Texte de la QUESTION :
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Les actes de sauvagerie - le terme est à peine assez fort pour les qualifier - perpétrés quotidiennement en Algérie soulèvent l'indignation. Sans vouloir s'ingérer dans les affaires algériennes mais se plaçant tout simplement sur un plan humanitaire, M. Pierre Micaux appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères afin que les instances nationales et surtout internationales se mobilisent et prennent position sur la situation algérienne. Ce jour 29 août 1997, un village algérien a été pris pour cible, entraînant la mort de plus de 300 personnes, sauvagement assassinées et égorgées. Depuis le début de la guerre civile - car il ne s'agit ni plus ni moins que de cela - les actes criminels se comptent par dizaines de milliers. Il s'étonne d'abord qu'en France et dans le monde, les instances qui soutiennent habituellement les Droits de l'homme n'aient jamais réagi ; que l'ONU précisément et les principales nations occidentales qui se réfèrent sans cesse à l'humanisme n'aient pas fait mieux. Face à l'incapacité de la puissance algérienne, ne serait-il pas pensable que le président Zéroual fasse appel à ces instances, à moins que ceci ne lui soit fortement suggéré par les puissances occidentales, de façon à ce qu'il dispose d'une force qui lui fait actuellement cruellement défaut. Ne devrait-il pas en être d'ailleurs de même pour la Serbie et le Cambodge ?
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Texte de la REPONSE :
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La France est bouleversée par les épreuves que traverse aujourd'hui l'Algérie. Après les événements dramatiques de Raïs, le 29 août dernier, les massacres de Sidi Youssef et de Bentalha ont, à nouveau, révulsé la société française par leur atrocité et leur barbarie. Les autorités françaises partagent la douleur du peuple algérien et lui expriment leur entière solidarité. Comme elles n'ont jamais cessé de le faire au cours des dernières années, elles dénoncent la violence aveugle et le terrorisme qui frappent l'Algérie. Les déclarations françaises sont, à cet égard, sans ambiguïté. La population algérienne, qui souhaite vivre en paix, a un droit légitime à être protégée. Elle a besoin de sécurité et de sûreté. Mais la crise que traverse l'Algérie est, avant tout, d'ordre interne. Il appartient aux Algériens eux-mêmes, comme ils le souhaitent, de définir ensemble leur avenir politique. La solution aux difficultés algériennes ne peut venir de l'extérieur ou être imposée par la communauté internationale. Dans les circonstances actuelles, toute intervention ou déclaration prématurée risque au contraire de se révéler contre-productive. Les Algériens recherchent aujourd'hui des solutions. Ils aspirent, plus que jamais, à une issue politique et démocratique à la crise qui déchire leur pays. Sans s'ingérer dans les affaires intérieures algériennes, les autorités françaises soulignent, pour leur part, l'importance d'une solution politique authentique, élaborée par les Algériens eux-mêmes. Elles souhaitent que le dialogue l'emporte sur la violence aveugle afin de mettre un terme aux souffrances subies par le peuple algérien. La société française, qui comprend et partage les aspirations à la paix de la population algérienne, lui renouvelle son soutien et sa solidarité sans réserve.
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