Question N° :
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Question publiée au JO le :
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Réponse publiée au JO le :
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DEBAT : |
Je vous suggère de rester aussi bref que possible, si vous souhaitez que la réponse du ministre passe à la télévision. (Sourires.) M. Jean Briane. Monsieur le président, ma question est aussi importante que d'autres. Elle s'adresse au Gouvernement de la France. Subrepticement, dans la nuit de samedi à dimanche, nous avons changé d'heure, dans le sens de l'aggravation de la rupture du rythme biologique des êtres humains, le décalage entre l'heure légale et l'heure solaire passant d'une à deux heures. Je sais bien que ce problème du rythme biologique est traité en dérision par les technostructures et que la plupart des responsables politiques s'en désintéressent. Reste que, pour des millions de personnes, cette manipulation de l'horloge du temps constitue une agression, une forme de violence inacceptable. Allons voir ce qu'en pensent les malades, les personnes âgées, les enfants et leurs familles ! Allons voir ce qui se passe dans les hôpitaux, les maisons de soin, de retraite ou de repos, pour ces personnes que l'on fait manger, pour cause de service, à dix-heures - soit seize heures à l'heure solaire -, que l'on prie d'aller se coucher, en leur faisant ingurgiter, parfois sans le leur dire, des somnifères afin de les faire dormir, alors que le soleil est au-dessus de l'horizon ! Allez interroger les parents et les enseignants de ces enfants qui, pour être à l'heure à l'école, ont dû se lever à une heure indue, surtout ceux qui doivent emprunter le ramassage scolaire en montagne et dans les campagnes ! C'est une folie. Nous marchons sur la tête. Nous invitons tous ceux qui refusent ces manipulations du rythme biologique à se joindre à notre démarche auprès de la Cour européenne des droits de l'homme et à dire leur désaccord au Gouvernement. Monsieur le Premier ministre, faut-il descendre dans la rue pour être entendu ? Faudra-t-il une révolte citoyenne de ceux qui souffrent dans leur être des changements d'heure imposés à partir de décisions technocratiques tout aussi inacceptables ? Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Monsieur le Premier ministre, vous êtes seul responsable de la fixation de l'heure légale en France, et non la directive européenne souvent mise en cause. Nous voulons connaître votre position sur le retour souhaitable et attendu du respect des fuseaux horaires, des temps universels coordonnés, seule référence valable de l'organisation de l'horloge du temps sur notre planète. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe du Rassemblement pour la République.) M. le président. J'avais bien pensé et dit que c'était un problème d'heure ! (Sourires.) La parole est à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie. M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. Ce «subreptice», pour reprendre votre expression, monsieur le député, dure depuis maintenant plus de vingt-cinq ans... M. Bernard Outin. Depuis Giscard ! M. le secrétaire d'Etat à l'industrie. L'heure d'été a été introduite à la suite du premier choc pétrolier. Elle avait et a toujours pour objectif de réaliser de substantielles économies d'énergie que l'on peut estimer à à peu près 250 000 tonnes équivalent pétrole par an. Elle fait donc gagner environ 900 millions de francs par an aux ménages. Il n'est donc pas question de nous mettre en contravention au regard des directives communautaires. La France entend bien poursuivre, dans un cadre désormais européen, la pratique de l'heure d'été. Pourquoi ? Parce que le régime actuel est, nous semble-t-il, la meilleure réponse à l'intérêt général de la nation. Il s'inscrit dans une politique de maîtrise de l'énergie... M. Jean Briane. C'est faux ! M. le secrétaire d'Etat à l'industrie. Il s'inscrit dans une politique favorable aux énergies renouvelables, M. le ministre de l'économie et des finances l'a rappelé à l'instant, que le Gouvernement poursuit avec détermination compte tenu des enjeux: indépendance énergétique et lutte contre le changement climatique. Je vous confirme donc le maintien de l'heure d'été dans notre pays, conformément aux règles européennes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.) M. Jean Briane. Et le respect de la personne humaine, qu'en faites-vous ? |