Texte de la QUESTION :
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M. Claude Gaillard appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation préoccupante dans laquelle se trouve l'enseignement de la langue allemande en Lorraine. En effet, non seulement elle est en forte régression en tant que langue vivante 1 (des collèges n'ont pas ouvert de groupe d'allemand en 6e à la rentrée de septembre 1998), mais elle est également fortement concurrencée comme langue vivante 2. A cela s'ajoute la création d'un seuil d'ouverture pour les groupes de langues, annoncée au début de 1999, indépendamment d'un texte ministériel. Cela est naturellement regrettable dans la mesure où il s'agit de la langue de notre principal partenaire économique, parlée (comme langue maternelle) par quatre-vingt-dix millions d'Européens. La régression de l'allemand ne montre-t-elle pas aussi le risque d'une uniformisation linguistique peu propice à une véritable construction de l'Europe bâtie sur la diversité culturelle et, à terme, au rayonnement de notre propre langue ? Par ailleurs, outre la croissance continue du travail frontalier, qui doit être prise en compte, des études ont clairement montré le lien entre développement économique et connaissances linguistiques mutuelles. De par sa position, la Lorraine est tributaire de ce type de donnée. Enfin, lors du sommet franco-allemand de Weimar (septembre 1997), les gouvernements respectifs étaient tombés d'accord sur des mesures favorables à l'enseignement de la langue du partenaire. Il demande donc, compte tenu de cet accord et de la situation exposée ci-dessus, quelles mesures sont effectivement prévues de façon à promouvoir l'enseignement de la langue allemande dont la valeur et l'importance ne doivent pas être sous-estimées.
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Texte de la REPONSE :
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La maîtrise des langues étrangères est aujourd'hui le gage d'une ouverture des élèves sur le monde en même temps qu'un facteur d'insertion sociale et professionnelle. Elle constitue à ce titre une priorité dans la formation des jeunes. Cette formation doit être assurée dans diverses langues étrangères. Pour répondre à ces besoins, une réflexion globale sur l'enseignement des langues étrangères a été menée au sein du ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Elle vise à améliorer le niveau de nos élèves en langues vivantes, notamment en communication orale. La généralisation de l'enseignement des langues vivantes à l'école primaire, sous la forme d'un véritable apprentissage, devrait constituer un facteur important de l'amélioration des compétences linguistiques des élèves. A la rentrée 1998, la majorité des élèves des classes de CM 2 a bénéficié d'un enseignement régulier de langue vivante. Cette mesure sera étendue aux CM 1 en septembre 1999. La langue étudiée à l'école primaire sera choisie par les parents parmi celles offertes dans le collège du secteur en sixième. Ainsi, une réelle continuité pourra être établie avec le collège, qui permettra une amélioration des performances des élèves en langues vivantes. Une classe d'allemand pourra être ouverte dès lors qu'un nombre suffisant d'élèves aura choisi cette langue. En outre, il a été demandé aux recteurs d'établir, dans chaque académie, une carte des langues afin d'équilibrer davantage l'offre d'enseignement en langues étrangères, y compris dans les filières professionnelles. Par ailleurs, afin d'informer sur leur langue respective, l'Allemagne et la France ont décidé de chercher des voies nouvelles ; les grandes orientations de cette politique ont été définies lors du dernier sommet franco-allemand de Weimar. Un groupe de travail est chargé de préparer l'expérimentation de nouvelles méthodes d'enseignement fondées sur le pilotage de projets et de rencontres, notamment grâce au recours aux technologies de l'information et de la communication. Une brochure élaborée sous la responsabilité du ministère des affaires étrangères présente aux élèves et à leurs parents les avantages culturels et professionnels que leur offre l'étude de l'allemand et du français ; elle sera doublée d'une information plus générale, produite par le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie et l'ONISEP, sur la diversité et la richesse des langues offertes dans notre système éducatif.
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