FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 28704  de  M.   Mariani Thierry ( Rassemblement pour la République - Vaucluse ) QE
Ministère interrogé :  santé et action sociale
Ministère attributaire :  santé et action sociale
Question publiée au JO le :  19/04/1999  page :  2313
Réponse publiée au JO le :  05/07/1999  page :  4190
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  politique de la santé
Analyse :  classification des drogues
Texte de la QUESTION : M. Thierry Mariani appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le projet de décret permettant d'élargir à l'alcool les compétences de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Plusieurs professions s'inquiètent légitimement d'un tel projet et notamment les maîtres cuisiniers de France qui craignent une assimilation des vins et spiritueux à des stupéfiants, ce qui aurait pour conséquence de dégrader assez fortement leur image et celle des professions concernées. En conséquence, il lui demande s'il souhaite prendre en considération les inquiétudes des professionnels en abandonnant une telle initiative.
Texte de la REPONSE : Le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale tient à assurer à l'honorable Parlementaire que la réflexion actuellement menée ne vise en aucune manière à créer un amalgame entre l'alcool et les substances illicites. Toutefois, on ne saurait ignorer que l'abus d'alcool peut être à l'origine d'un grand nombre de décès, d'accidents ou de comportements violents. De plus, l'évolution des modes de consommation, notamment chez les plus jeunes, est inquiétante. Tous ces éléments suggèrent de nouveaux enjeux de santé publique avec, dans le domaine de la prévention, une approche fondée sur les comportements à risques et non sur les produits. Le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale a conscience que ces nouvelles orientations peuvent susciter de nombreuses interrogations, notamment chez les professionnels de la filière viticole. Néanmoins, ceux-ci ne pourront qu'être sensibles à la nécessité de définir les contours d'une politique cohérente de santé publique, surmontant les obstacles liés au cloisonnement des actions par produits pour aboutir à une approche plus globale de l'ensemble des conduites addictives. Cette nouvelle approche du dispositif de prévention et de soins ne s'inscrit en aucune manière en contradiction avec le message de modération développé depuis de nombreuses années par la filière viticole. Bien au contraire, les différents acteurs de la santé publique et les producteurs de vins ne pourront que se rapprocher dans de nouveaux axes de réflexion autour de la distinction entre usage, usage nocif et dépendance.
RPR 11 REP_PUB Provence-Alpes-Côte-d'Azur O