FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 3420  de  M.   Baroin François ( Rassemblement pour la République - Aube ) QE
Ministère interrogé :  industrie
Ministère attributaire :  industrie
Question publiée au JO le :  22/09/1997  page :  3055
Réponse publiée au JO le :  01/12/1997  page :  4380
Rubrique :  industrie
Tête d'analyse :  textile et habillement
Analyse :  cotisations sociales. réduction. maintien
Texte de la QUESTION : M. François Baroin attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la situation de l'industrie textile dans notre pays. Le plan d'allègement a permis la sauvegarde de 35 000 emplois dans ce secteur, dont plus de 3 000 embauches de jeunes ces dernières années. Plus de la moitié de la production est destinée à l'exportation. La dynamique amorcée par ce plan, mis en oeuvre à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 1997, peut s'arrêter. En effet, son abandon, total ou partiel, ouvrirait la voie à de nouvelles délocalisations et entraînerait de nouvelles pertes d'emplois. C'est pourquoi il réaffirme son soutien à ce plan et lui demande de bien vouloir lui préciser la position du Gouvernement en la matière.
Texte de la REPONSE : Le plan d'abaissement spécifique des charges sociales pour les entreprises du textile, de l'habillement, du cuir et de la chaussure, prévu pour courir jusqu'au 31 décembre 1997, avait été institué par le précédent gouvernement dans des conditions précipitées. La décision de mise en place du plan, en 1996, fut adoptée sans prise en compte du risque imposé aux entreprises en les faisant bénéficier d'un dispositif contraire au droit européen. En effet, ce plan a été condamné par la Commission de Bruxelles comme constituant une aide sectorielle prohibée par le traité de Rome. La Commission, qui reçoit des plaintes d'entreprises européennes concurrentes, exige non seulement la fin du plan mais aussi le remboursement par les entreprises françaises des aides déjà versées au-delà d'un montant d'aides de 650 000 par entreprise sur une période de trois ans (tolérance dite « de minimis »). Rappelons que, dès mai 1996, c'est-à-dire un mois avant le début d'application du plan, la Commission demandait aux pouvoirs publics de prévenir les entreprises « qu'elles pourraient avoir à rembourser toute aide illégalement perçue ». Dans ces conditions, une des premières priorités dans ce dossier consiste aujourd'hui à négocier avec Bruxelles les conditions d'un remboursement des aides qui soit supportable pour les entreprises françaises. Tel est l'objet des discussions conduites actuellement avec les autorités communautaires compétentes. Par ailleurs, et après concertation avec les représentants des professions, le Gouvernement a décidé de proroger jusqu'au 31 décembre 1998 ceux des allégements de charges du plan textile qui sont compatibles avec les règles européennes de la concurrence, c'est-à-dire au profit de toutes les entreprises bénéficiaires qui n'auraient pas épuisé le montant d'aides de 650 000 F au 31 décembre 1997. Il s'agit là d'un effort budgétaire important (de l'ordre de 500 MF), qui devrait bénéficier avant tout aux petites entreprises de ces secteurs, et en particulier à celles de moins de cinquante salariés. Le Gouvernement souhaite favoriser par tous les moyens disponibles, et dans le respect du droit national et européen, la compétitivité des entreprises du textile, de l'habillement et de la chaussure, et leur adaptation aux besoins toujours plus exigeants des clients. Une opportunité sera offerte aux entreprises qui, en réduisant le temps de travail, évitent des licenciements ou créent des emplois, par la mobilisation de toutes les possibilités ouvertes par le nouveau dispositif qui sera prochainement proposé au Parlement. C'est pourquoi le Gouvernement engage les entreprises et secteurs concernés à entrer résolument dans la négociation collective. Le Gouvernement accompagnera les entreprises qui améliorent leur organisation du travail, mais aussi celles qui innovent et qui développent de nouveaux produits, et celles qui engagent un effort de formation. Il travaille en concertation étroite sur ces sujets, avec les syndicats et les unions professionnelles concernées. Le secrétaire d'Etat à l'industrie porte un attachement particulier à la situation de la filière textile, habillement, cuir et chaussure et aux enjeux qu'elle représente dans nombre de nos régions.
RPR 11 REP_PUB Champagne-Ardenne O