FICHE QUESTION
11ème législature
Question N° : 34652  de  M.   Sarre Georges ( Radical, Citoyen et Vert - Paris ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  13/09/1999  page :  5292
Réponse publiée au JO le :  08/11/1999  page :  6407
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Moyen-Orient
Analyse :  processus de paix israélo-palestinien. attitude de la France
Texte de la QUESTION : Alors que la signature de l'accord israélo-palestinien de Charm El-Cheikh vient récemment de marquer avec force la relance attendue du processus de paix au Proche-Orient M. Georges Sarre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur ce qu'il faut apparemment qualifier d'absence de la France dans cette dynamique de paix relancée. Si c'est donc à juste titre que les autorités françaises se sont profondément réjouies de cet événement, il reste cependant à déterminer la façon dont la France pourra remplir efficacement son engagement, renouvelé à cette occasion aux parties prenantes, d'« apporter tout son concours à [la] mise en oeuvre » de cet accord (Hubert Védrine), « toute son aide, bien entendu, à ce processus de paix », (Jacques Chirac). Il estime par ailleurs que la présence, soulignée par le ministre dans son communiqué, de « l'envoyé spécial européen » ainsi que « celle de la présidence finlandaise de l'Union » à « la cérémonie de signature de cet accord » - qui témoignerait, selon le ministre, de la disponibilité de l'Europe à contribuer utilement à l'établissement d'une paix juste, globale et durable au Proche-Orient - relève, jusqu'à preuve du contraire, de l'anecdote et en dit peu, à l'évidence, sur les positions et le rôle de la France dans ce dossier. En conséquence, convaincu que notre pays ne saurait renoncer à sa voix singulière dans cette région du monde, il lui demande donc de faire au plus tôt le point de ce dossier, en lui précisant notamment les initiatives concrètes prises par la France pour traduire utilement sur le terrain son soutien résolu au processus de paix proche-oriental.
Texte de la REPONSE : Le processus de paix israélo-palestinien a été relancé par la conclusion et les premières mesures d'application de l'accord de Charm el-Cheikh signé le 4 septembre 1999. Dans ce contexte nouveau, la France a multiplié récemment les contacts directs avec les principaux responsables politiques du Proche-Orient. Le Premier ministre israélien, M. Barak, a effectué les 22 et 23 septembre une visite de travail et d'amitié, au cours de laquelle il s'est entretenu avec le Président de la République et le Premier ministre. Le président Arafat lui a succédé le 25 septembre. Le ministre syrien des affaires étrangères était venu peu avant, comme émissaire du président Assad, et avait été reçu par le président de la République. A New York, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre a rencontré son homologue libanais, M. Sélin Hoss. Le ministre des affaires étrangères s'est entretenu avec le président Arafat ainsi qu'avec ses homologues égyptien et syrien. Il s'est rendu les 7 et 8 octobre en Israël et dans les territoires palestiniens. Il visitera le mois prochain la Syrie, le Liban et l'Egypte. Le 15 novembre, le roi Abdallah de Jordanie sera reçu en France pour une visite d'Etat. Cette succession de contacts témoigne de l'importance attachée par la France à ses relations avec les pays de la région qu'à la relance du processus de paix. La négociation sur le processus de paix doit maintenant avancer entre les parties. Ni les Israéliens, ni les Palestiniens, ni les Syriens, ni les Libanais ne demandent à la France de négocier à leur place. En revanche, les pays qui souhaitent apporter leur contribution au processus de paix, comme la France qui y travaille depuis longtemps, peuvent par leur action diplomatique quotidienne exercer une influence positive. La France accompagnera le processus et sera disponible pour aider à le relancer s'il se bloque. Elle rappelle chaque fois que nécessaire les principes sans lesquels les accords ne pourront fonctionner, ni être durables. Les idées, les schémas envisageables, les suggestions avancées par la France et par d'autres font lentement leur chemin, notamment sur les enjeux des négociations concernant le statut final des territoires palestiniens. C'est un travail patient, souvent discret, dont les résultats ne se manifestent pas toujours immédiatement.
RCV 11 REP_PUB Ile-de-France O