FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 28872  de  M.   Hage Georges ( Communiste - Nord ) QE
Ministère interrogé :  enseignement scolaire
Ministère attributaire :  enseignement scolaire
Question publiée au JO le :  26/04/1999  page :  2453
Réponse publiée au JO le :  12/07/1999  page :  4318
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse :  aide psychopédagogique
Analyse :  RASED
Texte de la QUESTION : M. Georges Hage attire l'attention de Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire sur les problèmes que rencontrent les rééducateurs de l'éducation nationale exerçant leurs missions auprès des élèves en difficulté personnelle et scolaire dans les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) au sein des écoles maternelles et élémentaires. Alors que le projet « Ecole du xxie siècle » affirme que « l'école doit être son propre recours pour aider les élèves en difficulté », aucune mention n'y est faite sur l'adaptation et l'intégration scolaire (AIS) et ses personnels spécialisés. Faut-il en déduire que la prise en charge de ces élèves incombera aux aides éducateurs ? Les rééducateurs des RASED ont une formation leur permettant d'avoir une écoute attentive de l'élève en difficulté et de lui apporter une aide sans, pour autant, déresponsabiliser l'enseignant et la famille. Sans eux, la tendance est grande de traiter les difficultés scolaires par la médicalisation et une orientation systématique vers les centres de soins. Or, ces personnels connaissent actuellement de nombreuses difficultés : non-application de la circulaire d'avril 1990 par certains inspecteurs d'académie, de l'éducation nationale et de l'AIS ; non-prise en compte des spécificités de cette profession ; non-remplacement des départs à la retraite, etc. Il lui demande donc si elle envisage d'intégrer dans le projet « Ecole du xxie siècle » une véritable politique de l'adaptation et l'intégration scolaire où le rôle et les fonctions des rééducateurs soient reconnus.
Texte de la REPONSE : La circulaire du 9 avril 1990, qui définit et organise les activités des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), précise que ces activités sont étroitement articulées avec les initiatives dont les maîtres ont la responsabilité pour répondre, dans leur classe, aux difficultés de leurs élèves. Les projets d'école, la mise en place des cycles et la mise en oeuvre d'une pédagogie différenciée et des dispositifs de soutien et d'aide individualisée pour tous les élèves qui présentent des difficultés (circulaire du 18 novembre 1998) visent essentiellement à répondre aux besoins et attentes constatés. C'est, en effet, par une observation attentive et un soutien, une aide, dès que les premiers signes de décrochage apparaissent que l'on prévient l'évolution vers l'échec scolaire, vers la perte de confiance en soi et le rejet de l'école. Néanmoins, les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté ont une spécificité irremplaçable qui est un atout de l'organisation de l'école maternelle et de l'école élémentaire. La diversité et la spécialisation des compétences des personnels qui les composent permettent d'affiner la compréhension des blocages ou des problèmes par les bilans psychologiques, d'apporter des réponses particulières de nature variée : aides spécialisées à dominante pédagogique et aides spécialisées à dominante rééducative. S'il est vrai que la situation des RASED est inégale selon les départements, elle ne connaît pas globalement une évolution défavorable. De 1993 à 1997, au niveau national, le nombre des personnels des RASED a très légèrement augmenté (+ 298 postes). A la rentrée scolaire 1997-1998, le nombre des instituteurs et professeurs des écoles affectés, à l'issue de leur formation, sur des postes spécialisés à dominante pédagogique (option E) représente 40 % des enseignants nouvellement formés, le nombre de ceux affectés sur des postes spécialisés à dominante rééducative (option G) représente 11 % des enseignants nouvellement formés. La quasi-totalité des enseignants option E et option G, nouvellement formés, ont été affectés dans le premier degré. On pâtit d'un relatif désengagement des maîtres pour les formations spécialisées qui conduisent aux qualifications requises pour intervenir dans les RASED. En témoigne le nombre de postes non pourvus par des personnels spécialisés. C'est pour traiter cette difficulté que des adaptations des modes de formation sont maintenant mises en place dans toutes les académies ; les effets seront attentivement examinés. Le nombre de candidats, inscrits au CAPSAIS et suivant une formation en institut universitaire de formation des maîtres pour l'année 1998-1999, représente 42 % des stagiaires actuellement en formation pour l'option G, ce qui confirme la volonté des autorités départementales de donner, en application de la politique ministérielle, priorité à la lutte contre l'échec scolaire la prévention des difficultés d'apprentissage. Quant à la Charte pour bâtir l'école du XXIe siècle, elle insiste sur l'exigence d'une véritable égalité des chances à l'école qui doit conduire l'éducation nationale à être son propre recours. Un des objectifs majeurs de l'école est bien de tout mettre en oeuvre pour favoriser, en même temps que l'épanouissement des talents de tous les élèves, la réussite scolaire de chacun. Les réseaux d'aides spécialisées y contribuent activement. Les inspecteurs d'académie seront incités à examiner attentivement leur situation pour que cette ressource précieuse soit préservée. La valorisation des compétences des RASED est d'ailleurs une des mesures qui a été privilégiées par le ministère à la suite des états généraux de la lecture et des langages.
COM 11 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O