire de Toulouse pour l'installation d'une caméra à positons, s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre d'une politique nationale visant à promouvoir une évaluation clinique de la technique considérée sur un nombre de sites limité. Les résultats de cette évaluation permettront de déterminer les potentialités et les modalités de diffusion de la tomographie par émission de positons sur l'ensemble du territoire national.
|