FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 33154  de  M.   Teissier Guy ( Démocratie libérale et indépendants - Bouches-du-Rhône ) QE
Ministère interrogé :  équipement et transports
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  26/07/1999  page :  4502
Réponse publiée au JO le :  18/10/1999  page :  6042
Date de changement d'attribution :  16/08/1999
Rubrique :  assurances
Tête d'analyse :  assurance automobile
Analyse :  accidents. télé-expertise. conséquences
Texte de la QUESTION : La procédure de téléexpertise mise en place par certains assureurs prévoit que le réparateur transmette 4 à 5 photographies numériques et un devis du montant des travaux à un expert situé à distance. L'expert établit alors un rapport d'expertise sans avoir vu le véhicule et sur la seule base des photos transmises. Il ne peut définir un éventuel défaut du véhicule mettant en cause sa sécurité tel que défini par le décret du 27 décembre 1991. Aussi M. Guy Teissier demande à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement de bien vouloir lui indiquer son sentiment face au développement de la télé-expertise.
Texte de la REPONSE : Les missions des experts automobiles sont de deux natures. D'une part, ils accomplissent une mission de service public de sécurité routière dans le cadre des procédures véhicules gravement accidentés et véhicules économiquement irréparables définies par les articles R. 294-1 et R. 294-6 du code de la route. D'autre part, ils sont mandatés par les assureurs pour veiller à ce que les réparations effectuées par les garagistes n'excèdent pas ce qui est nécessaire à la remise en état du véhicule. Aucun texte ne limite le recours à la téléexpertise. L'utilisation de cette technique nouvelle relève en conséquence du régime général de responsabilité, civile et pénale, de l'expert automobile, qu'il intervienne dans le cadre de sa mission de sécurité publique ou dans le cadre d'un mandat. Ainsi la jurisprudence a considéré qu'engage sa responsabilité civile un expert qui a commis « une faute d'appréciation technique et économique » (Tribunal de grande instance de Lille - mai 1999). Toutefois, la téléexpertise n'a été utilisée jusqu'à présent qu'à l'occasion de sinistres mineurs nécessitant de petites réparations standardisées portant notamment sur des éléments de la carrosserie du véhicule. En revanche, l'expertise traditionnelle avec démontage reste la technique appliquée aux véhicules plus gravement accidentés. En tout état de cause, les manquements à l'éthique professionnelle qui pourraient résulter d'un recours systématique à des documents photograhiques ne permettant pas à l'expert d'évaluer convenablement la nature des réparations nécessaires à la remise en état du véhicule et au rétablissement de sa sécurité d'emploi, exposeraient celui-ci au retrait de son agrément par la commission nationale de l'expertise automobile, dotée d'un véritable pouvoir disciplinaire. L'attention du groupe interministériel permanent de la sécurité routière sera attirée sur le développement de la téléexpertise.
DL 11 REP_PUB Provence-Alpes-Côte-d'Azur O