FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 29517  de  M.   Espilondo Jean ( Socialiste - Pyrénées-Atlantiques ) QE
Ministère interrogé :  défense
Ministère attributaire :  défense
Question publiée au JO le :  10/05/1999  page :  2761
Réponse publiée au JO le :  19/07/1999  page :  4416
Rubrique :  gendarmerie
Tête d'analyse :  recrutement
Analyse :  concours d'entrée. modalités
Texte de la QUESTION : M. Jean Espilondo appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur le concours d'entrée dans la gendarmerie. Celui-ci se compose d'une épreuve écrite et d'un test psychologique. Il peut être présenté deux fois mais, dans le cas d'un échec au test psychologique, le candidat ne peut bénéficier de cette seconde chance. L'appréciation portée à l'occasion d'un test psychologique étant sans doute aussi aléatoire que celle portée lors d'un écrit, il est possible de s'interroger sur la légitimité d'un tel refus d'accorder une seconde chance. En conséquence il lui demande de bien vouloir lui préciser les motifs d'une telle disposition et son point de vue quant à l'opportunité de la modifier.
Texte de la REPONSE : Il convient tout d'abord de préciser que le recrutement des sous-officiers de gendarmerie ne repose pas sur le principe d'un concours. Les élèves-gendarmes sont sélectionnés tout au long de l'année parmi les candidats qui satisfont non seulement aux épreuves écrites, destinées à apprécier leurs aptitudes intellectuelles et psychologiques, mais aussi à un entretien portrait et aux tests physiques et sportifs. L'agrément définitif des candidatures n'intervient qu'à l'issue d'un contrôle strict de l'aptitude médicale et de la moralité. S'agissant plus particulièrement de tests de personnalité, la sélection des candidats s'appuie sur des outils scientifiquement éprouvés. Tandis que 85 % de la ressource obtient des résultats tout à fait satisfaisants, les autres candidats, pour lesquels les tests mettent en évidence des réserves caractérisées, peuvent néanmoins postuler de nouveau après un délai d'ajournement de dix-huit mois. Ce dispositif permet de tenir compte de la capacité des personnalités à évoluer et à se rapprocher du profil attendu. Le nombre de présentations possibles n'est pas limité, mais la signature du contrat d'engagement doit intervenir avant l'âge de trente-six ans. Moins de 2 % des candidats présentent de fortes contre-indications, que recoupent les appréciations recueillies lors de l'entretien portrait. Dans cette catégorie figurent ceux qui souffrent de troubles psychologiques profonds. Aussi, la gendarmerie ne peut-elle donner une suite favorable à leurs nouvelles demandes d'engagement, présentant des risques d'inadaptation aux exigences du service. Cette sélection rigoureuse des personnels, appelés à tenir un emploi opérationnel au contact direct du public, est nécessaire en raison de la diversité et de la complexité des situations à gérer, ainsi que des responsabilités inhérentes à l'exercice de l'autorité que confère la loi. Au-delà des inévitables considérations de sécurité, la qualité du recrutement est susceptible d'engager la crédibilité et la légitimité de l'institution. Le souci de la fiabilité des procédures de sélection incite la gendarmerie à évaluer régulièrement la pertinence des épreuves mises en place et à procéder aux modifications nécessaires. Compte tenu de l'importance des enjeux, l'évolution du recrutement ne doit pas remettre en cause la rigueur avec laquelle doit s'effectuer le contrôle de l'équilibre psychologique des futurs sous-officiers.
SOC 11 REP_PUB Aquitaine O